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La Mort présumée du Messie ? |
Selon les Ecritures. |
selon les Écritures
Au nom de DIEU,
Hachem, Allaha,
Le Tout-miséricordieux,
le Très-miséricordieux !
Louange à Allah, Seigneur des mondes, Prière et Paix sur Ses messagers
et Ses prophètes, et sur tous ceux qui suivent Sa guidée !
P |
oint de divinité[1] excepté Allah[2] le Très Haut. Que les meilleures salutations[3] soient sur les Prophètes et Messagers divins dont le Sceau de la Prophétie[4].
La parole terrible dite par les Judaïsés, lourde en conséquences.
Cette parole est très importante. A cause d'elle, le Saint et Seigneur d'Israël couvrit les Juifs de honte tout en épargnant à Son prophète, le Messie fils de Marie (sur lui la Paix !) ce que la mort qu'ils voulaient lui infliger avait d'odieux, et Dieu éprouva de cette façon ceux de Ses serviteurs qu'Il voulut éprouver. Aussi, au Seigneur des mondes de révéler au monde biblique, et concernant leurs lointains ancêtres, leur parole :
"Nous
avons vraiment tué le Messie" ; Ichoua, fils de Marie, le messager[5]
de Dieu !… Or, ils[6]
ne l'ont ni tué[7]
ni crucifié[8] ; mais
on leur a été donné le semblable ! Oui, et ceux qui divergent, à son sujet,
en ont certainement un doute[9]
: ils n'en ont d'autre science[10]
que la poursuite d'une conjecture[11].
Car ils ne l'ont certainement pas tué, mais Dieu l'a élevé vers Lui[12].
Et Dieu demeure puissant[13],
sage[14].
Tel, parmi les gens du Livre, sûrement croira, avant
sa mort. Et au jour de la Résurrection il sera témoin contre eux. (Coran
IV 157-9).
Querelles autour d'un mot : semblable.
Sens de la phrase :"mais on leur a été donné le semblable !"
Selon
le grammairien, le mot arabe "choubbiha" est la forme passive
du verbe "chabbaha" (maçdar : "tachbîh") qui signifie
à la voix active : assimiler, comparer, rendre semblable, et en construction
transitive indirecte : rendre perplexe, plonger dans l'embarras.
Le passage coranique "choubbiha la_houm" comporte
plusieurs possibilités de compréhension qui correspond chacune à un certain
aspect précis de l'"événement sacré" évoqué ici. Ces possibilités
se discernent les unes des autres suivant :
- le "sujet passif" que l'on rattachera au verbe "choubbiha" ;
- la signification précise que l'on donnera à ce verbe, à sa voix passive et à sa forme intensive ;
- le "taqdir" qu'il y aura lieu d'établir dans les cas où la possibilité implique l'existence d'éléments sous-entendus.
Les termes "la_houm" (litt. pour eux) peuvent le plus souvent, pour plus de clarté, être rendus par la périphrase "à leurs yeux". Les traductions littérales correspondant à ces différentes possibilités de compréhension pourront être les suivantes :
a) – "à leurs yeux, quelqu'un fut rendu rendu semblable [à lui]", le sujet faisant l'objet du "tachbîh" étant celui (ou ceux) qui fut rendu semblable à Jésus ;
b) – "à leurs yeux, il se produisit une assimilation", le sujet faisant l'objet du "tachbîh" est en quelque sorte l'"assimilation" en tant que celle-ci fut provoquée par Dieu.
c) – "il se produisit une confusion pour eux" c'est-à-dire : ils furent plongés dans la perplexité. Cette possibilité met l'insistance sur l'embarras et la confusion de ceux qui voulaient appréhender Jésus et permet de mieux comprendre le début et la fin de ce verset : comme ils étaient mis dans l'embarras et qu'ils n'avaient aucune certitude que celui qu'ils arrêtaient était bien Jésus, ils n'étaient pas en droit d'affirmer l'avoir tué et une telle affirmation constituait donc un outrage à la vérité.
d) – "à leurs yeux, il fut rendu semblable plusieurs fois [à lui-même]". Cette fois le "sujet" faisant l'objet du "tachbîh" est Jésus lui-même. Les termes "plusieurs fois" traduisent la notion répétitive que la forme factive "fa"ala" est susceptible d'exprimer.
Jamais un mot a fait couler autant d'encre. Évidemment, le monde évangélique réfute en bloc la Révélation coranique. Les partisans d'une mort "réelle" du Messie fils de Marie[15] ne peuvent accepter que soit mis en doute l'intégrité d'un dogme essentiel pour eux. Il est vrai que pour bon nombre de gens de l'Évangile, le Messie fils de Marie n'est pas considéré comme le fils adoptif de Dieu au sens où le monde biblique l'entend d'Israël ou du Messie d'Israël, mais, disent les commentateurs, en un sens nouveau, qui implique l'identité avec Dieu. Une telle conception, nous dit-on encore, n'avait qu'un seul précédent : d'après le stoïcien Chrysippe, Zeus est à la fois le Père et le fils[16].
Henri Delafosse (alias le curé Turmel) fera remarquer notamment que loin de se confondre avec le Messie d'Israël, ce futur "fils" déclare formellement n'avoir rien de commun avec lui (V. Bible. Je. 3/17-18). Pour les chercheurs, c'est Marcion[17] le dualiste[18] qui élaborera une doctrine d'un "Jésus fils du Père", "opposé au "Jésus Messie d'Israël"[19]. (à suivre) Page 5[1]
Le Créateur des cieux et de la terre est donc la seule et véritable divinité
qu’on adore et qu’on se doit d’adorer véritablement.
[2]
En langue arabe, Allah. En hébreu, ïl.
Nom divin, il est employé couramment pour les gens de l’Evangile de langue
arabe. En français, le terme Dieu
est compris généralement, non comme un Nom divin, mais plutôt comme signifiant
l’Etre-Suprême, le Créateur et Maître de l’Univers.
[3]
Formules d’eulogies comme : que Dieu prie sur lui, l’agrée, lui fasse miséricorde,
etc., formules propres à l’Islam traditionnel. Les exégètes interprètent
la « prière » divine comme étant un octroi de Sa miséricorde et
la « prière » angélique comme une demande de pardon pour les créatures.
[4]
Soit : Ahmad-Mohammad, fils d’Abd Allah, (...) fils d’Ismaël, fils d’Abraham
(sur eux la Paix !). Pour l’Islam traditionnel, il est le Sceau de la Prophétie,
le Sceau des prophètes et messagers divins.
[5]
Reconnaissance qu'il était bien un messager divin.
[6]
les ancêtres des Judaïsés…
[7]
par pendaison comme le prétendent
à tort certains d'entre eux.
[8]
Bernard Dubourg d'écrire : Il n'y a pas de mot hébreu-biblique pour désigner
la croix ; on dit tout simplement le bois
(ou l'arbre, 's, comme celui
du Bien et du Mal…) : c'est le mot utilisé par les Évangiles, en grec stauros.
Cette impossibilité à varier les termes n'est pas grecque ou latine, elle
est hébraïque : elle est normale pour un sémite. Et la question demeure
alors : crucification ou pendaison ? – Mais cette pauvreté sémantique ne
vaut que pour l'hébreu biblique ; en hébreu tardif, il en va quelque peu
différemment. Outre SLB, "la croix", l'hébreu des Talmuds possède
des termes d'emprunt, ainsi par exemple 'LKSWN, calqué sur le grec loxos,
"diagonal", "oblique", d'où "louche", ambigu",
et qui signifie, comme adverbe, "en croix", "en diagonale",
et, le substantif, "la diagonale", "le diamètre" (terme
utilisé dans ce sens dans le Sepher
Yetsira)… Or tout familier
des narrations et des commentaires talmudiques sait que c'est à des jeux
de récits de ce type que mène l'économie de la langue hébraïque – l'économie
de la langue : pas l'histoire ! (Op.
cit.).
L'Eglise des Témoins de Jéhovah a fait
des études sur ce mot grec : stauros.
Comme les gens de la Thora, elle penche pour une pendaison du Messie non
une mise en croix. A lire :
http://www.uncc.edu/jdtabor/crucifixion.html
[9]
Selon les commentateurs : Les Juifs eurent des doutes au moment où les personnes
ressortirent de la maison et qu'ils s'aperçurent qu'il manquait quelqu'un
au nombre de personnes qu'ils savaient se trouver à l'intérieur ? – Aussi
eurent-ils des doutes au sujet de celui qu'ils arrêtèrent et tuèrent, compte
tenu de sa ressemblance avec le Messie suivant l'"aspect physique"
; ils divergèrent donc, les uns pensant avoir tué le Messie, les autres
pensant que non.
Nous dirons : Quand le doute apparut-il ? Est-ce avant
ou après l'exécution de la sentence ? N'est-ce pas l'Auteur des "Actes
de Jean" (99) qui fait dire au fils de Marie :
"Je
ne suis pas celui qui est attaché à la croix." The
apocryphal new-testament. trad. M.R. James (1953). Selon Basilide
(IIème s.), ce serait Simon de Cyrène qui
aurait été crucifié à la place du fils de Marie ? (Contra
Haereses. I.XXIV. 4. P.G. VII. 677 ;Cf. Ignace d'Antioche. Epistola ad Smyrnaenos.
P.G.V. 707 ; Epistola ad Trallianos. X. P.G.V. 682 ; Irénée. op. cit. :
XXVI. 686 ; XXX. 702 ; Epiphane Adversus baereses. Panarium. XXIV. 3. P.G.
XLI. 311.).
Autre exemple : On notera dans l'Evangile des Douze
Apôtres, manuscrit copte du Vème s. , ce passage assez étonnant :
"On
conduit Pilate et le centurion sur le puits d'eau du jardin, puits très
profond... Ils regardèrent en bas, dans le puits. Les Juifs crièrent : "O
Pilate, le "corps de Jésus qui est mort, n'est-ce pas celui-ci ?"
Mais eux les disciples dirent : "Seigneur, les linceuls que tu tiens
sont ceux de Jésus ! Ce corps-là est celui du voleur qu'on a crucifié avec
lui..." (15ème Fragment.).
[10]
Ces Juifs tuèrent celui qu'ils avaient arrêté tout en ayant des doutes sur
sa personne et en divergeant entre eux à son sujet : est-ce le Messie ou
quelqu'un d'autre ? car ils ne savaient pas vraiment qui ils avaient tué.
[11]
Ils n'avaient donc aucune science [véritable] au sujet de celui qu'ils avaient
tué, mais ils ne faisaient que suivre leur supposition, car ils ne l'avaient
tué qu'en supposant que c'était le Messie. Voir à ce sujet, l'ouvrage :
"Jésus raconté par les Juifs".
[12]
Dieu a élevé le Messie vers Lui et l'a purifié de ceux qui nient.
[13]
Il ne cesse de pouvoir abattre Sa vengeance sur Ses ennemis comme Il le
fit sur ceux qui furent saisis d'un "terrible étonnement" à cause
de leur injustice, ou encore comme Il le fit sur ceux qu'Il a honnis et
dont Il a rappelé précédemment l'histoire dans le passage "[Dieu a
honnis] du fait qu'ils ont rompu leur engagement… nié les Signes de Dieu…"
[14]
Il est Celui qui agit avec Sagesse en tout ce qu'Il dispose et dans la façon
dont Il accomplit Son décret dans Ses créatures.
Par ces termes, Dieu dit en quelque sorte
: ô vous qui demandez à Mohammad de faire descendre sur vous un "écrit"
venant du Ciel ! prenez garde que Mon châtiment ne tombe sur vous, comme
il tomba sur ces gens qui agirent comme vous le faites présentement en prenant
Mes envoyés pour des menteurs et en forgeant des choses fausses contre Mes
"amis".
[15]
Ils reprendront à leur compte, la parole des Judaïsés (mentionnée dans le
verset coranique) tout en construisant plus tard une doctrine différente
de celle professée par les gens de la Thora. Pour les gens de la Thora,
la mort réelle du Messie se
justifie suite à une plainte déposée en Tribunal. Pour les gens de l'Evangile,
à Celse d'écrire : "C'est à cause des péchés des juifs que le Fils
de Dieu a été envoyé sur la terre, et ceux-ci, l'ayant fait périr et abreuvé
de fiel, ont déchaîné sur eux la colère divine." (Contre
les Chrétiens. Ed. Phébus).
Combien le Saint et Seigneur d'Israël et des mondes est au-dessus de ce
qu'ils décrivent !
[16]
idem pour le fils de Marie.
[17]
Hérésiarque du IIe siècle, né à Sinope (v.85-v.160). Il vint à Rome vers
140, mais son enseignement provoqua son excommunication en 144. Sa doctrine,
le marcionnisme, fut combattue
par Tertullien.
[18]
Peut-être considéré comme un sympathisant de Paul.
[19]
Selon les gens de la Thora, le fils de Marie n'est pas le Messie attendu
par eux et mentionné dans les Ecritures. (Voir à ce sujet : La
question chrétienne. Gérard Israël. Ed. Payot). Dès les premiers
temps du Christianisme, on cherchera coûte que coûte à se démarquer des
gens de la Thora : source de tous les maux… Et pour parfaire son emprise,
la force sera employée pour leur conversion.
Ne n'oublions pas, selon la loi biblique cela était permis. Selon la loi
coranique, plusieurs choix seront offerts aux gens de la Bible (Juifs &
Chrétiens). Toutefois, toute conversion
par la force n'est pas autorisée.
Point
de divinité, de dieu que Dieu !
"Vulnerant
omnes, ultima necat."
Nous
ne le dirons jamais assez.
Explicit
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15/08/06
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