786

Études et Recherches.

    Le  Sang... L'abattage rituel

Au nom de DIEU,
Le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux !
Que les meilleures salutations soient sur les Messagers et Prophètes divins !


     Pur ou impur ?

     Dans le Coran, au Seigneur des mondes de révéler :

     Ho, les croyants  ! Mangez les délices que Nous vous avons attribués.  Et remerciez Dieu, si c'est Lui que vous adorez.
     Il vous interdit la bête morte et le sang et la viande de porc et ce sur quoi on a invoqué quelque autre que Dieu. Celui qui est en détresse mais ni rebelle ni transgresseur, pas de péché sur lui. Certes, Dieu est pardonneur, miséricordieux. (Coran II 172-173.). 

   De même :

    "Ho, les croyants ! Certes, le vin, le jeu de hasard (loto, jeux de courses de chevaux, etc.), les pierres dressées, les flèches de divination ne sont que souillure, œuvre du Diable. Donc, écartez-vous en. Peut-être serez-vous gagnants ?
   
Certes, le Diable ne veut que jeter parmi vous dans le vin et je jeu de hasard, inimitié et haine, et vous empêcher du Rappel de Dieu et de la Prière. Eh bien, vous abstiendriez-vous ?

    Aussi :

    Vous sont interdits la bête morte, le sang, la chair de porc, et ce sur quoi on a invoqué quoi que ce soit d'autre que Dieu, et la bête étouffée, et la bête assommée ou morte d'une chute ou morte d'un coup de corne, et celle qu'une bête féroce a dévorée, sauf celle que vous égorgez avant qu'elle soit morte, et celle qu'on a immolée sur les pierres dressées, ainsi que de tirer le partage au sort au moyen de flèches. Tout cela est perversité. Aujourd'hui, les mécréants désespèrent de votre religion : ne les craignez donc pas, et craignez-Moi  (Coran V 3).

    Et encore :

    "Mangez donc de ce sur quoi le nom de Dieu a été mentionné, si vous demeurez croyants en Ses Signes.
    Qu'avez-vous à ne pas manger de ce sur quoi le nom de Dieu a été mentionné ? alors qu'Il vous a détaillé ce qu'Il vous avait, sauf détresse, interdit !
    Certes, beaucoup de gens égarent, sans savoir, par leurs passions ! C'est vraiment ton Seigneur qui se connaît le mieux aux transgresseurs
    Et laissez le dehors et le dedans du péché. Certes, ceux qui s'acquièrent le péché seront payés de ce qu'ils auront gagné
    Et ne mangez pas ce sur quoi le nom de Dieu n'a pas été mentionné, car ce serait perversité, assurément. Certes, les diables inspirent à leurs amis de disputer avec vous. Si vous leur obéissez, vraiment vous êtes des associateurs !
(Coran VI 118-121 ; VI 138 et sv.; V 3, 96)  

   La nourriture des gens de la Bible est-elle permise ?  

    La réponse : "Vous sont permises, aujourd'hui, les choses excellentes ; et permise la nourriture de ceux à qui le Livre a été donné, et votre propre nourriture leur est permise ; …" (Coran V 5).

   Selon bon nombre de Savants, il faut entendre par "permis" uniquement les viandes égorgées rituellement. Dont on est sûr personnellement. Ne pas essayer surtout de faire charger ici sa faute sur l’autre, en disant : le responsable en cas de non égorgement, c’est lui ! Moi… non ! 

   L’abattage rituel des gens de la Thora.

    Il se pratique, nous dit-on, par section des carotides  [1]. Les zones cérébrales ou médullaires ― zones à risque ― ne doivent pas être touchées. Si le sacrificateur touche par mégarde une vertèbre, par exemple, l’animal est déclaré non cacher. 

   Les gens qui pratiquent l’abattage rituel. Qui sont-ils ?

    A notre époque, les gens susceptibles de pratiquer encore l'abattage rituel  (chehitah) sur leurs propres animaux  [2], sont uniquement une partie des gens de la Thora. Pour cela, on égorgera, nous dit-on, avec une lame bien aiguisée et en une seule fois. Sont interdits, eux aussi, à la consommation : le porc,  l’âne, le cheval, le chameau, le lapin.
   Lors de l’abattage rituel le responsable religieux (ou sacrificateur) spécialement formé à cet effet, le chohet (lequel est sous la surveillance d’un rabbin), devra veiller à ce que les bêtes égorgées rituellement (casher) n’entrent pas en contact avec d'autres bêtes, d'autres religions ; ceci sur les lieux d'abattage, dans les chambres froides… Si tel est le cas, la bête peut être déclarée alors impure à la consommation…  

   Les gens de  l’Evangile.

    Les gens de l'Evangile, quant à eux, ne savent pas ce que signifie les mots : "égorger" rituellement, "abattage" rituel, etc.  Selon l’avis de bon nombre d'entre eux, c'est là un acte barbare qui risque de faire souffrir l'animal ! On épouse ici la doctrine hindoue. Non, nous dit le vétérinaire et grand rabbin de Moselle, Bruno Fiszon.  L’abattage rituel provoque une hémorragie massive, spectaculaire. Mais, si l’on compare les deux méthodes en soumettant les animaux abattus à des électroencéphalogrammes, on observe que la perte de conscience est aussi rapide, sinon plus rapide, lors de l’abattage rituel. (Voir l’article : Le monde du cacher. Valeurs actuels. 11 mai 2001. n° 2303).  

   L’abattage non rituel. Sa pratique.

    Chez les gens de l’Evangile (croyants & incroyants)  l’abattage non rituel est concentré sur la région cérébrale[3]. Dans les abattoirs,  il s’effectue actuellement à l’aide d’un pistolet à tige perforante : la tige, dit Brunon Fiszon, entre dans le crâne et détruit les parties du cerveau commandant la sensibilité. Cette méthode provoque une libération de manière cérébrale dans le sang.
   Jusqu’à une date récente, le danger était aggravé par le recours au jonchage : si la perforation n’avait pas été menée de façon satisfaisante, on introduisait une seconde tige dans l’orifice afin de détruire certaines zones cérébrales restées intactes. Cette méthode est désormais interdite (Op. cit.). 

   Autre avis, autre méthode, selon Alfred Donath : La littérature scientifique fait état de nombreuses publications traitant de la souffrance de l'animal lors de l'abattage. En médecine, rien cependant n'est plus difficile que de déterminer la sensibilité à la douleur. Dans notre cerveau, il y a un centre de la vision, un autre de l'audition, de la parole, etc., mais en ce qui concerne la douleur, il s'agit d'un véritable réseau de cellules nerveuses, que l'on peut mettre en évidence même avec les technologies les plus avancées, comme par exemple la tomographie par émission de positrons. Aussi en est-on réduit à un jugement subjectif.
   Les méthodes qui ont été utilisées chez l'animal, que ce soit l'aplanissement de l'électroencéphalogramme (EEG) ou la disparition des "potentiels évoqués corticaux" témoignent de la cessation de toute activité cérébrale. Celle-ci n'intervient cependant que bien après la disparition de toute sensation de douleur et la perte de conscience, qui toutes deux sont absentes par exemple en cas de narcose totale alors que l'EEG n'est pas aplati et les reflexes présents. Prétendre que l'animal souffre lors de l'abattage rituel ne repose donc sur aucun argument scientifique. Aucune publication fondée ne met en évidence de différence entre l'abattage rituel et d'autres méthodes de mise à mort. La section des carotides cause un effondrement quasi instantané de la pression sanguine intracrânienne avec un aplatissement de l'électroencéphalogramme, preuve de l'interruption de toute activité cérébrale
. (Le Temps. 8 janvier 2002).  

   Généralement donc, et selon la coutume populaire des gens le  l’Evangile d'Europe, la bête 1°) peut être étouffée. Tel est le cas d’oiseaux comme le pigeon. 2°) Assommée. Tel est le cas de nombreux animaux comme le lapin, etc. 3°) Enfin d’autres méthodes peuvent être employées : piqûres, etc.

  L’abattage rituel est-il un acte de torture ?

   Suisse. Une initiative populaire veut maintenir l’interdiction de l’abattage rituel pratiqué par les musulmans et les juifs. L’état du débat, en quatre questions. Dans son projet de révision de la loi sur la protection des animaux, le Conseil fédéral propose d’autoriser l’abattage rituel, sans étourdissement préalable, au nom du respect de la liberté religieuse.
Un argument que rejettent les défenseurs des animaux, tout comme l’Union suisse des paysans. Une chose est sûre: la controverse est vive. Pour preuve, les lettres de lecteurs et les tribunes libres régulièrement publiées dans la presse.

   Frédéric Burnand : (La Suisse où l'abattage rituel est interdit depuis 1893) : « L’abattage rituel légaliserait une forme archaïque de torture animale », disent les auteurs de l’initiative. Les défenseurs du rite - qu’ils soient musulmans ou juifs – leur rétorquent que l’abattage rituel cherche justement à réduire, au maximum, les souffrances de l’animal.
   Quant aux scientifiques, ils se déclarent incapables de trancher. Il n’existe pas de méthode irréfutable pour mesurer la souffrance d’un animal.
   L’anthropologie, elle, nous apprend que les sociétés humaines ont, de tous temps, cherché à masquer la violence induite par la mise à mort des animaux. Raison pour laquelle les groupes humains ont toujours codifié et ritualisé cet acte.

   Nous dirons : Nous déclarons véridique la parole divine les concernant, et déclarons menteur l'anthropologie, laquelle semble pencher pour des thèses venant droit de l'Hindouïsme. On est sensible, dans bon nombre de pays bibliques, à la vie animale, peu voir pas du tout concernant la vie humaine ! Ex.: L'Amérique latine, les Indiens d'Amérique du Nord, l'Australie, les Croisades, la Yougoslavie, etc. Qu'on re-lise l'Histoire !

   L’abattage sans étourdissement est-il prescrit par la religion ? La Suisse en ébullition ?

    A ce sujet, au pays de Guillaume Tell, on nous dit : Les textes fondamentaux des religions juive et musulmane empêchent-ils vraiment que l'animal dont provient la viande casher ou halal soit étourdi avant d'être saigné ? Un avis de droit demandé par l'Office vétérinaire fédéral (OVF) dans le cadre de la consultation qui s'est achevée en décembre affirme que non. Il est l'œuvre de Sami Aldeeb, chrétien d'origine palestinienne, juriste responsable du droit arabe et musulman à l'Institut suisse de droit comparé, à Lausanne. Et son avis sur la question est tranché: « Ni la Bible, ni le Talmud, ni le Coran ou la Sunnah de Mahomet [s'il vous plaît, Mohammad], aucun texte n'interdit que l'animal soit étourdi. Toute la réflexion autour de la réintroduction de l'abattage rituel se base sur l'ignorance.»
   Sami Aldeeb relève que seules deux conditions ressortent des textes fondamentaux: la bête doit être saignée vivante, et le sang ne doit pas être consommé. Or, estime-t-il, l'étourdissement ne tue pas et n'altère en rien l'efficacité de la saignée. Musulmans et juifs devraient donc accepter l'abattage industriel, tel qu'il se pratique en Suisse. Et ils devraient le faire avec d'autant plus de conviction que ces mêmes textes fondamentaux exigent de réduire la souffrance de l'animal autant que possible.
   A cet égard, il relève que dans de nombreux pays musulmans tels que l'Arabie saoudite, des fatwas (décrets religieux) ont déjà fait le pas, autorisant l'étourdissement électrique: à la différence des balles ou des chevilles perforantes – utilisées de préférence pour le gros bétail –, cette méthode – appliquée par exemple aux moutons – n'est pas irréversible, ne faisant qu'endormir l'animal (Le Temps du 21 janvier) (Voir l'article : "Un avis de droit conteste les fondements religieux de l'abattage sans étourdissement" Agnès Wuthrich Lundi 28 janvier 2002. Le Temps.ch). Et d'ajouter encore : ...si la protection des animaux est déterminante, ne faudrait-il pas interdire la chasse, où des animaux sont parfois blessés sans être tués immédiatement, ou la pêche, où on laisse les poissons s'étouffer? François Garaï ajoute que de nombreux paysans tranchent le cou de leurs poules pour les tuer: « En Suisse, tous les jours, des centaines de gens pratiquent l'abattage tel qu'on l'interdit aux juifs et aux musulmans.»
Autant d'éléments qui font penser au rabbin de Genève que le débat sur l'abattage «traditionnel» est avant tout une lutte de cultures. Un débat qu'il estime faussé, puisqu'il oppose à la majorité des Suisses deux communautés minoritaires, qui, de surcroît, ne sont pas perçues de façon toujours positive par le reste de la population.
Dans ce contexte, François Garaï juge l'intervention de Sami Aldeeb «peu sérieuse». A l'OVF, le juriste Urs-Peter Müller relève pour sa part que cet avis de droit constitue une prise de position parmi toutes celles récoltées durant la consultation. Une prise de position qu'il qualifie d'«intéressante, mais pas déterminante». Et de relever qu'il importe peu de savoir si le Talmud ou le Coran interdisent ou non les méthodes d'abattage industrielles. Juifs et musulmans estiment que ces méthodes sont incompatibles avec la pratique de leur religion, et c'est la seule chose dont la loi doit tenir compte.

Tradition. Selon un avis de droit demandé par l'Office vétérinaire fédéral et la SPA, aucun texte fondamental juif ou musulman n'interdit d'étourdir l'animal avant de le saigner. Sans démentir ce point, des autorités religieuses des deux confessions expliquent pourquoi, pour autant, elles continueront d'exiger le droit à abattre leurs animaux selon la tradition.

   Remise en question de l'étourdissement avant abattage en Suisse. La Suisse interdit depuis 1893 de saigner les animaux de boucherie sans les avoir étourdis préalablement. Cette interdiction est actuellement remise en question par l'avant-projet de loi sur la protection des animaux qui voudrait autoriser l'abattage sans étourdissement avant la saignée par le fait que l'abattage sans étourdissement est un acte rituel important pour les communautés juives et musulmanes.
En effet, pour que la viande soit considérée comme consommable du point de vue religieux, à savoir casher par les juifs, ou halal par les musulmans, elle doit remplir certaines conditions :
- elle doit provenir d’espèces précises, ainsi le cochon est interdit dans les deux communautés;
- l'animal en question doit être saigné, sauf s'il s'agit de poisson;
- la saignée de l'animal doit s'effectuer selon des règles précises;
- seule une partie de l'animal est consommable;
- celui qui saigne l'animal doit appartenir à une religion déterminée et être agréé par les autorités religieuses;
- les autorités religieuses déterminent si la viande est propre ou non à la consommation.
Bien que ces conditions puissent soulever différents problèmes, seul la saignée de l’animal fait actuellement l'objet de débats en Suisse, du fait que depuis 1893 l'animal de boucherie doit être étourdi avant la saignée. Ainsi, le Conseil fédéral entend permettre l'abattage rituel sans étourdissement préalable estimant que son interdiction viole la liberté religieuse des communautés juive et musulmane. Néanmoins, pour Sami A. Aldeeb Abu-Sahlieh, collaborateur scientifique de l’Institut de droit comparé, “Le Conseil fédéral ne démontre pas l'existence de règles religieuses contraignantes interdisant l'étourdissement. Les pays occidentaux permettant d'abattre les animaux sans étourdissement préalable "par respect des convictions des juifs et des musulmans", commettent la même erreur”.
Suite à ce souhait du Conseil fédéral, la Protection suisse des animaux a demandé à l’Institut suisse de droit comparé d’émettre un avis. Selon l’avis rendu :
- le droit juif a 2 sources : la Bible et le Talmud. Les autorités religieuses juives partent de ces deux sources pour déduire les normes qui s'appliquent aux situations concrètes. Aucune de ces sources ne contient une interdiction de l'étourdissement de l'animal avant de l'abattre;
- le droit musulman a 2 sources : le Coran et la Sunnah de Mahomet [s'il vous plaît, Mohammad]. Ni le Coran, ni la Sunnah ne contiennent une interdiction de l'étourdissement de l'animal avant de l'abattre.
Ceci s'explique par le fait que l'étourdissement est un procédé tardif lié à l'évolution des mœurs, notamment en ce qui concerne le respect dû à l'animal et au souci de ne pas lui causer une souffrance inutile. Or, les autorités religieuses souhaitent la levée de l’interdiction car :
- la consommation de sang est interdite. Or ceci ne peut être invoqué pour interdire l'étourdissement des animaux, du fait que cette pratique n'empêche pas que l'animal soit vidé de son sang;
- la consommation de la viande d'un animal mort ou blessé est interdite aux juifs, pour les musulmans seul la consommation d’un animal mort est interdite. Toutefois, il est possible d'étourdir l'animal sans provoquer sa mort ou le blesser;
- la souffrance de l'animal doit être réduite au maximum. Si l'on excepte l'opinion des rabbins opposés à l'étourdissement des animaux, il est généralement admis que l'étourdissement de l'animal avant la saignée réduit sa souffrance.
Ainsi, au regard de ce qui précède, la Suisse, en interdisant l'abattage sans étourdissement préalable, ne viole pas les normes religieuses juives ou musulmanes si le procédé utilisé ne provoque ni une blessure ou la mort de l'animal avant d'être saigné. A ce sujet, l’exemple de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie est édifiant. Ces 2 pays pratiquent depuis des années l'étourdissement des animaux en recourant à l'électronarcose, ce qui ne les empêchent pas d’exporter de la viande halal pour les pays musulmans avoisinants.
   Outre la Suisse, la Norvège et la Suède sont les seuls états européens à interdire l' abattage rituel. L'interdiction remonte en Norvège à 1929 et en Suède à 1937; dans les deux pays, elle n'a jamais été levée depuis lors. Toutefois, en Suède, un texte tempère quelque peu l'interdiction en permettant au gouvernement ou à l'agence de l'agriculture d'édicter des exceptions ponctuelles pour les volailles et les lapins.
   Enfin, sur le principe de la liberté d’opinion, si la Suisse devait adopter le non-étourdissement, il serait alors logique d'introduire une nouvelle disposition légale stipulant que la viande rejetée doit être mise sur le marché avec une mention indiquant que l'animal a été abattu sans étourdissement, afin de respecter les convictions de ceux qui refusent de manger de la viande abattue sans étourdissement préalable.
   Non, affirme Sami Aldeeb, juriste responsable du droit arabe et musulman à l’Institut suisse de droit comparé de Lausanne. D’ailleurs, dans un avis demandé par l’Office vétérinaire fédéral, ce chrétien d’origine palestinienne précise qu’aucun texte religieux interdit que l’animal soit étourdit.
   Seules prescriptions imposées par les textes fondamentaux: l’animal doit être saigné vivant et son sang ne doit pas être consommé. Sami Aldeeb souligne que des pays comme l’Arabie Saoudite autorisent l’étourdissement préalable des animaux.

   Nous dirons : En droit islamique, il est interdit de se référer à une personne insoumise (entender : non-musulmane). La Suisse peut demander alors à des organismes mondialement connus comme l'Université d'Al-Azhar, au Caire. Quant à l'étourdissement préalable, on le fait surtout sur des animaux comme les bovins. Animal très difficile à manier et à dompter, on lui reproche surtout son indocilité et les dégâts qu'il provoque dans les abattoirs, sur les machines, lors de son abattage. Mais dirons-nous, les méthodes nouvelles sont-elles vraiment au point ? Cela reste à prouver, surtout pour tout ce qui touche l'abattage industriel. De plus, en étourdissant l'animal, le sang sera-t-il vidé réellement ? Ou partiellement ? Il appartient d'être prudent dans ce domaine. Secundo : En Suisse et en langage évangélique, on parle de saigner les animaux non de les égorger. Ce qui est un véritable calvaire pour l'animal. D'où l'importance d'employer préalablement l'étourdissement de l'animal. Ici, et avec cette méthode, on souffre à mort. Là, avec l'égorgement, le problème est tout autre. Enfin et surtout, il est de d'exigence et de recommandation divine. Troisièmement : De même, nous savons tous que de nombreux pays islamiques achètent de la viande à des pays non islamiques. Ont-ils raison ? Sont-ils sûr cent pour cent sur tout ce qui touche l'abattage ? La qualité du produit ? Peuvent-ils proposer, sans problème, à leurs concitoyens ces produits ? Des produits venant aussi du Marché commun ? Cela, pour bon nombre de gens, reste encore à prouver. Ne l'oublions pas, la confiance dans ce domaine n'est pas de rigueur. D'ailleurs n'a-t-on pas vu dans l'aide internationale proposée souvent à certains pays en difficulté, la livraison, aux habitants, de produits alimentaires périmés de longue date ? Un peu comme si on voulait renouveler les stocks et se débarrasser des anciens...   

   Abattage rituel : juifs et musulmans devront-ils se convertir au végétarisme?

Suisse. Mercredi 30 janvier 2002 Le débat sur l'abattage rituel enflamme une partie des Suisses. Cette question n'est pas à l'ordre du jour des partis politiques, pourtant elle occupe les courriers de lecteurs des quotidiens et devient un sujet de débat populaire. La proposition de lever l'interdiction de l'abattage rituel soulève un tollé chez les protecteurs des animaux. Le problème est délicat car il se retrouve au confluent de nos rapports aux animaux – donc à la vie – et à la religion. La Protection suisse des animaux lance une initiative qui vise notamment à empêcher la réintroduction de l'abattage rituel et à empêcher l'importation de viande casher ou halal. Ce qui reviendrait à interdire aux juifs et aux musulmans pratiquants de suivre les préceptes de leurs religions. La Protection suisse des animaux (PSA) n'est pas la seule à s'insurger contre la levée de l'interdiction de l'abattage rituel prévue par la révision de la loi sur la protection des animaux. Tous les adversaires fondent leurs arguments sur la souffrance de l'animal. Pour l'Union suisse des paysans, les abattages ne doivent se faire qu'après étourdissement. La plupart des cantons veulent des conditions strictes. Neuchâtel, Vaud, le Jura, Thurgovie, les Grisons et Uri s'opposent même à toute levée de l'interdiction. Les milieux religieux soutiennent unanimement le projet du gouvernement. La Ligue des musulmans de Suisse comme la Fédération suisse des communautés israélites (FSCI) se réjouissent aussi de la révision de la loi. Pour le président de la FSCI, Alfred Donath, l'application de l'initiative reviendrait à interdire tout simplement les importations de viande casher. Elle ne laisserait dès lors que deux choix aux israélites de Suisse: devenir végétariens ou quitter le pays. Heure Suisse 18:46, Lundi 04.02.2002. 

 Les opposants à l’abattage rituel sont-ils antisémites?

   Suisse. Brigitte Sion, de la Coordination intercommunautaire contre l'antisémitisme et la diffamation (CICAD), et Alfred Donath, président de la Fédération suisse des communautés israélites, relèvent l’outrance verbale d’un certain nombre d’opposants à cette forme d’abattage. Et ils y voient des relents antisémites.
   Ils rappellent également que l’interdiction de l’abattage rituel a été introduit en 1893, suite à une votation populaire fortement marquée par l’antisémitisme. Un point reconnu par les historiens.
   Notons également que l’abattage rituel a souvent été utilisé par l’extrême droite française pour stigmatiser les communautés musulmanes.

  Nous dirons : Il faut savoir vivre avec son temps. L'acception de nombreux soumis, d'origines diverses, souvent de pays islamiques, ne doit-il pas inciter à plus de réserve, de retenue. Et ici, le problème d'antisémitisme ne peut se poser à notre époque. Le problème soulevé ici appartient uniquement aux gens qui partagent le même Livre saint : la Bible. Ne l'oublions pas, les Arabes, comme les Fils d'Ismaël, les Fils d'Esaü, etc.; sont tous fils de Sem, fils de Noé (sur lui la Paix !). L'abattage rituel est avant tout un ordre divin, évitons d'en faire un problème de race ou d'appartenance à une religion particulière qu'on ne partage pas. Ces animaux licites à la consommation ont-ils été créé par le divin Créateur ou par Sa propre créature ? Alors pourquoi ergoter ? L'animal serait-il devenu créature supérieure à l'homme ? L'humanisation et le sentimental ici n'ont pas leur place, et ne peuvent être mis En avant et au-dessus de la loi divine. Si en Suisse, certaines personnes trouvent désobligeant de manger de la chair animale et veulent suivre un régime végétarien, libres à elles. Le grand problème, c'est que dans ce problème sensible on ne peut faire confiance aux gens qui voient grands : les industriels, les gens de la finance. Pour bon nombre d'entre eux, c'est plus le profit et la rentabilité qui comptent non la qualité du produit en soi et notamment la loi divine, soit le respect et la stricte application de cette dernière. Or, que cela déplaise au sans-religion, le consommateur soumis est en droit de savoir d'où vient le produit qu'il mange. En France, nous rencontrons parfois des problèmes avec l'étiquetage du produit, l'industriel, le vendeur, etc. Certaines enquêtes ont démontré que de nombreuses lacunes, fraudes existent. Certains industriels, vendeurs, peu scrupuleux, et bien qu'ayant un personnel d'origines d'Afrique du Nord à leur service, sont loin de respecter nos normes. La confiance n'est pas de rigueur. Enfin, si certains partis politiques, bibliques, en France, ont pu critiquer notre "coutume" lors de la Fête de l'Égorgement, ils n'ont pas toujours tort. On ne peut continuer à égorger dans sa baignoire, en bas de son bâtiment, en des lieux isolés et surtout laisser çà et là peaux, intestins, détritus, déchets, etc., qui dégagent quelques heures plus tard des odeurs nauséabondes. L'homme d'Afrique (notamment d'Afrique du Nord) a-t-il compris cela ? Si certains semblent l'avoir compris d'autres sont à plaindre. La propreté fait partie de la foi. Accomplir un devoir, à savoir égorger un animal pour la fête, exige de l'égorgeur et pour que son acte soit parfait, un savoir faire un savoir vivre, un respect de l'environnement et d'autrui. Une attitude inattaquable, irréprochable. Parallèlement, les pouvoirs publics, les gouvernants, doivent prendre, plusieurs mois à l'avance ; toutes les dispositions nécessaires pour que cette fête traditionnelle abrahamique se déroule dans les meilleures conditions. Ex.: accès aux abattoirs, disponibilité des vétérinaires, disponibilité des éleveurs qui viennent proposer et vendre leur produit. Et surtout éviter de sortir au dernier moment des circulaires qui laissent un goût amer et d'arrière pensée... L'Europe oui, l'infidélité à Dieu, à Ses alliances, à Sa Loi, nullement. Un effort d'information est donc plus que nécessaire...           

  L’abattage rituel porte-t-il atteinte à la laïcité?

   Certains opposants estiment qu’en autorisant un tel rite, on met le doigt dans un engrenage qui finira par détruire le principe de laïcité qui guide un pays comme la Suisse. Reste que, pour l’heure, aucun mouvement islamiste militant ne semble vouloir utiliser cette controverse à des fins politiques.
   De son côté, le politologue Ahmed Benani estime que seule une minorité des musulmans de Suisse est réellement pratiquante. Il relève également que le respect de certains rituels religieux témoigne, avant tout, d’un attachement culturel au pays d’origine.
   Rappelons enfin que la France - tatillonne en matière de laïcité - autorise l’abattage rituel des animaux. (Article : L’abattage rituel en question. Frédéric Burnand. 29.01.2002 - 18:44)

   Nous dirons : En droit, deux religions semble s'affronter ici : la Soumission et le Laïcisme. Le politologue Ahmed Benani veut faire passer comme message que cet acte, est "avant tout, d’un attachement culturel au pays d’origine". Nous lui rappellerons, qu'égorger rituellement un animal est un ordre divin, non un acte culturel en soi ou un attachement au pays d'origine. Secundo : Le Laïcisme, lequel refuse de reconnaître le divin Créateur et Sa législation, reste toutefois fidèle aux enseignements de Paul, lequel rejette toute notion de loi divine, de loi révélée pour l'homme se réclamant de la religion du Messie fils de Marie. Ce n'est donc pas étonnant, après cela, que gens de la Thora ou les gens du Coran soient mis à l'index.    

   Boucheries et abattages industriels.

   Selon Alfred Donath : Quand à l'abattage industriel, parlons-en : les bovins, trop souvent forcés par un aiguillon électrique à avancer l'un derrière l'autre entre des planches les empêchant de s'écarter latéralement, sont plus d'une fois mal étourdis par le pistolet censé supprimé toute conscience, les porcs sont soulevés et transportés entre deux tapis roulants verticaux les contraignant latéralement pendant de nombreuses secondes avant d'être électrocutés. L'abattage rituel se déroule dans une toute autre atmosphère : la contention n'est pas douloureuse, le geste précis et rapide avec un instrument plus acéré qu'un rasoir : la religion juive exige que les artères, la trachée et l'œsophage soient tranchés d'un seul coup de couteau, sans le moindre cisaillement. Celui qui procède à l'abattage religieux, tout expérimenté qu'il soit, doit se recueillir chaque fois avant d'intervenir et adresser une prière à Dieu. (Le Temps. 8 janvier 2002).  

   Généralement, chez les gens de l’Évangile, la bête est vendue au poids (non sur pied ou à la tête). De plus, à la vente le poids des déchets n’est pas déduit. D’où il faudra déduire nécessairement par la suite : les déchets, les os, la peau, etc. Certains bouchers, industriels, considèrent alors qu’avec une perte éventuelle de sang ; il y aurait là une surcharge, se traduisant automatiquement par manque à gagner ! Ce qui signifie en clair que Argent et loi sur l'abattage rituel ne font donc pas bon ménage chez bon nombre de gens de l'Évangile[4]. Le droit du commerce (soit, civil) primant toujours sur le droit divin.

   Conclusion : Ne vous attendez surtout pas à manger des animaux abattus rituellement chez les gens de l’Évangile [5].

Mondher Kilani d'écrire : 
Dans la société contemporaine, on assiste à un double mouvement d'éloignement et de rapprochement avec l'animal. On constate d'un côté un emploi instrumental de certaines espèces et de l'autre l'élévation de certaines autres à un statut privilégié. D'un côté, la société industrielle s'est mise à produire intensivement des animaux. De l'autre, la société de loisirs s'est en même temps mise à idolâtrer quelques espèces. On exploite d'un côté et l'on adore de l'autre, comme pour atténuer le sentiment de culpabilité vis-à-vis de ceux que l'on fait souffrir et mange.
Cette relation moderne à l'animal est unique dans l'histoire de l'humanité. Les sociétés traditionnelles ne séparaient pas de façon aussi radicale les humains des non-humains. A la différence des modernes, les traditionnels envisageaient le cosmos comme relevant d'un régime culturel dans lequel se trouvaient engagés aussi bien les humains que les animaux. Qu'en était-il alors de la consommation des espèces animales dans ces sociétés? Comment les animaux étaient-ils mis à mort sans que cette mort n'apparaisse comme un acte scandaleux? Ce dilemme était résolu en insérant la pratique de chasse et de consommation de la chair dans le cadre d'une alliance contractuelle avec les animaux. Le caractère anthropomorphe associé à certaines viandes autorisait plutôt qu'il n'interdisait leur consommation. On envisageait l'anthropophagie comme une composante inéluctable de toute ingestion de venaison. D'où généralement sa consommation dans des circonstances exceptionnelles et accompagnée d'un mélange d'anxiété et de révérence pieuse.
Qu'en est-il de cet horizon cannibale dans notre modernité? Le cannibalisme hante la conscience de tous ceux qui mangent de la viande. Le régime carnivore nous commande de voir dans l'animal le plus semblable à nous l'aliment le plus propre à réparer nos forces. Selon cette logique, l'anthropophagie serait même le régime alimentaire idéal, car rien n'est plus semblable à la chair humaine que la chair humaine. Or, tout est fait pour que l'on s'abstienne de manger nos semblables. Ce dilemme est résolu en adoptant une solution médiane qui exclut le cannibalisme mais non le régime carnivore: on ne mangera pas de la chair humaine, mais de la chair animale humanisée. Mais à l'inverse des sociétés traditionnelles qui reconnaissent le meurtre de l'animal, la société moderne nie cet acte en refoulant son imaginaire anthropophage. La société industrielle cache les tueries d'animaux derrière le secret des abattoirs et une succession d'actes techniques anonymes.
Une disjonction se produit entre la mort et la souffrance, entre l'homme et l'animal, sans toutefois que l'homme moderne échappe au sentiment sacrificiel. L'abattage industriel, même pratiqué dans l'anonymat et à l'abri des regards, relève finalement d'une mise à mort non criminelle. Une mise à mort autorisée et susceptible, à ce titre, de réduire le sentiment de culpabilité du consommateur. Un des enseignements de la crise de la «vache folle» a été de mettre à nu la construction d'une mort propre sans victime ni sacrifiant, sans abus ni excès pour les animaux. Avec la perspective que l'animal – que l'on refusait jusqu'ici de tuer en toute connaissance de cause – avait désormais la possibilité de nous tuer, le refoulé a resurgi et le besoin de justifier notre conduite à son égard s'est imposé. C'est ce besoin de sens que les religions ont tenté de prendre en charge à travers les rituels d'abattage des animaux. Dans le judaïsme et l'islam, les deux monothéismes qui ont maintenu des interdits alimentaires, l'espace de l'interdit est coextensif à l'espace du sacrifice. On n'y consomme ni n'importe quel animal, ni l'animal tué n'importe comment. Ces deux principes reposant sur une relation d'alliance avec Dieu qui autorise l'homme à tuer l'animal. Dans l'abattage rituel, le souci primordial est d'éviter toute impureté produite par le sang, siège de l'âme de l'animal, propriété de Dieu. ("Bonnes raisons ou mauvaise conscience ? Quelques dilemmes de l'abattage animal" Mondher Kilani Lundi 11 février 2002 Le Temp.ch)

   L’alimentation des gens de l’Evangile. De quoi est-elle faite ?

   Actuellement parmi les gens qui se disent des Écritures anciennes (de la Bible), seuls les gens de l'Évangile ont une alimentation faite à base de porc et de sang d’animaux. Aussi, en France, les « bons » plats de maman ou de grand-mère sont-ils faits de sang de coq (ou du lapin) mélangé au « bon vin du pays » ! Quant au sang du porc domestique, il servira, lui, à la fabrication du boudin noir, etc.

    Conclusion : L'alimentation journalière des gens de l’Évangile (croyants et incroyants) est à base 1°) de viandes non égorgées, 2°) de sang d'animaux (coq, lapin, porc, etc.), 3°) de viandes de porc et enfin 4°) de graisses animales d’animaux non égorgés, et parmi eux le porc. Notons au passage, qu'en Asie, des gens d'autres confessions religieuses ; aiment tout particulièrement manger leur plat de riz avec le sang chaud d'animaux fraîchement sacrifiés !
   Notons enfin, que le ‘culte du sang’ a toujours été le Culte du diable banni. De tout temps, des sectes, plus où moins secrètes ; ont pris, soit du sang d'animal, soit du sang d'humain (notamment de jeunes enfants) ; pour leur rituel en Magie. Certains vous diront que boire le sang d'animaux, comme celui du cheval, çà donne des forces !

  Le sang sous le régime de la Thora. Bref aperçu.

    L’ouvrage Cyclopædia par J. M’Clintock et J. Strong (1882, vol. I, p. 834) fait ce commentaire sur Lévitique 17:11, 12 : “Cette injonction stricte s’appliquait non seulement aux Israélites, mais même aux étrangers qui résidaient parmi eux. Le châtiment qui frappait sa transgression était ‘le retranchement du milieu du peuple’, expression qui semble bien désigner la peine de mort (cf. Héb. x, 28), quoiqu’il soit difficile de déterminer si elle était infligée par l’épée ou par lapidation.”
   À propos de la permanence de cette interdiction, Joseph Benson a fait ce commentaire : “Il convient de noter que cette défense de manger le sang, qui fut faite à Noé et à toute sa postérité et réitérée avec grande solennité aux Israélites sous le régime mosaïque, n’a jamais été levée ; au contraire, cette interdiction a été confirmée dans le Nouveau Testament, en Actes xv., devenant ainsi une obligation perpétuelle.” — Notes, 1839, vol. I, p. 43.
   Selon Alfred Donath : Nulle loi n'est en effet plus contraignante envers les animaux que la Bible : on y retrouve l'obligation de respecter l'animal, de le nourrir avant de manger soi-même, de lui éviter la moindre souffrance. La chasse est interdite, l'animal comme l'homme doit bénéficier d'un jour de repos hebdomadaire. Idéalement l'homme devrait être végétarien, comme le furent Adam et Ève. Après le Déluge, Noé reçut l'autorisation de consommer de la viande, mais elle s'accompagnait de conditions très strictes, mentionnées dans la Torah et codifiées dans le Talmud : interdiction de consommer du sang, véhicule de la vie, d'une part et d'autre part de faire souffrir l'animal lors de sa mise à mort. (Op. cit.).  

   Nous dirons : Contrairement à l'idée reçue, Adam et ses enfants eurent le droit de manger des animaux. Si tel n'avait pas été le cas, Abel n'aurait jamais élevé et offert à son Seigneur un animal (Bible. 4:4). Enfin, aucun régime végétarien à Adam et ses enfants n'a été prescrit. La parole des talmudistes n'est pas parole toranique ! C'est la parole seulement des rabbis et des sages...

Le sang sous la loi évangélique. Bref aperçu.

    Les premiers chrétiens s’abstenaient de manger du sang, de n’importe quelle sorte. C’est ce que met en évidence Tertullien (env. 155-apr. 220) dans son ouvrage Apologétique (IX, 13, 14) : “Rougissez de votre aveuglement devant nous autres chrétiens, qui ne regardons pas même le sang des animaux comme un des mets qu’il est permis de manger, et qui, pour cette raison, nous abstenons de bêtes étouffées et de bêtes mortes d’elles-mêmes, pour n’être souillés en aucune manière de sang, même de celui qui est comme enseveli dans les chairs. Aussi, pour mettre les chrétiens à l’épreuve, vous leur présentez des boudins gonflés de sang, bien convaincus que ce mets est défendu chez eux et que c’est un moyen de les faire sortir du droit chemin.” Minucius Félix, homme de loi romain qui vécut jusque vers 250 de n. è., insista sur la même idée lorsqu’il écrivit : “Pour nous, il ne nous est pas permis d’être les spectateurs du meurtre des hommes ; le récit même nous en est interdit : nous sommes si éloignés de verser le sang humain, que nous nous abstenons même du sang des animaux dont la chair nous sert d’aliment.” — L’Octavius, XXX, traduit par A. Péricaud, Lyon, 1873, p. 161.

    Les exégètes bibliques nous disent encore : Dans le christianisme. Sous la direction de l’esprit saint, le collège central de la congrégation chrétienne du Ier siècle statua sur la question du sang. Son décret stipule : “ Car l’esprit saint et nous-mêmes avons jugé bon de ne pas vous ajouter d’autre fardeau, si ce n’est ces choses-ci qui sont nécessaires : vous abstenir des choses qui ont été sacrifiées aux idoles, et du sang, et de ce qui est étouffé, et de la fornication. Si vous vous gardez soigneusement de ces choses, vous prospérerez. Portez-vous bien ! ” (Ac 15:22, 28, 29). L’interdiction touchait aussi la chair non saignée (“ce qui est étouffé”).
    Fondamentalement, ce décret repose sur l’ordre de ne pas manger de sang, tel que Dieu le donna à Noé et à ses fils, et, partant, à toute l’humanité. À ce propos, Sir Isaac Newton a écrit ce qui suit dans Chronologie des anciens royaumes corrigée (Paris, 1728) : “Cette Loi [sur l’interdiction du sang] est plus ancienne que Moïse, ayant été donnée à Noé et à ses enfants longtemps avant Abraham. C’est pourquoi, quand les Apôtres et les Anciens déclarèrent dans le Concile de Jérusalem que les Gentils étaient affranchis de la Circoncision et de l’observation de la Loi de Moïse, ‘ils en exceptèrent le précepte de s’abstenir du sang et des chairs étouffées’, comme étant une loi antérieure, imposée non seulement aux enfants d’Abraham, mais à toutes les Nations, pendant qu’elles vivaient ensemble dans le pays de Sennaar [Shinéar], sous la domination de Noé. La Loi qui défend les viandes offertes aux Idoles et la fornication passe pour être de même date.” — Cité dans Écrits sur la religion, par Isaac Newton, traduit par Jean-François Baillon, Paris, 1996, p. 77.
   Le concile de Jérusalem envoya sa décision aux congrégations chrétiennes pour qu’elles l’observent (Ac 16:4). Quelque sept ans après la promulgation de ce décret lors du concile de Jérusalem, les chrétiens continuaient à respecter cette “décision” de “se garder de ce qui est sacrifié aux idoles ainsi que du sang, et de ce qui est étouffé, et de la fornication”. (Ac 21:25.) Et plus d’un siècle après, en 177 de notre ère, alors que les chrétiens étaient accusés faussement par leurs ennemis religieux de manger des enfants, à Lyon, une femme nommée Biblis déclara : “Comment [...] ces gens-là mangeraient-ils de petits enfants, alors qu’il ne leur est même pas permis de manger le sang des animaux sans raison [c’est-à-dire non doués de raison] ?” — Histoire ecclésiastique, par Eusèbe, traduction par G. Bardy, Paris, 1955, V, I, 26.

    Conclusion : il serait bon de savoir à quel moment de l'histoire évangélique, le sang est devenu licite à leur consommation. Et pourquoi ? A notre époque, il serait difficile de faire admettre à tout homme de l'Évangile (croyant ou incroyant), de ne pas manger le sang des animaux.   

   Débat sur l’abattage rituel. L’alimentation animale. Verse et controverse.

   Selon Mondher Kilani, dans un article "Bonnes raisons ou mauvaise conscience ? Quelques dilemmes de l'abattage animal" (Lundi 11 février 2002. Le Temp.ch) : L'image de sang qu'offre l'abattage rituel suscite aujourd'hui des réactions hostiles dans une partie de l'opinion. On pourrait même dire que c'est là un des éléments essentiels du rejet. Il rappelle trop la violence que l'on s'est appliquée à refouler. Ce rejet s'explique aussi par au moins deux autres raisons. D'abord par le débordement, dans notre société laïque, du religieux sur la sphère du public. Un religieux jusqu'ici cantonné à l'espace privé, mais qui devient de plus en plus visible à travers la revendication par des minorités religieuses d'un traitement particulier qui choque la sensibilité laïque dominante. Une sensibilité laïque dont la tonalité demeure chrétienne et qui, à ce titre, est parfois rétive à l'expression d'autres traditions religieuses. Ensuite par l'«archaïsme» que semble manifester une pratique négligeant la sensibilité moderne vis-à-vis du monde animal et la prise de conscience angoissante de sa souffrance. L'indignation moderne ne verrait dans l'abattage rituel qu'une simple boucherie, dénuée de toute dimension éthique. En la dénonçant comme telle, ses détracteurs entendent lui opposer une attitude plus humanitaire vis-à-vis des bêtes. Or, la technique moderne d'insensibilisation des animaux avant leur mise à mort ne réussit pas complètement sur le plan moral. L'abattage moderne des animaux évacue la responsabilité de l'acte en escamotant et en censurant la violence inhérente à la mise à mort. L'égorgement rituel (halal pour les musulmans et casher pour les juifs) suppose lui, au contraire, que le sacrificateur assume son acte en le dédiant explicitement à Dieu. Ces remarques plaideraient-elles pour une forme ou l'autre d'abattage? La défense du sacrifice sanglant est difficile dans une société laïque où la boucherie n'entretient plus depuis longtemps de rapports avec les dieux ou avec Dieu. Elle l'est aussi eu égard à l'évolution des sensibilités contemporaines vis-à-vis du règne animal et des souffrances que certains traitements peuvent lui occasionner. Sans parler de la dimension industrielle que de tels sacrifices ont pris eux-mêmes dans l'histoire et qui les vide de leur sens. [...] Au-delà des raisons invoquées en faveur de l'un ou de l'autre des abattages – moment qui ne représente après tout qu'une brève étape dans la chaîne d'exploitation de l'animal –, c'est finalement l'excès d'« animalité » conféré à l'animal dans nos élevages concentrationnaires modernes qui est fondamentalement nuisible. Nuisible pas seulement aux animaux mais à nous, devenus aussi bien agents que sujets mortifères.(Mondher Kilani, professeur d'anthropologie à l'Université de Lausanne, revient aux origines des rites d'abattage des animaux et remet en perspective historique les arguments employés dans le débat actuel. Mondher Kilani dispense actuellement un cours sur « cannibalisme, raison sacrificielle et crise de la «vache folle ». Il a publié deux études sur le sujet: «Crise de la vache folle et déclin de la raison sacrificielle», Revue « Terrain », Paris, No 38, mars 2002, et « Cannibalisme et métaphore de l'humain », Revue « Gradhiva », Paris, No 30-31, février 2002. Le Temps. 18 févier 2002)

Lutte de cultures ? 

Agnès Wuthrich d'écire notamment : ...: si la protection des animaux est déterminante, ne faudrait-il pas interdire la chasse, où des animaux sont parfois blessés sans être tués immédiatement, ou la pêche, où on laisse les poissons s'étouffer ? François Garaï ajoute que de nombreux paysans tranchent le cou de leurs poules pour les tuer: « En Suisse, tous les jours, des centaines de gens pratiquent l'abattage tel qu'on l'interdit aux juifs et aux musulmans.»
Autant d'éléments qui font penser au rabbin de Genève que le débat sur l'abattage « traditionnel » est avant tout une lutte de cultures. Un débat qu'il estime faussé, puisqu'il oppose à la majorité des Suisses deux communautés minoritaires, qui, de surcroît, ne sont pas perçues de façon toujours positive par le reste de la population.
Dans ce contexte, François Garaï juge l'intervention de Sami Aldeeb « peu sérieuse ». A l'OVF, le juriste Urs-Peter Müller relève pour sa part que cet avis de droit constitue une prise de position parmi toutes celles récoltées durant la consultation. Une prise de position qu'il qualifie d'«intéressante, mais pas déterminante». Et de relever qu'il importe peu de savoir si le Talmud ou le Coran interdisent ou non les méthodes d'abattage industrielles. Juifs et musulmans estiment que ces méthodes sont incompatibles avec la pratique de leur religion, et c'est la seule chose dont la loi doit tenir compte
.

Nous dirons : Ce combat, et contrairement à l'avis du rabbin de Genève, n'est pas une lutte de culture. C'est une lutte du droit. C'est avant tout le respect et l'application de l'ordre divin.  

L'abattage rituel n'avait aucune chance : Pascal Couchepin renonce

Jeudi 14 mars 2002
Rubrique:  la une

L'abattage sans étourdissement restera banni du territoire suisse, les juifs et les musulmans pratiquants continueront d'importer la viande casher et halal abattue selon les rites de leur religion. Pascal Couchepin et le président de la Fédération des communautés israélites, Alfred Donath, se sont entendus pour renoncer à introduire l'autorisation d'abattage rituel dans le projet de loi sur la protection des animaux que le Conseil fédéral doit soumettre aux Chambres. Cette décision clôt un débat qui s'est levé avec une passion aussi féroce que précoce. L'interdiction de l'abattage rituel date de 1893, époque à laquelle les Suisses la votèrent dans un mouvement largement antisémite. Sa suppression devait effacer ce souvenir. Mais dans la controverse qui s'est allumée, le droit des animaux à mourir dans la dignité, invoqué par les adversaires de la suppression comme supérieur à la liberté de croyance, s'est également teinté ici et là de relents antisémites qu'il était difficile d'ignorer. L'hostilité était telle que le projet n'avait aucune chance devant le peuple, où un référendum l'aurait immanquablement conduit. « Il s'agit simplement d'adopter une attitude réaliste », a reconnu Alfred Donath. (Le Temps.ch).

   Et en terre des Gaules ?

    Pour nous, le débat de l’abattage rituel est nouveau en France. Il a fait et fera encore couler beaucoup d’encre. Dans les années 70, rare était les bouchers d’origines de la diaspora d’Afrique du Nord qui le respectaient. De nos jours, Dieu merci et avec l’émergence d’associations de défense des consommateurs, de surveillance, de contrôle, d’une certaine prise de conscience enfin des gens de notre communauté ; on observe une certaine amélioration. Mouton, bœuf, veau, volailles, etc., sont égorgés rituellement.

   Les États qui autorisent, de nos jours, l'abattage rituel pour les gens de la Tora et la Communauté soumise ; sont, nous dit-on, les États-Unis, le Canada, tous les États européens, à l'exception de la Suède, de la Norvège et du Liechtenstein. Le débat sur l’abattage rituel, son application au sein des communautés soumises, resurgit périodiquement, et prendra une actualité nouvelle avec cette reconnaissance officielle de l’Islam en France, et avec l’homogénéisation des législations européennes. Ajouter à cela, il nous faut parler aussi d’un troisième problème de société : l’alimentation des animaux. La crise de la vache folle, du mouton, etc., est aussi grave que celle de l’abattage rituel. Les deux sont d’ailleurs liées. On doit se pencher sur l’étude de l’interaction entre maladies virales animales et maladies humaines, aux conditions dans lesquelles les animaux transportent des virus et les transmettent à l’homme. Dans ce domaine, les erreurs de jugement et d’appréciation des gens de l’Evangile d’Europe ont fait apparaître de nombreuses lacunes dans leur système d’alimentation pour l’animal comme pour l’humain. L’absence de reconnaissance officielle de règles alimentaires prescrites par le divin Créateur et la préparation de la viande égorgée a donc augmenté les risques de transmission des virus animaux à l’homme. Pire ! Les gens de la Bible ont voulu se montrer plus fort que leur Créateur, mais ils ont lamentablement échoués. Qu’on redonne à chacun sa nourriture d’antan : une nourriture bonne et saine, et le monde revivra.

  Que Dieu nous guide tous dans ce qu’Il aime et agrée !


[1] Selon Al-Quayrawani : L’égorgement dit dhakât consiste à trancher la gorge et les jugulaires de l’animal. Un sectionnement moindre est insuffisant et non valable. Si après avoir sectionné une partie seulement de ce qui a été dit, le sacrificateur s’interrompt pour achever ensuite l’égorgement, l’animal ne peut être mangé. S’il sectionne plus avant au point de sectionner la tête de l’animal, il commet un acte blâmable, mais l’animal est consommable. L’égorgement pratiqué sur la nuque rend la bête inconsommable. (La Risâla).
[2] Viandes consommées. On nous dit : que les quadrupèdes ruminants à sabot fendu et les oiseaux herbivores. En pratique : les bovins (bœuf, génisse, veau, bison, chevreuil, daim), les ovins (mouton, chèvre)) et les volailles usuelles (poule, dinde, oie, canard, pigeon). Comparer : Coran III 93 ; IV 160 ; VI 146 ; XVI 118.
[3] Pour certaines volailles, on sectionne la nuque.
[4] Chez nous, il semble que certains bouchers appréhendent acheter licite (en arabe, halal) ! La viande égorgée coûtant généralement un peu plus cher à la vente. D’où… A cela, il faut ajouter le doute entretenu par certains consommateurs.
[5] Un dicton arabe ne dit-il pas : ne mange pas chez un homme de l’Evangile, mange plutôt chez un homme de la Thora… Selon cette parole : Chez l’un, la nourriture qu’on vous sert est saine, chez l’autre nullement !
   Infos :
http://www.monanimal.com
Le spécialiste de l'information sur la santé animale. Utile aux particuliers et aux vétérinaires. Créez le carnet de santé virtuel de votre animal (vaccinations, maladies, médicaments, opérations, radios...), il sera accessible en cas d'urgence. Posez vos questions sur l'alimentation, le comportement ou la médecine vétérinaire via les forums spécialisés. Consultez le dictionnaire et les annuaires (éleveurs, toiletteurs et pensions pour animaux). Comptes rendus des concours et expositions.
Sites complémentaires - amiloups.com


Point de divinité, de dieu que Dieu !
« Vulnerant omnes, ultima necat. »
Nous ne le dirons jamais assez.
Explicit totus liber.

*Droits de reproduction et de diffusion réservés ; © Le Carrefour de l’Islam
  Usage strictement personnel. L'utilisateur ne peut traduire, exporter, publier tout document du site sans autorisation préalable. L’utilisateur du site reconnaît avoir pris
connaissance du droit d’usage, en accepter et en respecter
    les dispositions.
         Politique de confidentialité du site.

 


Retour au menu

Copyright © 2001 Le Carrefour de l'Islam. Tous droits réservés.
Cette page a été mise à jour le
05/09/09.

Classement de sites - Inscrivez le vôtre! annuaire