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La signification du vocable Messie. Qu'est-il ?


HaMACHIAH

Yechoua


Quel était donc le sens exact ? Ce que nous ont caché les gens de la Bible. L'Histoire tronquée !




 Point de divinité[1] excepté Allah[2] le Très Haut. Que les meilleures salutations[3] soient sur les prophètes et messagers divins dont le Sceau de la Prophétie[4].

   Dans la Bible, n’est-il pas écrit :

18  Or, la naissance de Jésus-Christ arriva ainsi: Marie, sa mère, ayant été fiancée à Joseph, se trouva enceinte du Saint-Esprit, avant qu'ils aient une relation ensemble.
19 Alors Joseph, son époux, étant un homme de bien, et ne voulant pas l'exposer publiquement, voulut la renvoyer secrètement.
20 Mais comme il y pensait, voici, un ange du Seigneur lui apparut en songe, et lui dit: Joseph, fils de David, ne crains point de prendre Marie pour ta femme; car ce qui a été conçu en elle est du Saint-Esprit ;
21 Et elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de JÉSUS (YAHWEH ou l’Éternel le Sauveur); car c'est lui qui sauvera son peuple de leurs péchés.   Ésaie 9 : 5; 33 : 22; 63 : 16.
22 Or, tout cela arriva, afin que s'accomplît ce que le Seigneur avait dit en ces termes par le prophète :
23 Voici, la vierge sera enceinte, et elle enfantera un fils, et on le nommera EMMANUEL, ce qui signifie : DIEU AVEC NOUS.
24 Quand Joseph fut réveillé de son sommeil, il fit comme l'ange du Seigneur lui avait commandé, et il prit sa femme.
25 Mais il ne la connut point jusqu'à ce qu'elle eût enfanté son fils premier-né, et il lui donna le nom de JÉSUS. (Bible. Matthieu).
26  Or, au sixième mois, Dieu envoya l'ange Gabriel dans une ville de Galilée,
27 appelée Nazareth, à une vierge fiancée à un homme nommé Joseph, de la maison de David; et cette vierge s'appelait Marie.
28 Et l'ange étant entré auprès d'elle, lui dit: Je te salue, toi qui as été grandement favorisée; le Seigneur est avec toi; tu es bénie entre les femmes.
29 Et ayant vu l'ange, elle fut troublée de son discours, et elle pensait en elle-même ce que pouvait être cette salutation.
30 Alors l'ange lui dit: Marie, ne crains point, car tu as été favorisée devant Dieu.
31 Et tu concevras et tu enfanteras un fils, et tu appelleras son nom JÉSUS.
32 Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père.
33 Il régnera éternellement sur la maison de Jacob, et il n'y aura point de fin à son règne.
34 Alors Marie dit à l'ange: Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais point d'homme ?
35 Et l'ange lui répondit: Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre; c'est pourquoi aussi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé le Fils de Dieu. (Luc. La Bible de l’Épée).

18. Voici de quelle manière arriva la naissance de Jésus Christ. Marie, sa mère, ayant été fiancée à Joseph, se trouva enceinte, par la vertu du Saint Esprit, avant qu'ils eussent habité ensemble.
19  Joseph, son époux, qui était un homme de bien et qui ne voulait pas la diffamer, se proposa de rompre secrètement avec elle. 
20  Comme il y pensait, voici, un ange du Seigneur lui apparut en songe, et dit: Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l'enfant qu'elle a conçu vient du Saint Esprit ;
21  elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus; c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. (LSg - Mt:1:18-20)

31  Et voici, tu deviendras enceinte, et tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus. (LSg – Luc :1:31).

   Le vocable biblique : Messie ou le Messie. 

  Cette étude sur le vocable « Messie » comprend plusieurs volets :
  1°) le Messie lui-même. Fiction ou réalité historique. Pour l'Islam traditionel pas de doute. (V. Coran).
  2°) Sa personnalité et sa place dans l’Histoire des Fils d’Israël. (Idem).
  3°) Annonciateur de la venue du Prophète attendu dans les Écritures. C'est ce que nous allons voir et développer.  

   Des sens possibles du nom de Messie selon le monde biblique.  

   Gens de la Bible. Forme hellénisée de l’hébreu Maskîak : « l’oint ». Dans le N.T., c’est presque toujours le mot grec correspondant Christos (= « l’oint ») qui est utilisé[5]. 1. L’huile d’onction et ses emplois. (comparer : Thora. Exode. 30, 22-23). 2. Samuel oint David, le prophète,pour en faire le futur roi d’Israël, à Bethléem. (1 Samuel 16, 12-13). 3. On a dit que les gens de la Synagogue désignaient du nom de Messie ou Oint (traduit en grec par Christ) l’agent providentiel de la « geste » de Yahweh, attendu pour le jour où Dieu interviendrait et réaliserait l’installation de son règne ou royaume sur terre. Les Ecritures bibliques, en effet, le représentaient, dit-on, comme un envoyé divin, sanctifié et consacré par une onction analogue à celle qu’avaient reçue les rois d’Israël et qui marquait les prêtres.

"Christ, dit Lactance, n'est pas un nom propre, mais un titre qui désigne la puissance et la royauté: c'est ainsi que les Juifs appelaient leurs rois. De même que chez les Romains une robe de pourpre est l'ornement et la marque de la souveraineté, ainsi chez les Juifs, une onction sainte était le symbole de la royauté. C'est pour cela que nous appelons Christ celui qu'ils appelaient Messie, Oint ou Sacré roi, parce que cet auguste personnage possède, non un royaume temporel, mais un royaume céleste et éternel."

   Ce futur Messie devait être un descendant du roi David et un conquérant comme son ancêtre (tel ne fut pas le cas du fils de Marie), un prophète (les gens de l’Evangile, dans leur grande majorité, se refusent de voir dans le fils de Marie, un prophète de Dieu et d’Israël et un conquérant) et un docteur, un homme savant, qui enseignerait le peuple d’Israël régénéré et purifié, un thaumaturge qui accomplirait toutes sortes de prodiges. Certains oracles prophétiques avaient parlé d’un Messie humilié et souffrant, mais les docteurs n’avaient rien retenu de cette annonce, ou bien ils appliquaient à d’autres qu’au roi messianique les textes relatifs aux souffrances du Messie , n’imaginant pas le héros national que gloire, puissance et domination. Dans le Talmud, nous lisons : Les rabbins disent : Quant au roi Messie, qu’il fasse partie des vivants ou des morts, il se nommera David (c’est-à-dire, qu’il existe déjà ou non, il sera de souche royale). En voici, selon R. Tanhouma, le motif. Il fait grâce, est-il dit, à son oint, à David (Psaume XVIII, 51). R. Josué ben-Lévi dit se nommera Cemah ; selon R. Judan. b. R. Aïbo, son nom sera Menahem (consolateur). R. Hanina fils d’Abahou, dit : Il ne faut pas croire que l’avis de l’un contredise celui de l’autre, car au fond ces noms sont les mêmes. (Traité des Berakhoth. Chap. II. p. 41).     

(...) Un verset textuel de la Bible le confirme : Le Liban, est-il (Isaïe, X, 34), tombera avec majesté ; et ces mots sont suivis de ceux-ci : un branche sortira de la souche d’Isaïe (c’est-à-dire, la destruction du temple sera compensée par la naissance d’un Messie descendant de David). (op. cité p. 42).

  Un Messie, selon cette parole, était donc à attendre, mais seulement après la destruction du Temple de Jérusalem. Cela devait se passer après l’élévation du Messie, Ichoua le fils de Marie (sur lui la Paix !). Il sera donc Le messie, ce prophète attendu. Il compensera la perte du Temple de Salomon (Suleiman). Il sera de la descendance d’Ismaël et non de la descendance d’Isaac (Ishaq) comme l’espèrent toujours certaines gens d’entre les Fils d’Israël et l’enseignement talmudique.  

   Et de même : 

   Toujours dans le même sens : Onction. (L’huile d’). 1. On lit dans le Talmud : Celui qui règne pour la première fois (le fondateur d’une dynastie) devra être consacré par l’huile d’onction, non le fils d’un roi. Ainsi, il est dit (I Sam. XVI., 12) : lève-toi, oins-le ; c’est lui, c’est-à-dire celui-ci a besoin d’être oint, non ses fils, tandis que toute la série des pontifes, y eut-il dix générations, doit subir individuellement la cérémonie de l’onction, et le reste du flacon d’huile sera conservé pour le monde futur, selon ces mots (Exode, XXX, 31) : cette huile d’onction sainte sera à moi pour toutes vos générations. On consacrera les rois auprès d’une source, comme il est dit (I Rois, I, 33) : vous ferez monter mon fils Salomon sur ma mule et le ferez descendre vers le fleuve Guihon, où le cohen Zadoq l’oindra, le prophète proclamant ainsi le roi sur Israël. On n’oint comme tel le fils d’un roi qu’en cas de contestation. C’est ainsi que Salomon a été oint, parce qu’Adonias lui contestait le trône ; ou Joas à cause d’Athalie Jéhu, à cause de Joram. Comment est-ce possible à l’égard de ce dernier, puisque l’on déduit du verset (précité), « lève-toi, oins-le ; car c’est lui « , que lui seul devra être oint, non les rois d’Israël (comme l’était Jéhu) ? En effet, il faut effacer ce qui a été dit de Jéhu, et lui substituer l’exemple de Joahaz oint à cause de son frère aîné Joakim, plus âgé de 2 ans. Mais comment a-t-on pu oindre ce dernier ? Déjà Josias n’avait-il pas enfoui l’huile ? C’est vrai, et l’on a voulu dire que Joahaz fut oint par une composition nouvelle (balsamon).

   Pour oindre les rois, on emploie une corne spéciale. Aussi, Saül et Jéhu, oints par l’huile d’un cruchon, n’ont eu qu’un règne éphémère ; tandis que David et Salomon, oints de la corne, ont eu des règnes de longue durée. Si les pontifes deviennent rois, on ne les oint pas (ce sacre étant spécial à la famille de David). C’est, dit R. Juda d’Antodria, parce qu’il est écrit (Genèse, XLIX, 10) : le spectre ne quittera pas Juda. On le déduit, selon R. Hiya b. Ada, de ce qu’il est dit (Deutéron, XVII, 18) : afin qu’il prolonge son règne, lui et ses fils, au milieu d’Israël ; et ces mots sont suivis de cette phrase : il (le règne) n’incombera pas aux cohanim, ni aux lévites.  R. Yohanan dit que les 2 noms de Johanan et de Yoahaz (dans la succession des Rois) se rapportent au même individu. Mais n’est-il pas dit (I Chrn., III, 15) : L’aîné (des fils de Josias) était Johanan ? (Comment donc a-t-on pu dire plus haut que Joakim avait 2 ans de plus ?) Il a été l’aîné pour le règne (il a régné le premier),. R. Yohanan dit aussi que Schalom et Sédecias étaient les noms d’un seul homme. Mais n’est-il pas dit (ibid.) : le 3ème fils (de Josias) était Sédecias et le  4ème Schalom ? On veut dire qu’il était le 3ème  par ordre des naissances, et le 4ème par rang de règne. Il a été nommé Sédécias (justice de Dieu) parce que la justice divine s’est appesantie sur lui (sous Nabuchodonosor) ; et  Schalom (complet), parce que de son temps la dynastie de la famille de David s’est trouvée complétée. Selon R. Simon b. Lakisch, il ne portait ni le nom de Schalom, ni celui de Sédécias, mais celui de Matnia ; aussi, il est dit (II Rois, XXIV, 17) : Le roi de Babylone fit régner son oncle Matnia à sa place et changea son nom en celui de Sédécias. » (Traité Scheqalim. p. 300/301). 2. On consacre les rois auprès d’une source, » On remarquera donc que ceux qui ont rédigés les évangiles, ont consacré le fils de Marie (fils présumé du divin Créateur) près d’un courant d’eau, en l’occurrence le Jourdain.

   Réservé à : Selon le monde de la Thora, des personnages bibliques célèbres comme David, Salomon, son fils, Ichoua (sur eux la Paix !), etc., ne pouvaient être à la fois prophètes du Saint et Seigneur d’Israël, et rois en Israël[6]. L’exemple du fils de Marie est là pour nous le rappeler. En aucun cas, pour les gens de la Synagogue, il ne pouvait être prophète du Saint et Seigneur d’Israël et roi en Israël. D’ailleurs, lui-même fuiera cette fonction. 3. On n’oint tel le fils d’un roi qu’en cas de contestation. Dans le Coran, leur Seigneur n’a-t-il pas révélé, à leur encontre, que les Fils d’Israël demandèrent après Mochè (sur lui la Paix !), un roi à leur prophète de l’époque, pour qu’ils puissent combattre dans le sentier de Dieu[7]. (Coran II 246-252). Ce roi sera de la Tribu de Benjamin. A l’origine, la prophétie revenait  à la Tribu de Lévi fils de Jacob dont dépendait les prophètes Mochè et Aaron (Haroun) (sur eux la Paix !). La royauté à la Tribu de Juda fils de Jacob dont dépendait David et Salomon (sur eux la Paix !). On a dit que la Tribu de Benjamin avait commise un grand péché. Parmi leurs mauvaises habitudes, ils s’accouplaient, en pleine rue, la journée, avec les femmes. Dieu (exalté soit-Il !) fit descendre alors sur eux Sa colère, et  leur enleva : la prophétie et la royauté. On les appela alors la Tribu[8] du Péché.   

Et encore : 

   Selon Gérard Israël dans « La question chrétienne » : « Paul Christiani[9] rappelle un enseignement midrachique selon lequel le Messie est arrivé le jour de la destruction du Temple (en 70). Nahmanide répond que Jésus, à ce moment, était mort depuis quarante ans, et que même dans l’hypothèse avancée par son interlocuteur il ne pourrait être le Messie[10]… Le sens du midrach est tout autre. Il n'est pas dit que le Messie est venu ce jour de l'an 70 mais qu'il est ce jour-là... Il ne se révélera que le moment venu, au moment opportun, et cela n'a pas encore été le cas.

  De plus, ajoute le Rabbi, dans aucun des textes de la tradition juive il n'est dit que « le Messie fut mis à mort par ses ennemis[11]. Tu ne trouveras pas au monde, dans quelque livre que ce soit de la tradition d'Israël, dans le Talmud[12] ou les Agadot [enseignement théorique], que le Messie fils de David[13] sera mis à mort ni qu'il sera remis aux mains de ses ennemis ni qu'il sera enterré parmi les malfaiteurs [...]. Le Messie tel que vous vous l'êtes approprié[14], il n'est pas question de l'enterrer[15] ». Bref, le Messie est peut-être déjà né, mais il n'est pas venu : son règne n'est pas advenu.

  On demande alors à Nahmanide : puisque le Messie est né, où se trouve-t-il ? La réponse est double : peut-être est-il aux portes de Rome, parmi les malheureux opprimés par le pouvoir romain, ou bien plus sûrement se trouve-t-il dans le jardin d'Éden, lieu où résidait Adam, l’homme protypique, car le Messie est un homme[16].

  Lorsque le Messie sera venu, la faute d'Adam sera annulée[17], et par conséquent les sanctions qui l'ont frappé. Or aujourd'hui l'homme continue de gagner son pain à la sueur de son front, la femme d'enfanter dans la douleur, et les deux retournent à la poussière après leur mort, ce qui prouve bien que le Messie n'est pas encore venu[18].

  La caractéristique principale du Messie, souligne Nahmanide, est de régner. Il doit « dominer de la mer à la mer et du fleuve jusqu'aux confins de la terre[19] » comme le dit le psaume[20]. Or Jésus n'a jamais régné, et par conséquent il n'a jamais sauvé ni protégé son peuple[21]. Jésus n'a pas protégé sa propre vie, comment aurait-il pu protéger Israël ? Le Messie viendra dans la gloire et lorsqu'il mourra, parce qu'il est un homme, il léguera sa couronne à son fils[22] ! Le Messie doit donc régner[23] sur tous les peuples[24]. En particulier il doit rassembler les bannis d'Israël[25]. Or du temps de Jésus, la dispersion consécutive à la destruction du Temple ne s'était pas encore produite. « Le roi-Messie[26] est destiné à se lever pour Israël[27], à reconstruire le Temple et à rassembler les bannis d'Israël », déclare Nahmanide. La vérité est que tant qu'Israël sera soumis aux pouvoirs, l'ère messianique ne peut advenir[28].

   Enfin, Paul Christiani aborde la question de fond : « Crois-tu que le Messie dont parlent les prophètes est homme absolument, né d'un homme et d'une femme, ou bien qu'il est véritablement Dieu ? » D'abord, répond le Rabbi, « le Messie n'est pas venu à l'heure qu'il est[29]. La question ne se pose pas de savoir s'il est Dieu ou homme. Ce qui est sûr, c'est que le Messie qui viendra sera homme absolument, fils d'homme et d'une femme, issu d'un accouplement entre eux, comme je le suis moi-même. Il sera de la lignée de David et de sa descendance[30] ». Nahmanide conclut sur ce point : « II est évident que le Messie n'est aucunement une divinité et que Jésus n'est en aucun cas le Messie[31]. » Lorsque Adam et Eve ont mangé du fruit de l'arbre de la connaissance du Bien et du Mal[32], ils ne sont pas devenus Dieu ; ils sont devenus comme Dieu, connaissant simplement le Bien et le Mal[33]. Les hommes sont comme Dieu (à son image)[34] ; aucun homme ne peut être Dieu.

  Dans son écrit relatant la dispute de Barcelone, Nahmanide se plaint de n'avoir pu commenter les chapitres LII et LIII du livre du prophète Isaïe. Il expose donc son analyse de ces textes, généralement présentés par les chrétiens comme contenant en germe la messianité de Jésus : le Messie est un homme qui se situe au-dessus des anges. Le simple fait de croire en sa venue permet d'acquérir l'« intelligence de la foi », c'est-à-dire la connaissance du moment opportun qu'il choisira pour se révéler aux hommes. Il les rassemblera, non par sa puissance (politique) mais par le seul « effet de son souffle »[35]. Le Messie comme homme s'élèvera au-dessus[36] d'Abraham et de Moïse et, annonce le prophète Daniel[37], « il montera par son intelligence et il comprendra suprêmement le Nom, béni soit-il ; il s'élèvera et sera exalté à l'extérieur par la connaissance de son Nom ». Ainsi « le Messie verra une descendance [...] il montera et son règne s'élèvera parmi les peuples et les puissants royaumes seront son butin[38] ».

  Nahmanide décrit ainsi l'ère messianique dans le seul souci d'exposer la conception traditionnelle que le judaïsme se fait du Sauveur. Mais il va plus loin et reprend, sur un plan nettement polémique, les arguments courants allant à l'encontre des conceptions chrétiennes. S'adressant au roi, il s'exclame : « Toi, notre seigneur, le roi, tu es chrétien, fils d'un chrétien et d'une chrétienne ; toute ta vie tu as entendu des prêtres, des moines et des prêcheurs parler de la connaissance de Jésus. Ils en ont bourré ta cervelle et la moelle de tes os. Jusqu'à ce que l'habitude conduise ton esprit à y croire. Pourtant, ce dont vous avez la foi et qui est l'essence de votre foi, le bon sens ne saurait l'accepter [...]. Que le créateur des cieux et de la terre ainsi que tout ce qu'ils renferment, pénètre dans le ventre d'une femme juive et s'y attarde neuf mois, donne naissance à un petit, qu'il grandisse et soit ensuite livré aux mains de ses ennemis qui le condamnent à mort et le tuent et qu'enfin, selon vos dires, il ressuscite et s'en retourne à son lieu initial, cela est intolérable à l'esprit des juifs comme de tout homme[39] ! »

   Qu'un maître de la tradition, dans le feu de la polémique, ait recours à des arguments de « bon sens » peut surprendre.

   En réalité, dans l'analyse de Nahmanide tout conduit à cette idée[40] que « le sage l'emporte sur le Prophète[41] ». Il est préférable de chercher à connaître le Nom de Dieu[42] plutôt que de prophétiser[43]. La prophétie[44], en effet, n'est autre qu'une « expérience particulière des sens et de la faculté imaginative qui permet, dans certaines conditions, de voir, d'entendre, et d'une façon générale de percevoir une réalité que l'utilisation exclusive des facultés intellectuelles ne réussit pas à découvrir[45] ». La raison du sage est là pour corriger les erreurs d'interprétation de la prophétie[46]. Nahmanide voyait dans le christianisme un prophétisme (peut-être seulement partiellement) entaché d'erreur, et dans la tradition juive cette faculté de redresser[47], grâce à l'usage de la connaissance rationnelle[48], le vrai chemin de la connaissance du Nom… (Op. cit.) 

      Le messie ou le Prophète des prophéties bibliques

   Selon les Biblistes : Sur la base de la Thora (Bible. Dt 18:15), les Fils d’Israël, les Judaïsés attendaient Le messie (ou Le messiya) comme une sorte de nouveau Moïse (le Prophète par excellence, cf. Nb 12 7 et sv.), qui renouvellerait notamment au centuple les prodiges de l’Exode. (Cf. Je 3 14 ; 6 14 , 30-31, 58 ; 7 40, 52 ; 13 1 ; Act. 3 22-23 ; 7 20-44 ; He 3 1-11 ; Mt. 16 14). Il serait aussi l’homme du Retour tant attendu. N’avaient-ils pas été expulsés de leur terre ? Déportés ? Quant au fils de Marie, le titre de « prophète » n’a jamais été revendiqué par lui dans les Ecritures anciennes que de façon indirecte et voilée. (Mt. 13 57 ; Lc. 13 33), mais que les foules lui ont clairement donné, Mt 16 14 ; 21 11, 46 ; Mc. 6 15 ; Lc. 7 16, 39 ; 24 19 ; Je. 4 19 ; 9 17), avait une valeur messianique. C’est en Ichoua, le fils de Marie seul que la foi des gens de l’Evangile a reconnu ce Prophète, Act. 3 22-26 ; Je 6 14 ; 7 40. Toutefois, dit-on, le charisme de prophétie s’étant répandu dans l’Eglise primitive[49] à la suite de la Pentecôte, Act. 11 27, ce titre du fils de Marie s’est effacé bientôt devant d’autres titres plus spécifiques de la christologie.        

   De même : L’attente du Messie était grande en Israël dans les jours où parurent Jésus : les évangiles témoignent surabondamment de la ferveur de cette espérance, pourtant déçue si souvent dans le passé. Elle transparaît dans la question posée à Jean-Baptiste : « Qui es-tu ? » (Jo. 1 19-22), dans la réflexion de la Samaritaine : « Je sais que le Messie va venir » (Jo 4 25), dans le message de Jean-Baptiste à Jésus : « Es-tu celui qui vient, ou devons-nous en attendre un autre ? » (Lc 7 19), dans l’élan de la foule enthousiaste qui veut proclamer le thaumaturge roi d’Israël (Jo 6 15), dans la remarque impatiente à l’adresse du Sauveur : « Si tu es le Messie, dis-le nous franchement » (Jo 10 24), dans les acclamations populaires au jour de l’entrée triomphale à Jérusalem : « Hosanna ! Béni[50] soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Béni soit le règne qui arrive de notre père David ! » (Mc 11 9-10), etc.

   Les Fils d’Israël attendaient tous le « Prophète », lequel était nommé, en langue araméenne : Le[51] mes(s)iya, c'est-à-dire le Prophète = Mohammad ( Bible. Je. 1 21). Ne pas confondre avec le Mes(s)ie des Fils d’Israël, soit le Messie[52], Ichoua fils de Marie (sur lui la Paix !).  (à suivre).  

[1] Le Créateur des cieux et de la terre est donc la seule et véritable divinité qu’on adore et qu’on se doit d’adorer véritablement.
[2] En langue arabe, Allah. En hébreu, ïl. Nom divin, il est employé couramment pour les gens de l’Evangile de langue arabe. En français, le terme Dieu est compris généralement, non comme un Nom divin, mais plutôt comme signifiant l’Etre-Suprême, le Créateur et Maître de l’Univers.
[3] Formules d’eulogies comme : que Dieu prie sur lui, l’agrée, lui fasse miséricorde, etc., formules propres à  l’Islam traditionnel. Les exégètes interprètent la « prière » divine comme étant un octroi de Sa miséricorde et la « prière » angélique comme une demande de pardon pour les créatures.
[4] Soit : Ahmad-Mohammad, fils d’Abd Allah, (...) fils d’Ismaël, fils d’Abraham  (sur eux la Paix !). Pour l’Islam traditionnel, il est le Sceau de la Prophétie, le Sceau des prophètes et messagers divins.
[5] Dic. Illustré de la Bible. Edit. Bordas. Pour nous, nous préférons, dans notre étude, toujours employer le mot : Messie ou le Messie. Et laisser aux gens de l’Evangile, le vocable : Christ ou le Christ. 2. Origène, C. Celse, I, 57 ; VI, 15 ; In Joannem, XIII, 27, présente Dosithée comme un Messie samaritain qui aurait paru après Jésus et en même temps que Simon ; de même Hégésipe, dans Eusèbe, IV, 22, 5. Dans les apocryphes clémentins (Homélies, II, 23 ss. ; Reconnaissances, I, 54 ; II, 8 ss.), Dosithée aurait été disciple de Jean-Baptiste et lui aurait succédé comme chef de la secte fondée par celui-ci, mais il aurait été bientôt supplanté par Simon. (Note, p. 371. La Naissance du Christianisme. Alfred Loisy. Edit. E. Nourry. 1933.)
[6] Selon Rachi : « A partir de David, ce sont les Exilarques qui commanderont le peuple avec leur spectre. Car ils seront nommés par le roi. » Selon E. Munk (Bible. Gén. 49:10) : « ...Ce qui, en revanche, peut paraître dubatif, c’est la portée du Patriarche a lui-même voulu donner à sa phrase. S’agissait-il d’un pronostic de l’évolution future ou d’un ordre impératif qui instituait la tribu de Juda en « tribu royale » à l’exclusion des autres tribus ? Cette opinion est celle de Maïmoune (...) et de Nahmanide, pour qui la souveraineté des rois issus d’une autre tribu que celle de Juda représente un acte illicite d’usurpation. Aussi cette souveraineté ne fut-elle généralement que d’une portée passagère. Tel fut le cas de la dynastie des Hasmonéens, descendants des Lévites, dont le règne s’effondra dans le déshonneur au bout de quelques générations. (Elle s’était rendue coupable, en outre, du cumul des fonctionc sacerdotales et royales, ce qui est contraire à la loi exprimée à Nbr. XVIII, 7).
   Mais R. Nissim de Gerondi objecte que si les paroles du Patriarche équivalent à un commandement, il faudrait admettre que tous les rois du royaume d’Israël furent usurpateurs, et que, d’autre part, son ordre ne fut jamais pleinement exécuté sauf à l’époque de David et de Salomon qui régnèrent sur les douze Tribus. Ainsi conclut-il que ces paroles ont le caractère soit d’une prophètie soit d’une bénédiction qui se rapporte à une époque de souveraineté nationale (ce qui met en cause les rois hasmonéens) et qui n’envisage que la période historique « à partir de David » (cf. Rachi), c’est-à-dire à partir du règne de Juda (ce qui met le règne de Saül hors d’atteinte). Désormais, le spectre n’échappera plus jamais entièrement à Juda (...). Les Tossaphites estiment que notre phrase a la signification d’une bénédiction (Yoma, 26 a) dont l’effet n’a cependant été que partiellement atteint en raison de l’indignité de certains représentants de la lignée davidienne (II Sam. 7)... »
[7] Faire la « guerre sainte ».
[8] sabt ou asbât = (en arabe à) : qabilah, qabâïl. Pour les autres peuples, en langage religieux, on parlera de nations. Ces nations qui attendaient le Prophète des nations, des Fils d’Ismaël et des Fils d’Israël…
[9] « Il n’en fut pas de même à Barcelone, où le roi Jacques Ier d’Aragon convoqua le plus illustre des savants juifs de son temps, Rabbi Moïse ben Nahman, dit Nahmanide, pour s’expliquer face à un dominicain, apostat du judaïsme, Paul Christiani, également très expert en connaissances talmudiques, sur la question fondamentale de savoir laquelle des deux religions se situait authentiquement dans la tradition biblique. » (Op. cit).
[10] sous-entendu : le prophète attendu…
[11] le Faux-Messie sera tué par le fils de Marie, vers la fin des temps.
[12] Livre vénéré des rabbis, rav et sages, gens de la Synagogue.
[13] De tout temps, les gens de la Synagogue défendent cette idée fixe d’un Messie fils de David. Or si Messie il doit venir de notre temps, il ne peut s’agir, pour eux, que du Faux-Messie. Celui qui les amènera tous en Terre sainte pour un combat final avec le Messie fils de Marie, le Mahdi et leurs troupes…
[14] Nous savons tous que celui qui mourra, ne sera, en réalité, que la ressemblance du fils de Marie.
[15] Nahmanide, La Dispute de Barcelone (introduction du traducteur Eric Smilevitch), Lagrasse, Verdier, 1996, suivi d'un commentaire de Nahmanide Smilevitch), Lagrasse, Verdier, 1996, suivi d'un commentaire de Nahmanide sur Isaïe LII et LIII.
[16] Nullement.
[17] Il y a longtemps que cette dernière est annulée. Ce ne sera pas son rôle.
[18] Les croyances des gens de la Bible bien que différentes restent proches l’une de l’autre.
[19] Seul le Prophète Mohammad sera à même de réaliser cette prophétie.
[20] Ibid.
[21] sous-entendu : le peuple d’Israël.
[22] Nullement.
[23] Régner ici n’a pas le même sens que chez nous. Dans l’esprit rabbinique, le Paradis divin est la propriété exclusive des gens judaïsées. Et le Messie à venir ne devra venir que pour eux, gens de la Torah. Les autres peuples sont concernés, mais au second degré. Ils seront sous la « domination » des gens du monde toranique. Ce que l’Islam traditionel rejette.
[24] sous-entendu : il sera le Prophète des nations.
[25] Seul le Faux-Messie le fera. Celui-ci qui combattra le Messie fils de Marie et que partie des Judaïsés suivront en son temps et heure…
[26] lequel pour les gens de la Synagogue ne pourra être prophète divin et roi.
[27] exclusivement.
[28] Ce qui est faux et pure prétention.
[29] Il serait important de savoir lequel. Le premier : le Messie fils de Marie est venu et doit revenir. Le second : le messie ou le prophète attendu est venu en la personne du prophète Mohammad. Le troisième : le Faux-Messie est attendu de tous dont par les gens du monde toranique, en particulier. Et avant la fin des temps, le Faux-Messie fera face au Messie fils de Marie.
[30] Sans ce cas, il ne peut s’agir que du Faux-Messie.
[31] Soit le prophète attendu par les nations.
[32] On dira alors qu’ils mangèrent de « l’arbre de la Prédestination du bien et du mal ».
[33] cela appartient au domaine privé : aux choses créées uniquement. Nullement à Dieu, car le « mal » ne peut L’atteindre.
[34] L’anthropophormisme, le corporalisme (Dieu représenté sous la forme d’un « corps » spirituel), le panthéisme sont choses très développées chez bon nombre de gens de la Torah. Combien le Saint et Seigneur d’Israël et des mondes est au-dessus de ce qu’ils décrivent et Lui associent !
[35] cela appartient au Messie fils de Marie.
[36] Il s’agit du Prophète Mohammad uniquement.
[37] Daniel X.
[38] Il s’agit toujours du Prophète Mohammad uniquement.
[39] judaïsme et islam défendent les mêmes points de vue.
[40] Que l’Islam traditionel rejette catégoriquement.
[41] Talmud, traité Baba Batra 12A.
[42] ce Nom est accordé, par le divin Créateur, qu’à certaines personnes d’entre Ses esclaves. C’est le souci primordial de partie du monde toranique. Pourtant le connaître ou le découvrir, puis l’employer à mauvais escient, ne peut apporter aucun bien au détenteur. Selon le monde toranique le Messie fils de Marie aurait abusé et séduit Israël ! Et tout cela, à travers le Nom ineffable ! De tout temps, à toute époque, des gens du monde toranique n’ont-ils pas prétendu détenir le nom ineffable ! 
[43] ce qui est faux dans un cas comme dans l’autre.
[44] Interprétation fausse et erronée.
[45] Comme l'écrit Henri Altan dans son article « Maïmonide et Nahmanide, rationalisme et théologie », Les Nouveaux Cahiers, 118, automne 1994.
[46] Cela ne saurait être.
[47] Redresser la religion rendue tortueuse par les gens de la Bible, voilà le rôle qui sera donné au prophète Mohammad, et non aux sages d’Israël.
[48] La philosophie, le libre-arbitre, etc., a toujours été privilégiés à la Prophètie chez les gens de la Synagogue. Le Saint et Seigneur d’Israël et des mondes n’a jamais été élevé chez bon nombre d’entre eux, pris en valeur. L’esprit de contestation permanente étant de règle…
[49] Ne faudrait-il pas plutôt parler de lÉglise de Paul ? Église en opposition directe avec les Douze ?
[50] un des noms du Prophète Mohammad.
[51] Article défini joint au mot mes(s)iya. Almessiya. Ici le Messie va apparaître comme étant le Sceau de la Prophétie. 2. Dans Bible. Jean 1 41, on trouve, transcrit de l’hébreu, Méssias suivi de cette explication : « ce qui traduit, signifie Christ », égal (Bible. Jn. 4 25). Ce personnage  est Le messie (ou Le Messie) que les Juifs appelaient Le prophète et qu’ils attendaient pour la fin des temps selon la Bible. Deut 18 15 (Act. 3 22-23 ; 7 37) : Je. 1 21 ; 6 14 ; 7 40. Ici, et pour le différencier avec le Messie, fils de Marie, il faut le transcrire ainsi : Le messie (ou Le Messie), soit le Prophète attendu et annoncé dans les Ecritures. Donc, le fils de Marie n’est pas le Méssias. Et ceci, contrairement aux prétendions des gens de l’Evangile.
[52] autre sens possible du mot messie : Beau de visage, Béni (comparer : Mc. 11:10 ; Lc. 1:32-33).
  

 




Actuel avec la mosquée




N'allons-nous pas déclarer tous ensemble et en chœur :




" Seigneur,
j'ai cru que le Messie est le fils de Marie
le Messie-Ichoua',
le Sceau des Prophètes d'Israël, Ton prophète et Ton messager à eux


J'ai cru qu'il a été élevé, sain et sauf, corps et âme,
et qu'il est maintenant vivant dans le Paradis divin
J'ai cru qu'il reviendra vers la fin des temps
pour tuer le Faux-Messie,
et faire que la Vérité triomphe sur l'Erreur.
Seigneur purifie mon coeur de la Mécréance et de l'Associationnisme
Seigneur, j'ai cru au Sceau de Ta prophètie : Mohammad !
Dispose-moi, Seigneur, à rendre grâce pour le bienfait dont Tu m'as comblé,
et que j'oeuvre le bien que Tu agrées ;
et fais-moi entrer, par Ta miséricorde, parmi les gens de bien Tes esclaves".



Pureté à Dieu !

Point de divinité, de dieu que Dieu !
« Vulnerant omnes, ultima necat. »
Nous ne le dirons jamais assez.
Explicit totus liber.

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29/08/06

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