Études

DE LA SIGNIFICATION DANS LES ÉCRITURES...

Selon les Ecritures.

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P

oint de divinité[1] excepté Allah[2] le Très Haut. Que les meilleures salutations[3] soient sur les prophètes et messagers divins dont le Sceau de la Prophétie[4].

   Que le royaume est proprement sa souveraineté civile sur un peuple particulier, instituée par un pacte.

                                                          Ce pacte fut renouvelé par Moïse au pied du Sinaï (Exode XIX, 15), où le Seigneur ordonna à Moïse de parler au peuple[5] la manière suivante[6] : Si vous obéissez vraiment à ma voix et gardez mon alliance [pact], vous serez pour moi un peuple particulier, car toute la terre m'appartient. Et vous serez pour moi un royaume sacerdotal[7] et une nation sainte. Là où je dis peuple particulier [peculiar people], la Vulgate latine porte peculium de cunctis populis ; la traduction anglaise faite au début du règne du roi Jacques donne un trésor particulier pour moi au-dessus de toutes les Nations[8] [a Peculiar treasure unto me above all Nations], et la Bible française de Genève : le joyau le plus précieux parmi toutes les Nations[9]. Mais la traduction la plus exacte est la première, car elle est confirmée par saint Paul lui-même en Tite II, 14, où il dit, par allusion à ce passage, que notre Sauveur béni[10] s'est donné pour nous, pour faire de nous, en nous purifiant, un peuple particulier (c'est-à-dire distinct des autres) pour lui-même. En effet, le mot grec est περιύσιος, qu'on  oppose  généralement à έπιούσιος ;  or,  le dernier signifiant ordinaire, quotidien, ou (comme dans l'oraison dominicale) d'usage journalier, l'autre mot désigne du même coup ce qui est en surplus, mis de côté, et employé d'une manière spéciale : ce que les Latins appellent peculium. Et cette signification du passage est confirmée par la raison que Dieu en donne tout de suite après, quand il ajoute car toute la terre m'appartient, comme s'il disait : toutes les nations du monde m'appartiennent, mais ce n'est pas de cette façon que vous m'appartenez ; vous m'appartenez d'une manière spéciale ; car elles m’appartiennent toutes en raison de ma puissance ; mais vous m'appartiendrez par votre propre consentement[11] et votre propre pacte : ce qui ajoute quelque chose au droit de propriété ordinaire qu'il a sur toutes les nations[12].
                                                          Cette  interprétation  est  expressément  confirmée dans le même texte : vous serez pour moi un royaume sacerdotal et une nation sainte. La Vulgate dit regnum sacerdotale, ce qui s'accorde avec la traduction que donne de cet endroit 1 Pierre II, 9 : sacerdotium regale, un sacerdoce royal ; et aussi, avec l'institution elle-même, selon laquelle nul ne pouvait entrer dans le Saint des Saints, c'est-à-dire, s'enquérir de la volonté divine directement auprès de Dieu, sinon le grand-prêtre. La traduction anglaise mentionnée ci-dessus, suivant celle de Genève, porte un royaume de prêtres[13] [a Kingdom of priests] : ce qui, ou bien s'entend des grands-prêtres qui se succédèrent, l'un après l'autre[14], ou bien ne s'accorde pas avec saint Pierre, ni avec la façon dont était exercée la charge de grand-prêtre. Car il n'y avait jamais que le seul grand-prêtre qui eût à informer le peuple de la volonté de Dieu[15], et aucun synode de prêtres ne fut jamais admis à entrer dans le Saint des Saints[16].
                                                          Ceci est également confirmé par le titre de nation sainte. En effet, saint signifie ce qui appartient à Dieu non par un droit général, mais par un droit spécial. Toute la terre, comme dit ce texte, appartient à Dieu : toute la terre, néanmoins, n'est pas nommée sainte, mais seulement celle qui est mise à part, comme l'était la nation juive, pour le service de Dieu. Il est donc suffisamment clair, d'après ce seul passage, que royaume de Dieu signifie, au sens propre, une république[17] instituée par le consentement de ceux qui allaient en être les sujets, en vue de leur gouvernement civil et pour régler leur conduite non seulement envers Dieu leur roi, mais aussi les uns avec les autres en matière de justice, et envers les autres nations tant en paix qu'en guerre. C'était, au sens propre, un royaume où Dieu était le roi, un roi dont le grand-prêtre[18] devait être, après la mort de Moïse[19], le seul vice-roi ou lieutenant[20].
                                                          Mais cela est prouvé clairement, aussi, par de nombreux autres passages. Ainsi, d'abord en 1 Samuel VIII, 7, quand les Anciens d'Israël, affligés par la corruption du fils de Samuel[21], réclamèrent un roi, cela déplut à Samuel, qui pria le Seigneur. Et le Seigneur lui répondit : écoute la voix du peuple, car ce n'est pas toi qu'ils ont rejeté, mais moi, afin que ne règne pas sur eux. D'où il apparaît à l'évidence que Dieu lui-même était alors leur roi, et que Samuel ne commandait pas le peuple, mais se bornait à lui transmettre ce que Dieu lui prescrivait en chaque occasion[22].
                                                          De même, là où Samuel (1 Sam. XII, 12) dit au peuple : quand vous avez vu que Naos, roi des fils d'Amman, marchait contre vous, vous m'avez dit. Non, un roi régnera sur nous, alors que le Seigneur votre Dieu était votre roi, il apparaît clairement que Dieu était leur roi et gouvernait les affaires civiles de leur république[23].
                                                          Et après que les Israélites eurent rejeté Dieu, les Prophètes prédirent sa restauration. Ainsi, Isaïe XXIV, 23[24] : alors la lune sera confondue et le soleil couvert de honte, quand le Seigneur des armées régnera sur la montagne de Sion et dans Jérusalem. Ici, le prophète parle expressément du règne de Dieu dans Sion et à Jérusalem[25], c'est-à-dire sur terre. De même, Michée IV, 7 : et le Seigneur régnera sur eux sur la montagne de Sion[26]. Cette montagne de Sion[27] est à Jérusalem, sur la terre[28]. De même encore, Ezéchiel XX, 33 : aussi vrai que je suis vivant, dit le Seigneur Dieu, sûrement avec une main puissante et un bras étendu, et une fureur décharnée, je régnerai sur vous. Et au verset 37 : je vous ferai passer sous la baguette[29], et je vous ramènerai aux liens du pacte. Autrement dit : je régnerai sur vous, et vous ferai vous tenir à ce pacte que vous avez conclu avec moi par l'entremise de Moïse, et que vous avez enfreint par votre rébellion contre moi aux jours de Samuel, quand vous vous êtes choisi un autre roi[30].
                                                          Et dans le Nouveau Testament, l'ange Gabriel dit de notre Sauveur (Luc I, 32-33) : Il sera grand, et sera appelé fils du Très-Haut, et le Seigneur lui donnera le trône de son père David ; et il régnera sur la maison de Jacob à jamais ; et son royaume n'aura pas de fin[31]. Ici aussi, il s'agit d'un royaume terrestre : c'est pour y avoir prétendu que notre Sauveur fut mis à mort[32], comme ennemi de César. L'inscription que portait la croix était Jésus de Nazareth, roi des Juifs. Il fut couronné par dérision d'une couronne d'épines. Et on dit des disciples (Actes XVII, 7), parce qu'ils avaient proclamé sa venue, qu'ils agissaient tous contrairement aux décrets de César, disant qu'il existait un autre roi, un certain Jésus. Le royaume de Dieu est donc un royaume réel, non un royaume métaphorique, donné comme tel non seulement dans l'Ancien Testament mais dans le nouveau. Quand nous disons : Car c'est à toi qu'appartiennent le royaume, la puissance et la gloire[33], cela doit s'entendre du royaume de Dieu tel qu'il existe en vertu de notre pacte et non par le droit de la puissance de Dieu. Car un royaume de la seconde sorte, Dieu le possède toujours, et il serait superflu de dire dans notre prière : que ton royaume arrive, si on ne l'entendait pas de la restauration par le Christ de ce royaume de Dieu que la révolte des Israélites a interrompu lors de l’élection de Saül. Car il n'aurait pas été approprié de dire le royaume des cieux est tout proche[34], ou de prier en disant que ton royaume arrive, si ce royaume avait subsisté jusqu'alors[35].
                                                          Il  y a tant  d'autres  passages  qui  confirment cette interprétation qu'il serait tout à fait étonnant qu'on n'y porte pas plus d'attention, n'était la trop grande lumière qu'elle fournit aux rois chrétiens pour clairement apercevoir leur droit au gouvernement ecclésiastique. Ils s'en sont bien rendu compte, ceux qui au lieu de royaume sacerdotal, disent dans leur traduction un royaume de prêtres ; car ils pourraient aussi bien traduire ce qu'on lit dans saint Pierre, sacerdoce royal, par sacerdoce de rois. Et quand ils mettent, pour peuple particulier, joyau précieux ou trésor, on pourrait aussi bien appeler le régiment ou la compagnie spécialement attachés au général le joyau précieux ou le trésor de ce dernier[36].
                                                          En bref, le royaume de Dieu est un royaume civil, qui consiste d'abord dans l'obligation qui liait le peuple d'Israël aux lois que Moïse lui rapporta du Sinaï, et à celles que par la suite le grand-prêtre[37] du moment leur transmettait après les avoir reçues devant les Chérubins dans le Saint des Saints[38] ; c'est ce royaume qui fut rejeté lors de l'élection de Saül[39], et dont les Prophètes annoncèrent la restauration par le Christ[40] ; pour la restauration duquel nous prions quotidiennement, quand nous disons dans l'oraison dominicale : que ton royaume arrive ; dont nous reconnaissons le droit, quand nous ajoutons : car c'est à toi qu'appartiennent le royaume, la puissance et la gloire, dans les siècles des siècles. Amen ; dont la proclamation constituait la prédication des Apôtres, et auquel les hommes sont préparés par ceux qui enseignent l'évangile[41]. Ceux qui embrassent cet évangile (en d'autres termes, qui promettent obéissance au gouvernement de Dieu) sont dans le royaume de la grâce, car Dieu leur a gracieusement donné le pouvoir d'être ses sujets, c'est-à-dire ses enfants, dans le monde à venir, quand le Christ viendra en majesté pour juger le monde et pour gouverner effectivement son peuple[42] : c'est ce dernier état qu'on appelle royaume de gloire[43].
                                                          Si le royaume de Dieu (qu'on appelle aussi le royaume des cieux[44], à cause de ce que ce trône a de glorieux et d'admirablement élevé) n'était pas un royaume que Dieu gouverne sur terre par ses lieutenants ou vicaires, qui transmettent ses ordres au peuple, la question de savoir par qui Dieu nous parle n'aurait pas suscité tant de polémiques et de guerres ; et il n'y aurait pas eu une multitude de prêtres en peine de s'assurer la juridiction spirituelle, qu'aucun roi, du reste, ne leur aurait contestée[45]. (à suivre)


[1] Le Créateur des cieux et de la terre est donc la seule et véritable divinité qu’on adore et qu’on se doit d’adorer véritablement.
[2] En langue arabe, Allah. En hébreu, ïl. Nom divin, il est employé couramment pour les gens de l’Evangile de langue arabe. En français, le terme Dieu est compris généralement, non comme un Nom divin, mais plutôt comme signifiant l’Etre-Suprême, le Créateur et Maître de l’Univers.
[3] Formules d’eulogies comme : que Dieu prie sur lui, l’agrée, lui fasse miséricorde, etc., formules propres à  l’Islam traditionnel. Les exégètes interprètent la « prière » divine comme étant un octroi de Sa miséricorde et la « prière » angélique comme une demande de pardon pour les créatures.
[4] Soit : Ahmad-Mohammad, fils d’Abd Allah, (...) fils d’Ismaël, fils d’Abraham  (sur eux la Paix !). Pour l’Islam traditionnel, il est le Sceau de la Prophétie, le Sceau des prophètes et messagers divins.
[5] NdT : « Et quand Nous avons pris votre alliance et brandi sur vous la Mont : « Tenez ferme ce que Nous vous avons donné et souvenez-vous de ce qui s’y trouve » !… Peut-être auriez-vous été pieux ! » (Coran II 63).
[6] Le latin dit : « Le pacte fut renouvelé par Moïse au mont Sinaï (Exode XIX, 5) sous cette forme ».
[7] NdT : voir note 13.
[8] NdT : à l’instar du Coran. Qu’on en juge : « O Enfants d’Israël, rappelez-vous Mon bienfait dont Je vous ai comblé lorsqu’en vérité Je vous donnai excellence au-dessus des mondes… » (Coran II 47). Ceci jusqu’à l’arrivée du Prophète de l’Islam. Est-il venu, alors cette gratification sera abolie.
[9] La Bible française de Genève (chez P. et J. Chouët, 1638) porte en effet d'entre tous peuples mon plus précieux joyau. Mais cette Bible a souvent été révisée. Des éditions antérieures portent Mon propre acquest (chez J. Grespin, 1554). Cette comparaison des différentes traductions de la Bible n'est pas dans le latin. Celui-ci cite, comme d'habitude, d'après la Vulgate. Il porte donc l'expression commentée dans l'anglais, peculium de cunctis populis, » particulier entre toutes les nations ».
[10] NdT : rappelons au passage que le Messie s’est donné pour personne. Et que sera un autre qui mourra à sa place.
[11] NdT : voir note 5.
[12] La fin de l'alinéa (à partir du renvoi 24) est ainsi rendue dans le latin : « C'est aussi ce qu'exprime Tite II, 14, là où il est dit que le Christ s'est livré pour nous, pour nous purifier et se faire de nous un peuple περιούσιος, c'est-à-dire particulier [peculiaris], c'est-à-dire, comme le dit ensuite Exode XIX, non pas de la manière dont les autres nations m'appartiennent ».
[13] la Bible parle de « prêtres », là où il faudrait parler de prophètes. Pour preuve : « Et quand Moïse dit à son peuple : « O mon peuple ! rappelez-vous le bienfait de Dieu sur vous lorsqu’Il a désigné parmi vous des prophètes ! Et Il a fait de vous des rois. Et Il vous a donné ce qu’Il n’avait donné a nul de par les mondes. » (Coran V 20). 
[14] NdT : là encore il s’agit des prophètes non de prêtres. Pour preuve : Or, à Moïse Nous avons donné le Livre (la Torah), certes, et après lui Nous avons envoyé des messagers à la suite... (Coran II 87).
[15] NdT : Nullement. Il s’agit du (ou des) prophète(s).
[16] A cet alinéa, correspond dans le latin le texte suivant, qui comme on le verra, devient vers la fin tout à fait différent : « Le texte cité ci-dessus porte regnum sacerdotale, et 1 Pierre 11,9, sacerdotium regale, parce que c'étaient les grands-prêtres qui avaient après Dieu le pouvoir suprême» dans ce royaume. Il est donc manifeste que le royaume de Dieu fut jusqu'à Samuel un royaume au sens propre. Les défenseurs du pouvoir pontifical sont du même avis, eux qui tirent la plupart de leurs arguments en faveur du pouvoir du pape de l'exemple des grands- prêtres du peuple Israélite ».
[17] NdT : mot propre à l’auteur.
[18] NdT : après les prophètes Mochè (Moïse) et Haroun (Aaron) vont se succéder une suite de prophètes.
[19] NdT : Après Moïse vont se succéder un nombre important de prophètes non de grands-prêtres. Pour preuve : dans une parole prophétique : « Les Fils d'Israël étaient gouvernés par des Prophètes. Après sa mort, il n'y aura pas d'autre Prophète. Il y aura des vicaires (khalifah) » (Bokhari, par Abou Horairah). Ceux qui gouverneront la Communauté (ex.: Abou bakr, Omar, etc.) aimaient se dire des vicaires du Prophète de l'Islam, non des chefs d'État (ex.: système du républicanisme), des rois (ex.: système monarchique), etc. 
[20] Le latin dit : « Cela est confirmé, aussi, par le fait que Dieu appelle son peuple une nation sainte. Saint signifie en effet qui appartient à Dieu par un droit spécial. Toute la terre appartient à Dieu : cependant, toute la terre n'est pas dite sainte, mais cette terre seulement qui est mise à part et consacrée spécialement à un usage divin. Royaume de Dieu et cité de Dieu signifient la même chose. Et Dieu ne régla pas seulement, chez les Israélites, les lois cérémonielles et le culte divin, mais aussi les lois civiles, pour faire connaître aux Israélites les devoirs qu'ils avaient les uns envers les autres ».
[21] NdT : Nullement. Ils demandèrent un roi uniquement pour combattre dans le sentier de Dieu. (Coran II 246 et sv.) La version coranique n’a rien de commun avec la version biblique.
[22] Cet alinéa n'est pas rendu dans le latin.
[23] Angl. : the Civill State of their Common-wealth. Le latin dit seulement : « que Dieu était leur roi au sens propre ».
[24] Le latin dit : « En ce qui concerne le lieu du royaume de Dieu, il est dit en Isaîe XX IV, 23 ».
[25] Ces mots (de « Ici » à « Jérusalem ») ne sont pas rendus dans le latin.
[26] NdT : cette prophétie s’adresse à la communauté du prophète de l’Islam, non à la communauté du Messie fils de Marie.
[27] NdT : contrairement à l’enseignement biblique, Sion ne se trouve pas à Jérusalem mais en Arabie, à La Mecque.
[28] Le latin se borne à dire : « c'est-à-dire sur la terre ».
[29] Le latin dit : « je vous soumettrai à mon sceptre ».
[30] Le latin dit : « Autrement dit : je ferai en sorte que vous vous teniez au pacte que vous avez conclu avec moi par l'intermédiaire de Moïse ».
[31] NdT : cette prophétie ne peut se rapporter, en aucun cas, au Messie fils de Marie. Le Messie aimait dire que son royaume n’était pas de ce monde.
[32] NdT : contrairement à l’enseignement biblique, le Messie fils de Marie ne mourra ni crucifié ni pendu ni d’une toute autre façon (Coran IV 157).
[33] Plusieurs confessions chrétiennes terminent l'oraison dominicale par cette formule, que certains manuscrits donnent en effet en Matthieu VI, 13.
[34] Matthieu III,2.
[35] Le latin arrête la citation de saint Luc à « à jamais » et termine ainsi l'alinéa : « Or c'est bien sur terre que régna David. Ajoutez à cela qu'il fut condamné à mort pour avoir, disait-on, prétendu régner sur les Juifs, et comme ennemi de César ; que l'inscription placée sur la croix par ordre de Pilate portait Jésus de Nazareth. roi des Juifs ; qu'il fut par dérision couronné d'épines ; enfin, que ses disciples (Actes XVII, 7) furent mis en accusation par le peuple qui criait : ces gens qui bouleversent le monde sont Venus ici, Jason les a reçus, ils contreviennent tous aux décrets de César, disant qu’il existe un autre roi, Jésus. C'est donc au sens propre, et non métaphoriquement, qu'il est question du royaume de Dieu dans les Ecritures. Cela est reconnu par tous ceux qui disent, dans l'oraison dominicale : à toi appartiennent le royaume, la puissance et la gloire. Que Jésus soit roi, cela est confirmé par la prédication des Apôtres : le royaume des cieux approche, et par tous les Chrétiens, quand ils disent dans leurs prières : que ton royaume arrive ».
[36] Cet alinéa est ainsi rendu dans le latin : « Les endroits de l'Ecriture sainte qui confirment cela sont si nombreux que si l'interprétation contraire était reçue, il faudrait s'en étonner grandement, car ces passages apportent trop de lumière [quippe ... Lucem nimiam praeferunt] aux rois chrétiens pour voir clairement le droit qu'ils ont à diriger l'Eglise ». Tel quel, c'est-à-dire tel qu'on le trouve dans l'édition de 1670, ce passage est un peu déconcertant. Molesworth fournit un sens plus satisfaisant en donnant comme texte nisi ... Lucem nimiam praeferrent : « s'ils n'apportaient pas trop de lumière ". La fin de l'alinéa est propre à l'anglais.
[37] NdT : version biblique.
[38] Hobbes paraît ici se référer à Exode XXV, 22, encore que ce passage ne vise que Moïse et non les grands-prêtres.
[39] Le latin rend ainsi le début de l'alinéa : « Nous concluons donc que le royaume de Dieu est un royaume civil, et d'abord chez le peuple Israélite, dès que celui-ci eût reçu de Moïse ses lois civiles ; que Moïse fut le premier vice-roi à représenter Dieu, et ensuite les grands-prêtres, l'un après l'autre, jusqu'au temps de l'élection du roi Saiil, où ce royaume fut aboli ».
[40] « par le Christ » n'est pas rendu dans le latin.
[41] Le latin dit : « qui fut promulgué par les Apôtres et auquel il faut préparer les hommes par la prédication de l'Evangile ».
[42] contrairement à l’enseignement évangélique, le Messie (sur lui la Paix !) ne régnera sur personne. Même s’il doit revenir parmi nous, c’est uniquement pour combattre le Faux-Messie. A cette époque, il assistera le Mahdi, chef des croyants soumis. Il confondra le monde toranique comme le monde évangélique. Il niera être de filiation divine, d’être une divinité, etc. Puis, il mourra et sera enterré à Médine, en Arabie, à côté du Prophète de l’Islam (sur eux la Paix !). Le monde biblique croit à la fin des temps comme le monde coranique. Toutefois, un fossé immense sépare ces deux mondes.
[43] Cette phrase n'est pas rendue dans le latin.
[44] NdT : de la Loi divine, également.
[45] Le latin dit : « Et si le royaume de Dieu (qu'on appelle aussi, pour montrer combien est élevé le trône divin, royaume céleste) ne devait pas être administré sur terre par ses vice-rois et ses vicaires, il n'y aurait pas eu toute cette lutte que nous voyons, menée par les écrits ou par les armes, sur le point de savoir par qui Dieu nous parle ; les prêtres ne se seraient pas donné autant de mal qu'ils le prétendent au sujet de la juridiction spirituelle ; et aucun roi ne leur aurait attribué la juridiction qui s'exerce dans le ciel ». La fin de la phrase est curieuse.


Point de divinité, de dieu que Dieu !
« Vulnerant omnes, ultima necat. »
Nous ne le dirons jamais assez.
Explicit totus liber.

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25/06/08 .

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