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Etudes

 Le Prophète de l'Islam dans la Bible

Selon les Textes bibliques.

Les noms de Mohammad . Alliance ancienne
selon les Ecritures bibliques

Ahmad – Mohammad dans la Bible !  

 

Au nom de DIEU, Allaha !
Le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux !
Louange à Allah, Seigneur des mondes, Prière et Paix sur Ses messagers et Ses prophètes, et sur tous ceux qui suivent Sa guidée !

  P


oint de divinité[1] excepté Allah[2] le Très Haut. Que les meilleures salutations[3] soient sur les prophètes et messagers divins dont le Sceau de la Prophétie[4].

   Dans un article que nous reproduisons ci-joint : A la recherche de "Muhammad" par Grégoire Félix ; à cet auteur d'écrire notamment :

   b. une "signification-programme"

   Le mot mu-hammad constitue un participe du verbe hamada (2e forme, reconnaissable au redoublement de la deuxième consonne radicale[5]). Celui-ci est supposé signifier louer[6]. Le participe passé de la 2e forme se traduit ainsi par : celui en qui se fait l’action de grâce. Quant au participe de la 1ere forme, il est plus simplement mahmûd, « celui qui est glorifié », et fait penser quelque peu au mahmet que l’on trouve dans l’Histoire d’Héraclius par l’Evêque Sebos[7]. Ce qui importe, c’est le sens de la racine, que ce soit avec un m ou deux. Or, il se fait que mu-hammad renvoie une racine ancienne hmd dont le sens n’est pas exactement celui qu’on attendait.

   La racine hmd existe en effet et se rencontre dans toutes les langues sémitiques qui ont précédé l'arabe. Dans la Bible, le verbe bâti sur cette racine signifie désirer, convoiter en Ct 2,3; PS 42,2-3; 63,2; 84,3; 119,20. Quant au substantif dérivé, il signifie splendeur, richesse en Is 2,16; Jr 3,19 etc. De la sorte, la forme al-hamd que l'on trouve dans le Coran en s. 1,2 devrait signifier élan de désir - c'est difficile à rendre - plutôt que louange[8]. Il y a eu un glissement, subtil diront certains, d'une signification l'autre. Est-il dû au passage de l'hébreu l'arabe ? Nous pensons que non. Il serait plutôt postrieur, ainsi qu'on essaiera de le voir.

   En tout cas, le choix d'un tel surnom racine et signification bibliques ne peut pas être un hasard. Il l'est d'autant moins que le surnom muhammad se trouve réellement dans la Bible, sous la forme de son équivalent hébraïque, bien sûr. Où ? En un seul endroit, mais par trois fois : dans le livre de Daniel. Et c'est un Ange, l'Ange Gabriel, qui le confère[9] au prophète !

   Voici les trois passages présentant l'équivalent hébreu de mu-hammad, celui qui est désir [de Dieu] : 'îsh-hamudôt. homme des désirs [de Dieu] c'est-à-dire homme des prédilections[10] comme on traduit habituellement (le préfixe arabe mu valant pour le 'îsh hébraïque) :

   Dn 9 23-24 « Au début de tes supplications a surgi une parole et je suis venu te l'annoncer, car tu es [l'homme] des prédilections ! Comprends la parole et aie l'intelligence (hâbén) de la vision ! Il  a  été  fixé  70  septénaires  sur  ton  peuple  et  sur  ta ville sainte... pour sceller (la-heiom) vision (hâtôn) et prophète (nâbî') et pour oindre (le-meshoah) un Saint des Saints (qôdèsh qodâshîm) ».

   Dn 10,11 Et l'homme me dit : «Daniel, homme des prédilections,… »
   Dn 10,19  : Puis il me dit: «Ne crains pas, homme des prédilections ! ...»

   Ces textes sont extrêmement importants, spécialement le premier. En Dn 9 23-24 on trouve en effet en plus du surnom 'îsh-hamudôt. le thème de l'accomplissement du prophétisme (thème que nous retrouverons curieusement en s 61 6[11] et en s.33,40, cf. infra). De plus, l'Ange annonce et promet l'inauguration sacrale d'un Temple nouveau[12] ! Ce passage aura une portée énorme après la destruction du Temple en 70 de notre ère, au moins dans les courants messianistes peu pharisiens (et en particulier dans un courant judéo-nazaréen) : cette vision de Daniel ne concerne-t-elle pas l'établissement d'un Royaume de Dieu sur la terre, un Royaume universel et centré sur Jérusalem[13] ?

   "Je regardais dans les visions de la nuit, et voici qu'avec les nuées du ciel venait comme un Fils d'Homme[14]; il arriva jusqu'au Vieillard, et on le fit approcher en sa présence. Et il lui fut donné souveraineté, gloire et royauté : les gens de tous peuples, nations et langues le servaient. Sa souveraineté est une souveraineté éternelle qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera jamais détruite" (Dn 7,13-14).

   Bien sûr, Jésus qui s'attribua la figure du Fils de l'Homme[15], ne partageait  nullement ces perspectives  politico-mystiques. Il affirmait au contraire que son Royaume n'était pas de ce monde (Jn 18,36). Quant aux tout-premiers chrétiens[16], ils ne les partageaient pas non plus bien qu'ils aient été comme beaucoup de juifs, des lecteurs passionnés du livre de Daniel[17].

   Il   y  aurait  une  étude  très  importante  à  faire  sur  l'évolution  des différents groupes issus du judéo-christianisme et, en particulier, des courants qui firent une lecture très matérielle du livre de Daniel (pour les distinguer des autres, nous désignerons ces courants par l'appellation de "judéo-nazaréens"). Une telle étude reste à faire. En tout cas, il est légitime a priori de replacer l'apparition du surnom muhammad dans un contexte historique que l'on sait avoir été vécu en milieu juif comme apocalyptique. Du reste, il n'est pas nécessaire de chercher une connotation très mystique (homme des désirs [de  Dieu]) à ce surnom donné à un homme de guerre, qui fut le chef du groupe arabe de Yatrib ; la connotation est plus simplement activiste : homme qui va réaliser les désirs [de Dieu] (en matière politique). Mais alors, comment et pourquoi le glissement vers le sens de louer s'est-il opéré ?

   c.  Une apologétique bâtie sur ce "nom"

   Le glissement de sens de muhammad et du verbe hamada (et de ses dérivés) vers le sens de louer semble dû à la tradition musulmane elle-même. En effet, à une certaine époque, l'élaboration de la théologie islamique a dû voir que, si Muhammad était venu parfaire Jésus comme celui-ci avait parfait Moïse, il devait avoir été annoncé par ce Jésus, puisque ce dernier fut lui-même annoncé par Moïse dans la Torah (Moïse étant tenu pour en être l'auteur intégral[18]). C'est tout fait logique. Le schéma-cadre de la légendologie se met en place : Moïse > Jésus > Muhammad.

   Il faut donc trouver dans les Evangiles au moins une annonce de Muhammad ou du Prophète venir. Hélas, s'il y a bien des annonces faites par Jésus de prophètes venir, il est spécifié à chaque fois qu'il s'agira de faux prophètes (Mt7,15; 24,11.24 II Me 13,22). Heureusement, il y a le passage 15,26 de l'évangile de Jean (ainsi que Jn 14,16.26; 16,7). Là, Jésus annonce quelque chose venir, un paraclet (…), lequel est également appelé Esprit de Vérité (en Jn 14,13). Ne pourrait-on pas dire que ce Paraclet (en français : avocat, cf. Un 2,1), très inspiré de vérité, est la figure du vrai prophète venir ? Au milieu du 3e siècle déjà, MANI (fondateur de l'Eglise manichenne) ou ses disciples y avaient déjà pensé : le Paraclet annoncé, c'est lui, Mânî (avant Mânî, Montan avait déjà appliqué lui-même le titre de ce passage). Cette fois, le passage est appliqué à Muhammad. Cela s'appelle un procédé apologétique, et c'est ce qui va entraîner le glissement de la racine humd vers le sens de louer.

   Un rapprochement euphonique, menahhemânâ – muhammad
   Tout d'abord, le rapprochement entre l'annonce du Paraclet en Jean et Muhammad fut surtout de nature euphonique.
   Les Araméens, dans les quatre passages de leur Evangile de Jean – ainsi que dans leur vocabulaire religieux -, utilisaient encore le terme syriaque menahhemânâ aux débuts de l'Islam. Ce terme équivaut au Parakiètos grec au moins pour deux de ses sens (consolateur et vivificateur[19]).
   A  l'oreille,  il  existe  une  ressemblance  quoique  imparfaite  avec muhammad : les racines ne sont pas les mêmes (respectivement nâham et hâmad).

   Cette consonance était suffisante pour intéresser Ibn Ishâq (m. 767) qui, par ailleurs, connaissait bien les écrits manichéens. Par le témoignage d'Ibn Hishâm (m. 833 ou 834), nous savons qu'il appliqua à Muhammad l'appellation de paraklêtos : "Le menahhemânâ en syriaque, c'est Muhammad, et en rûmiyya (grec), Paraklêtos, Dieu le bénisse et lui donne le salut", écrit-il tout simplement en citant le texte même de l'évangile de Jean (15,23-16,1) - avec une grosse retouche cependant : ce n'est plus Jésus qui enverra le Paraclet de la part du Père, mais le Seigneur qui l'enverra[20].14 Ibn Ishâq n'oublie d'ailleurs pas que cet "envoi" vise non un homme concret mais l'"Esprit de Justice[21]".

   Il semble donc qu'au milieu du 8e siècle, on ne dise pas encore froidement que "Jésus a annoncé" Muhammad, mais qu'il a annoncé la venue d'un "Esprit de justice", qui sera celui qui animera Muhammad, dont le nom est, en quelque sorte, annoncé d'avance par une consonance avec l'araméen menahhemânâ. Un tel rapprochement, purement euphonique, est léger ; les sens de l'un et l'autre terme ne pourraient-ils pas se rapprocher ? Revenons au terme grec paraklêtos (…).

 Une affinité de sens Paraklêtos – Muhammad

  Pour ce qui est du sens, l'affinité entre Muhammad et paraklêtos n'est possible qu'au travers d'un gauchissement du sens de chacun des deux termes, autour de l'adjectif périklutos (…).

   Or, l'idée d'un tel rapprochement a pu germer aisément dans l'esprit d'un sémite habitué à ne considérer que les consonnes : périkiutos (transcrit Birikiutos en arabe[22]) ressemble à paraklêtos (prklts dans les deux cas). Que signifie péri-klutos ? Puisque le verbe kluô (…) signifie entendre ou entendre parler de[23], le sens est "celui dont on entend parler autour", c'est-à-dire renommé[24]. Il suffirait que à son tour muhammad ou à défaut un de ses dérivés, veuille bien signifier glorieux ou renommé pour que l'affaire soit entendue : Périkiulos = Muhammad.

   Justement, c'est un -ahmad qu'en s. 61,6, Jésus annonce comme venant après lui[25]. Le mot a la forme d'un élatif, exprimant une excellence Si le sens est d'être louable par excellence (le plus Glorieux, traduit HAMIDULLAH), donc illustre, il devient celui de péri-klutos, c'est-à-dire illustre parce que loué ! Évidemment, il faudra que le sens et les emplois du verbe hamada soient modifiés dans le sens de louer ; l'enjeu importe plus que le respect de la langue. Cette apologétique de Ibn Ishâq, si importante pour l'Islam amena bientôt Syriaques et Araméens à bannir menahhemânâ de leur vocabulaire et à le remplacer par Paraklèta (terme emprunté au grec et qui est encore employé aujourd'hui).

   C'est ce qui est enseigné aujourd'hui  dans le monde islamique. L'évangéliste Jean aurait donc écrit périklutos plutôt que paraklêtos, ce qui amène à penser que les évangiles ont dû être falsifiés puisque Jésus n'y annonce ni Muhammad ni 'ahmad. C'est pourquoi on enseignera aussi que les chrétiens ne possèdent aucun manuscrit de l'évangile de Jean antérieur au 7e siècle ou alors, il faut que, la falsification ayant eu lieu avant l'époque de Muhammad, elle fût extra-lucide : en fonction de ce qui adviendrait plus tard...

   Que des mots subissent des manipulations, ce n'est pas propre à la langue arabe. L'histoire de la langue française en présente quelques cas ; ainsi, au 16e siècle, les humanistes imposèrent un nouveau mot, captif, pour rétablir le sens primitif de chétif et l'en distinguer (chétif dérive du latin captivus mais son sens était devenu celui de débile). Pour ce qui est des manipulations de l'arabe, CRONE & COOK ont épingle un exemple avec le mot furqân : le glissement va du sens de rédemption (ou de discernement eschatologique) à celui de révélation (jusqu'à être utilisé comme synonyme de Qur'ân)[26].

d. Conclusion

   Ce qu'on devait savoir à propos du surnom de Muhammad est dit, de sorte que l'on peut maintenant regarder ses mentions dans le texte coranique. On y trouve quatre occurrences du terme muhammad proprement dit (s. 3,144, s. 33,40, s.47,2 et s.48,29), auxquelles il faut ajouter celle - unique et assez particulière - de ahmad en s. 61,6.

   Pour les apprécier dans leur cadre historique, il est bon de se rappeler que, hormis quelques sources non-musulmanes du 7e siècle, le surnom du personnage historique Muhammad n'apparaît nulle part, même là où on s'attendrait absolument à le voir, par exemple dans la Controverse du dimanche 9 mai 644[27] et dans l'épigraphie arabe du 7e siècle (ou même un peu au-delà). Cette dernière nous présente même la formule de ce qui semble avoir été la shahâdah primitive sans aucune mention de ce surnom[28]. L'absence du nom ne rend pas suspecte automatiquement sa présence dans le texte coranique puisque l'instauration et la diffusion de celui-ci sont elles-mêmes tardives, on s'en rendra compte. Mais elle pose une question : les quatre - ou disons cinq - mentions du mot muhaminad figuraient-elles déjà ou non dans les feuillets laissés (à Yatrib) par l'auteur primitif ? L'étude de chacune des mentions doit nous permettre d'y voir plus clair. (Sources : La création de l'Islam. Max Cabantous. Mémoire de notre temps. Le Belvédère F1, Av. Marius Carrieu 34080 Montpellier. IIème édition)

   Nous dirons : Cette étude est très interrésante. N'oublions pas :

   1°) l'hébreu, l'arabe, le syriaque, l'araméen, etc., sont toutes des langues sœurs.
   2°) la langue arabe littéraire, grâce à Dieu, et non grâce aux créatures ; est une langue qui est restée intacte. L'hébreu a perdu beaucoup de sa valeur au fil des temps. Quant à l'araméen que l'on dit être la langue du Messie, elle n'est parlée, de nos jours, que par certaines personnes du monde biblique de Syrie, du Liban et de l'Irak. Le monde européen a préféré comme langue de travail, de communication entre les différentes factions du Christianisme le grec ou le latin. Pire ! L'original de l'Evangile, en araméen, sera voué aux flammes selon l'ordre des empereurs ou dignitaires des Eglises de l'époque. Qu'on re-lise l'Histoire !
   3°) la séparation de fait entre les gens de la Bible (Juifs, d'une part, et Chrétiens d'autre part) a fait que ces derniers, plutôt que de prendre les noms hébreux, ont préféré les traduire ou les adapter à leurs propres pays. Certains noms ne seront jamais portés par les gens de l'Evangile d'Europe. Ex.: Abraham, Ismaël, Yacob, Ishâq, etc. Noms bibliques étant considérés et jugés comme trop saint et comme appartenant exclusivement au Judaïsme[29].
   4°) on remarquera que d'une secte à l'autre, la façon de lire et d'interpréter la Bible varie. Certaines sectes[30] mettent l'accent sur la langue, d'autres nullement. De ce fait, ils perdent beaucoup de choses. Comprendre, lire dans la langue où le Livre divin a été révélé est d'une nécessité absolu. Notamment pour les Dignitaires religieux, les gens du Culte.

   Que le Seigneur des mondes nous guide tous dans ce qu'Il aime et agrée !


[1] Le Créateur des cieux et de la terre est donc la seule et véritable divinité qu’on adore et qu’on se doit d’adorer véritablement.
[2] En langue arabe, Allah. En hébreu, ïl. Nom divin, il est employé couramment pour les gens de l’Evangile de langue arabe. En français, le terme Dieu est compris généralement, non comme un Nom divin, mais plutôt comme signifiant l’Etre-Suprême, le Créateur et Maître de l’Univers.
[3] Formules d’eulogies comme : que Dieu prie sur lui, l’agrée, lui fasse miséricorde, etc., formules propres à  l’Islam traditionnel. Les exégètes interprètent la « prière » divine comme étant un octroi de Sa miséricorde et la « prière » angélique comme une demande de pardon pour les créatures.
   Généralement, il faut reconnaître que les gens dit arabisants ou orientalistes, etc., se gardent bien de traduire, dans leurs ouvrages, recueils, articles, etc., ce genre de formule. Ces formules sont mêmes inconnues du monde biblique dont ceux de l’Evangile, en particulier. Rappelons au passage, qu’il est également très blâmable, d’employer des diminutifs ou initiales, les concernant. Ex.: (r.a), (s.a.w), etc. Ce genre de pratique hélas existe couramment de nos jours notamment chez de nombreux écrivains, éditeurs, librairies, maisons d’éditions, etc., (arabes ou non arabes). Pour de plus amples détails, voir à ce sujet l’ouvrage du Cheikh Mouhammad Zakariya Kandhalawi (que Dieu lui fasse miséricorde !) : « Les vertus de la prière sur le prophète ». Publié par le C.I.R. BP 437. 97459 Saint-Pierre-cedex).
[4] Soit : Ahmad-Mohammad, fils d’Abd Allah, (...) fils d’Ismaël, fils d’Abraham  (sur eux la Paix !). Pour l’Islam traditionnel, il est le Sceau de la Prophétie, le Sceau des prophètes et messagers divins.
[5] C'est-à-dire au shadda, lequel signe fait partie des indications diacritiques ajoutées au texte au plus tôt à la fin du 8e siècle.
[6] Avait-on besoin d'un verbe hamada pour signifier louer ? D'autres mots existaient, tels shâd (élever), madaha (complimenter), sabbaha (louer Dieu), tshanâ (reconnaissance, louange, cf. note de HAMIDULLAH en s. 15,8 7 ), qarraza (faire l'éloge de). Max Cabantous dans « La création de l'Islam » : en résumé la racine hmd se rencontre dans les langues sémitiques qui ont précédé l'arabe, avec pour dérivés les verbes désirer, convoiter, et un substantif signifiant splendeur, richesse. En hébreu on rencontre la racine, en autres chez Isaïe avec le sens de « précieux » (ornement), chez Jérémie avec le sens de « excellent » (pays) et à propos de Daniel, dans un mot servant à le qualifier d'« homme des prédilections ».
[7] Texte traduit par MACLER, Histoire d'Héraclius..., Paris, 1904, p.94-96. Texte syriaque in CSCO.
[8] Cf. BONNET-EYMARD, o.c., 1.1, p.6.
[9] On peut se demander évidemment qui, ici, forgea l'équivalent arabe de ce surnom et le donna au chef de guerre du groupe des muhâjirûn Yatrib ? Voilà une bonne question.
[10] On doit Bruno BONNET-EYMARD et Kurt HRUBY d'avoir relevé cette correspondance étonnante (in o.c., t. 2, p. 120.242).
[11] Coran, chapître (arabe, s = sourah) LXI 6.
[12] On a dit que Dieu (exalté soit-Il !) révéla à Yacob (Jacob), le prophète (sur lui la Paix !) :
   "Certes, Je vais envoyer de ta descendance des rois et des prophètes, jusqu'à ce que J'envoie le prophète du Lieu sacré. Sa communauté construira le Temple de Jérusalem. Il est le sceau des prophètes et son nom sera Ahmad".
[13] Centré, comme le voit le monde toranique, uniquement sur Jérusalem, nullement. C'est la première Maison divine qui retrouvera, au sein des nations, sa place de Splendeur, de rôle de premier plan.
[14] Selon les gens de la Bible, cette désignation revient au moins 80 fois dans les Ecritures nazaréniennes. L'expression, typiquement sémitique, avait des antécédents dans la tradition juive.(Hénok et IV Esdras). Dans les Ecritures juives, dites de l'Ancien-Testament, la formule "fils de l'homme", en araméen bar nasha', comme l'hébreu ben 'adam, équivaut d'abord à "homme", cf. (Bible. Ps. 8:5). En Ezéchiel (2:1) c'est ainsi que Dieu appelle le prophète.
   Mais l'expression a ici un sens particulier, éminent, puisqu'elle concerne, non le Messie de Dieu, Ichoua (sur lui la Paix !) comme le suppose les gens de l'Evangile ; mais le Sceau de la Prophétie, soit Le messie (ou le Prophète attendu), le Prophète Ahmad-Mohammad (sur lui Prière et Paix !). Il est à la fois le Chef du monde, le Représentant et le modèle du peuple des gens de bien. Dieu (exalté soit-Il !) lui a donné le pouvoir d'exercer le jugement parce qu'il est fils d'homme soit prophète du Très-Haut, et l’héritier du Trône de David, et qu'il a reçu de la part de son Seigneur, une nouvelle loi. Dans la Thora, nous savons qu'il y était écrit à l'origine : "Ensuite, il sort et juge."
[15] Trente-deux fois rien qu'en Mt. Selon Sarwat : David ben Jessé (David fils de Jessé) signifie littéralement : le maître fils de l’homme. (Op. cit. t, II, p. 136).
[16] On s’accorde à montrer l’influence néfaste de quelques « Grecs » qui ont propagé et inventé ces erreurs. Ces « Grecs » sont les Byzantins qui furent chassés de l’Empire Byzantin après la chute de Constantinople en 1453, et qui, par haine et vengeance ont répandu sur l’Islam, la religion des Turcs qui les ont chassés, les pires mensonges. Jacob Ehrhart cite à ce propos cette phrase de Crosio, dans les Dissertations historiques sur divers sujets (p. 21) : « On est aujourd’hui beaucoup mieux informé, qu’on ne l’a été dans les siècles passés, des dogmes et du cours de la vie du Prophète Mahomet. Les Fables ... que les Grecs ont autrefois débités sur l’origine de la Religion musulmane sont à présent confondues par des témoignages assez antiques » (p. 47). Parmi ces Grecs, il mentionne Theophane (p. 48).
   Reland en parle avec mépris. Après avoir montré que la première cause des erreurs au sujet de l’Islam et de son fondateur est le fait que les auteurs occidentaux ne savaient pas la langue arabe, il dit : « à cette ignorance, de la part de nos auteurs occidentaux, ajoutez le zèle babillard et menteur de certains petits-Grecs, qui vivent parmi eux, et qui, au lieu de les connaître et de les étudier aussi bien que leur langue sacrée, s’amusent depuis longtemps à nous les représenter avec toute la mauvaise foi que peuvent inspirer la haine et le ressentiment contre des ennemis victorieux, lorsque le zèle de religion se met de la partie aussi, à proprement parler nous n’avons guère que de faux exposés de la religion mahométane ; et c’est ce qui m’a fait prendre la résolution, non seulement d’en donner un véritable, dans l’abrégé qu’on vient de voir (c’est-à-dire : la `Aqîdah), mais même de la justifier sur bien des choses qu’on lui attribue mal à propos » (tr. fr. p. 68-69).
[17] P L'Apocalypse de Jean est truffée de références aux visions de Daniel et se présente lui-même comme une vision ([..]. révélation en grec). Le livre des aventures des apôtres s'y réfère aussi, mais une seule fois, à l'intérieur d'une vision, précisément : «Voici, dit Etienne, que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu » (Ac 7,56). Notons que ce martyr venait de développer un thème très biblique... et coranique : « Lequel des prophètes, dit-il, vos pères n'ont-ils pas persécuté ? Ils ont même tué ceux qui annonçaient d'avance la venue du Juste, celui-là même que maintenant vous avez trahi et assassiné. Vous aviez reçu la Loi (= le Livre) ordonnée par des anges, et vous ne l'avez pas observée » (Ac 7,52-53 - cf. s.61 ). Le livre en question n'est pas (encore) dit apporté par un Ange, comme l'islam le dira du Qur'ân, mais...
   Nous ajouterons : Celui qu'ils ont tué : le fils du Prophète Zacharie, non le fils de Marie (sur eux la Paix !).
[18] Après l'an 93 (synode de Jamnia), le judaïsme, dans lequel le mouvement pharisien s'impose peu peu, entreprend de magnifier la Torah (jusqu' en faire une réalité incréée). La figure de Moïse, par qui la Loi fut donnée, se déploie et se pose en face de celle du Jésus des chrétiens. Bientôt, il devient l'auteur réel et unique de la totalité des cinq premiers livres de la Bible (y compris des passages où il décrit soigneusement sa propre mort et ce qui l'a suivi). Aux temps apostoliques, d'aucuns se réclamaient déjà de Moïse (cf. Jn 9,28 : "Mais nous, c'est de Moïse que nous sommes disciples").
   L'argument apologétique est retourné en Jn 5,45-46 : "Votre accusateur, c'est Moïse en qui vous avez mis votre espoir. Car si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi car c'est de moi qu'il a écrit" (cf. Dt 18,15-18). En Jn 1,17, Jésus est présent comme un nouveau Moïse : "La Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus le Messie". L'objet du parallélisme porte sur les dons que l'un et l'autre ont valus aux hommes (et non sur leurs messages respectifs ou sur les contradictions qu'ils ont rencontres comme en s. 61,5-6). Quant au courant judo-nazaréen, la figure de Moïse, quoique importante, n'y occupera pas une place de fondement. La figure fondamentale serait plutôt celle d'Abraham ; et celle de la fin (ou eschatologique), Jésus.
[19] Selon son acception hébraïque, la racine nâham de menahhemânâ, signifie souffler, se plaindre ; d'où l'intensif actif consoler (et le substantif menahém ou consolateur, par exemple lorsque Job dit: "Vous êtes des consolateurs pénibles" [Jb 16,2]). En syriaque, la racine a pris un sens un peu différent, mais toujours sur la base de souffler, haleter : au causatif, vivifier quelqu'un ou le ressusciter.
   Ces deux sens se retrouvent dans les titres donnés à l'Esprit-Saint en latin : Consolator et Vivificans.
[20] Cf. de PREMARE A.-L., Prophétisme et adultère, d'un texte à l'autre, in REMMM n°58, p. 125. Ibn Hishâm ne cite pas les autres passages parallèles Jn 14,16.26; 16,7 (in Sîrah, 1,251).
[21] cité in AL-ASSIOUTY S.A., Recherches comparées sur le Christianisme Primitif et l'Islam Premier, Paris, 1987-89, t.III p.36.
[22] Rappelons qu'en arabe, la lettre p n'existe pas. Ainsi on a l'habitude de dire Baris au lieu de Paris, etc.
[23] P Le Paraklètos a une toute autre racine, il vient du verbe para-kaléô (…) signifiant appeler de la part de, auprès de soi, à son secours (d'où aussi  prier,  consoler,  exhorter ;  latin  ad-vocare).  Si  le  mot  paraclèsis (…) a le sens d'invocation ou d'exhortation, le Paraclet (…) est "celui qu'on appelle à son secours", c'est-à-dire l'avocat ou l'intercesseur.
[24] "Et moi, je demanderai au Père (en langue hébraïque, araméenne et syriaque, ce nom divin fait partie des noms de Dieu) de vous donner un autre Paraclet..." (14:16)
   Le mot Paraclet est un mot d'origine grec qui a selon les grammairiens plusieurs significations. Parmi celles-ci, on a dit :
   " Qu'on peut entendre de tous les côtés ; qu'il est facile à entendre. Très célèbre, etc.;"
   - Periqleitos = très célèbre , illustre , glorieux ;
   - Periqleys   = très célèbre , illustre , glorieux, " de Kleos , glorire , renommée , célébrité."
   Selon le Dictionnaire illustré de la Bible (Bordas), Paraclet aurait pour signification :
   "(en grec: "défenseur" , "celui qui soutient" , mais on l'a traduit parfois par "consolateur"). "Esprit de vérité" promis comme soutien aux apôtres par Jésus dans son discours d'adieu rapporté dans l'Evangile de Jean...Selon les exégètes musulmans, les Chrétiens auraient falsifié le texte de Jn 14, 16-17 qui originellement, aurait invoqué non pas l'envoi d'un Paraclétos (paraclet) mais d'un Periclytos, c'est-à-dire d'un "illustre" (Ahmad en arabe , terme désignant le prophète Mohammed). Jésus aurait ainsi annoncé la venue, après lui , du fondateur de l'Islam.) (p.464)
[25] II s'agit d'un hapax, c'est-à-dire d'une unique mention dans le Qur-ân. 'ahmad colle mieux à (…) que muhammad. Pour qu'il n'y ait pas de soupçon après coup quant à l'identité du 'ahmad, TABARI (in Sahîh, t. VI) rapporte un hadith selon lequel "ahmad est l'un des noms du Prophète Muhammad" En fait le soupçon, porterait plutôt sur le passage de s 61,6 lui-même, que la recension de Ûbayy ne produit justement pas... 
[26] In Hagarism…, p.17.
[27] p La Lettre de Mgr Jean, Patriarche, au sujet du colloque qu'il eut avec l'émir des Mahgroïê, reproduite scrupuleusement dans un manuscrit syriaque terminé en 874, raconte cette controverse. Elle eut lieu le dimanche 9 mai 644 entre le jacobite Jean 1 (Patriarche de 631 à sa mort en 649) et l'émir Sa'îd ibn 'Amir, général-gouverneur de Homs de 641 à 644, ancien compagnon de Muhammad (cf. NAU Fr., Un colloque du Patriarche Jean..., in Journal asiatique, 1915, p.225-280 ; Henri LAMMENS a apporté les rectifications utiles dans A propos d'un colloque entre..., in Journal asiatique,  1919 [série  11, tome XIII], p.97-110).  L'émir, connu pour son sectarisme antichrétien selon d'autres sources, désirait que les Chrétiens "adhèrent à la loi mahgrâ (...)", étant convaincu que la délégation chrétienne ne pourrait lui prouver "que le Christ est Dieu" ; il n'évoque pas plus un Qur'ân qu'il n'évoque Mahomet, mais il se réfère... à la Torah en hébreu !
[28] 20  La shahâdah primitive semble en effet avoir été bâtie ainsi : «Là ilaha illâ-L-llâh  là sharika lahu : Pas de dieu sinon Dieu [et] pas d'associé à Lui ». Quant aux premiers témoignages épigraphiques (populaires) actuellement connus évoquant le prophétisme de Muhammad, ils ne sont pas antérieurs à 735. Solange ORY, une spécialiste de renommée mondiale en épigraphie arabe, a rassemblé les éléments de la question in "Aspects religieux des textes épigraphiques du début de l'Islam" (in REMMM. Aix-en-Provence, n° 58, Edisud, 1990 /4, p.30-39 - p.32 pour la shahâdah).
[29] En clair, on ne veut pas se faire traiter de juif. Alors que le monde de la Thora n'a pas hésité, au cours de son histoire, un seul instant à porter le nom des gens de l'Évangile comme ceux du pays dans lequel ils vivaient. Ainsi chacun a deux noms : le nom usuel et administratif et le nom usuel entre gens d'une même famille religieuse. Pourquoi ? Pourquoi le "peuple élu" a-t-il peur des noms hébraïques ? Des noms de ses plus loin ancêtres ? Les Fils d'Ismaël, les Arabes, jusqu'à l'Empire ottoman ont gardé leurs noms d'origine arabe. Bon nombre de noms portés par des gens de la Soumission sont d'origines hébraïques : Ibrahîm, Ya'qôb, etc. Depuis les années 70, nous avons vu, parmi les gens d'origines d'Afrique du Nord, notamment les gens arabes d'Algérie une volonté de franciser son nom de famille et son prénom. Voir de l'évangéliser complètement !!! Motif. Facilite grandement pour trouver du travail en terre évangélique et surtout pour voyager d'un continent à l'autre !!! Dans ce cas, pourquoi ne pas s'évangéliser complètement ? En clair, le nom de Mohammad ne fait plus recette en terre d'Arabie, chez ce genre d'individus ! N'est-ce pas une honte ! Un recul, dénaturer un peu plus l'image de l'Islam ? Pour l'arabe, jeter aux oubliettes le message de son prophète, de même origine que lui ? Où est sa fierté, son honneur, si encore il les possède ? Quand les Savants religieux recommandent de ne pas quitter la terre de l'Islam, ont-ils tort ? Nullement. Cela évite de nombreuses dérives, abus et permet de se préserver contre de nombreux maux et dangers de tout genre. La soif de l'argent, d'en posséder toujours un peu plus, du conformisme a-t-il atteint gravement le cœur de nombreux individus pour qu'ils en arrivent à un tel degré de bassesse ? 
[30] Le monde de l'Évangile préfère parler plutôt de schisme, d'Église ou de Temple, plutôt que de secte du monde évangélique. Le vocable secte, à notre époque, est plutôt attribué à certains groupuscules ou groupements ne voulant pas respecter la ligne tracée par les gens de l'orthodoxie évangélique.


Point de divinité, de dieu que Dieu !
« Vulnerant omnes, ultima necat. »
Nous ne le dirons jamais assez.
Explicit totus liber.

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10/11/08.

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