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Le Messie et sa mission prophétique. |
Selon les Écritures. |
Au nom de DIEU,
Hachem, Allaha !
Le TOUT-MISÉRICORDIEUX,
le TRÈS-MISÉRICORDIEUX !
Louange à Allah, Seigneur des mondes,
Prière et Paix sur Ses messagers et Ses prophètes, et sur tous ceux qui suivent
Sa guidée !
Ichoua le fils de Marie, la vierge, la pure (sur lui la Paix !).
Histoire de la fonction prophétique du Messie, fils de Marie (sur lui la Paix !). Bref exposé.
Quand Dieu eut fait entrer Ichoua (Jésus)
à Jérusalem auprès des Fils d'Israël, il lui conféra la qualité de prophète
et lui donna l'Evangile. Ichoua (Jésus) se rendit dans le Temple (de Salomon)
et appela le peuple à Dieu et leur récita l'Évangile. Le premier qui crut en
lui fut Yahya (Jean), fils de Zacharie (sur eux la Paix !). Ichoua (Jésus)
leur dit, comme il est rapporté dans le Coran : « [En vérité], je viens vers
vous avec un signe de votre Seigneur. »
Ils dirent : Quel est ce signe ?
Il dit : « Pour vous, certes, je pétris de glaise une figure d'oiseau, puis
je soufflerai dedans, et, par la permission de Dieu, il deviendra un [véritable]
oiseau. » (Coran III 49.) Ils dirent : Fais-le. Alors Ichoua (Jésus) leur fit
une chauve-souris, qui n'est visible que le matin et la nuit, et qui jusque-là
n'avait pas existé dans le monde. Ils formèrent cette figure de boue, et Ichoua
(Jésus) souffla dessus, et l'oiseau s'envola dans l'air. C'est le plus étrange
de tous les oiseaux. Tandis que tous volent au moyen de leurs ailes, celui-ci
n'en a point sur tout son corps ; il se compose seulement de chair et d'os,
cependant il vole.
Le peuple dit à Ichoua (Jésus) : N'as-tu
pas d'autre signe ? Il dit : « Je guéris l'aveugle-né et le lépreux. » Si Ichoua
(Jésus) n'avait guéri que la cécité ordinaire, il aurait fait l’œuvre d'un simple
médecin ; car les physiciens savent guérir la cécité ordinaire. Cela n'aurait
pas été l’œuvre d'un prophète. Mais Ichoua (Jésus) guérit l'aveugle de naissance
que les médecins, selon leur propre aveu, ne peuvent pas guérir ; et il montra
par là sa qualité de prophète. Il en est de même de la lèpre que les médecins
sont impuissants à guérir.
Après cela le peuple dit : As-tu un
autre signe ? Ichoua (Jésus) dit : « Je ressuscite les morts par la permission
de Dieu ; qui voulez-vous que je ressuscite ? » Ils cherchèrent quel était l'homme
mort depuis le temps le plus reculé. Ils n'en virent pas qui fût mort antérieurement
à Noé et ses fils. Il y a dans la Palestine, au milieu des montagnes, une vallée
dans laquelle était enterré, comme ils l'avaient trouvé dans les récits du Pentateuque,
Sem, fils de Noé. Sem était l'ancêtre des enfants d'Israël, parce qu'ils descendaient
de Jacob, qui était fils d'Isaac ; celui-ci était fils d'Abraham, qui descendait
de Sem. Les Fils d'Israël dirent à Ichoua (Jésus) : Le tombeau de Sem, fils
de Noé, est dans cette vallée ; il est notre ancêtre, ressuscite-le. Ichoua
(Jésus) se tenait au bout de la vallée, entouré par le peuple. Il cria à haute
voix : « Sem, fils de Noé, lève-toi, par l'ordre de Dieu ! » A l'endroit où
il était enseveli la terre s'ouvrit, Sem leva la tête et secoua la terre de
sa tête et de son visage. Sa barbe était toute blanche. Nul homme n'avait eu
la barbe blanche avant Abraham. Les Fils d’Israël d'Israël dirent : « O
Ichoua (Jésus) ! ce n'est pas Sem, fils de Noé ; car il a la barbe blanche.
Ichoua (Jésus) lui adressa ces paroles : Qui es-tu ? Il répondit je suis Sem,
fils de Noé. Puis Ichoua (Jésus) dit : « Qui suis-je ? » Il dit :
« Tu es Ichoua (Jésus), fils de Marie, prophète de Dieu. Il (Jésus) dit :
« Pourquoi ta barbe est-elle blanche, puisque de ton temps nul n'était
blanc, et que tous mouraient ayant les cheveux noirs ? » Sem répondit :
« Moi aussi je suis mort ayant les cheveux noirs ; quand j'ai entendu ta
voix, j'ai pensé que c'était celle d'Isrâfîl et que c'était le jour du dernier
Jugement, et alors les cheveux sont devenus blancs. Ichoua (Jésus) dit : Veux-tu,
ô Sem, que je demande à Dieu qu'il t'accorde de vivre avec moi. Sem dit : O
prophète de Dieu ! quand même je vivrais encore longtemps, il faudrait à la
fin mourir. J'ai encore souvenir de l'amertume de la mort ; je ne voudrais pas
l'éprouver une seconde fois. Demande à Dieu qu'il me fasse retomber sous la
terre dans l'état où je fus. Jésus pria, et Sem disparut dans la tombe, et la
terre le couvrit comme auparavant. Les Juifs, ne pouvant pas nier cet événement,
disent que Sem est en effet ressuscité, mais qu'il n'est resté qu'une heure
assis dans sa tombe, sans parler, et qu'il est retombé après, et que la terre
l'a recouvert comme auparavant.
Un autre miracle que Ichoua (Jésus)
produisit fut celui-ci. Il dit : « Je vous dirai ce que vous avez mangé
et ce que vous avez conservé dans vos maisons. » Il dit à chacun : « Tu
as mangé hier soir telle chose, et il t'en est resté tant. » Et il ajouta
: « Voilà bien là un signe, pour vous, si vous êtes croyants ! Et me voici
pour confirmer ce qu’il y a devant moi du fait de la Thora, et pour vous rendre
licite partie de ce qui vous était interdit. » (Coran III 49-50). Parmi ces
choses qui sont interdites dans le Pentateuque et que Ichoua (Jésus) permit
était la graisse de mouton ; tandis que la chair de mouton n'était pas interdite
aux Juifs, la chair blanche et la graisse qui l'entoure, excepté la graisse
qui est dans le ventre, leur étaient interdites, et il leur était très difficile
de la séparer. Cette prescription existe encore aujourd'hui pour les Juifs,
d'après la loi du Pentateuque, comme il est dit dans le Coran : « A ceux qui
se sont Judaïsés, Nous leur avons interdit toute bête à ongle. Des bovins et
des ovins. Nous leur avons interdit les graisses des deux, sauf celle de leurs
dos ou des entrailles, ou celle qui est mêlée à l’os. Ainsi les avons-Nous payés
de leur rébellion. Certes, et Nous sommes véridiques ! » (Coran VI 146).
Tout cela, qui leur était interdit par le Pentateuque, leur fut permis par la
loi de l'Évangile. Lorsque vint notre Prophète, il permit également ce qui était
permis d'après l'Évangile.
Une autre interdiction du Pentateuque
que l'Évangile abolit fut celle de pêcher le jour du sabbat (V. Coran II 65 ;
IV 47, 154 ; VII 163 ; XVI 124 ; XVII 101). Il était défendu
aux Juifs de travailler le jour du sabbat ; Ichoua (Jésus), d'après la loi de
l'Évangile, le permit, et après lui également notre Prophète.
Quand Ichoua (Jésus) eut accompli tous ces miracles devant les Juifs, qui les virent et entendirent, ils demeurèrent mécréants (Coran III 52) et ne voulurent pas croire. Ils dirent : Tout cela est de la magie. Il est dit dans le Coran : « Jésus, fils de Marie, dit : O Fils d'Israël, je suis vraiment le messager de Dieu à vous, confirmateur de ce qu’il y a devant moi de par la Thora, et annonciateur d’un messager à venir après moi, dont le nom sera « Très-loué » (en arabe, Ahmad) !... Puis, quand celui-ci vient à eux avec des preuves, ils disent : « C'est de la magie manifeste ! » (Coran LXI 6).
'Abd Allah fils d’Abbâs a dit : Aucun prophète n'est parvenu au parfait accomplissement de sa mission à moins d'avoir annoncé la venue de Mohammed et de l'avoir promis. On rapporte dans les récits des commentaires que Ichoua (Jésus) resta ainsi deux ans au milieu du peuple, et qu'il y accomplit sa prophétie ; qu'il produisit des miracles et des actes de sagesse. Il avait coutume de voyager, et il ne restait jamais deux nuits au même endroit ; personne ne lui connut ni maison, ni hutte, ni cheval, ni âne. Comme il avait fait connaître sa mission aux habitants de la Palestine, et que nul ne croyait en lui, Ichoua (Jésus), en présence de leur incrédulité, les abandonna et alla de ville en ville en Syrie, l'Égypte, le Yémen, jusqu'à l’Ouest (le maghreb ou l’Afrique du Nord.), et ne laissa de côté aucune ville, et il appela les hommes à Dieu. D'abord, quand il sortit de Jérusalem, personne n'était avec lui, excepté les Candides, au nombre de Douze. C'était des foulons[1], qu'on appelle en arabe qaççâr. On les appelle aussi hawari, « parce qu'ils blanchissent les vêtements. » Le jour que Ichoua (Jésus) s'aperçut que les habitants de Jérusalem, malgré les miracles qu'ils avaient vus, restaient mécréants, de même que le roi Hérode, il quitta la ville et se tourna vers Dieu, cherchant quelqu'un qui le reconnût et crût en lui, et il dit : « Qui sera mes secoureurs avec Dieu ? » (Coran III 52). Alors les Secoureurs dirent : « Nous sommes les Secoureurs de Dieu, etc. » (Coran III 51-52). Puis, ces hommes abandonnèrent leur métier de foulon et allèrent avec Ichoua (Jésus). Dans chaque ville il y avait quelques personnes qui croyaient et d'autres qui étaient mécréantes ; les croyants suivirent Ichoua (Jésus), mais les Secoureurs occupaient le premier rang. Il est dit des croyants dans le Coran : « O vous qui croyez [les Soumis] ! Soyez les secoureurs de Dieu ; » c'est-à-dire, soyez obéissants à Mohammed et protégez la religion de Dieu : « à l’instar de ce que Ichoua (Jésus), fils de Marie, a dit aux Secoureurs : Qui sont mes secoureurs avec Dieu ? et que les Secoureurs dirent : Nous sommes les Secoureurs de Dieu. » (Coran LXI 14) Faites comme ceux-ci qui étaient moindres que vous. « Un groupe des Fils d'Israël, donc, cru, tandis qu’un groupe mécrut. Puis nous aidâmes ceux qui crurent, contre leur ennemi ; ils devinrent donc les triomphants. » (Coran LXI 14)…
Quant aux miracles mentionnés dans le Coran : 1°) celui de l’oiseau, une allusion est faite dans l’Evangile de l’Enfance, 2°) celui de l’aveugle-né, dans Bible. Je. 9, également l’E.B. ; 3°) celui du lépreux, dans Bible. Mt. 8 1-4 et l’E.B ; 4°) celui des résurrections dans Bible. Lc. 7 11-17, Je. 11 17-46 et l’E.B. Celui de ce que vous mangez…, est totalement inconnu des textes bibliques, de même l’E.B. Enfin, celui qu’il a parlé alors enfançon est totalement inconnu des textes bibliques et de l’E.B (V. Coran XIX 29-33)
Marie, la vierge, la pure, mère du Messie (sur lui la Paix !).
Histoire d'une des Dames du Paradis, Marie du Messie (sur lui la Paix !). Bref exposé. Ce que pensent les gens de la Thora de Marie.
Ne l’oublions pas, pour les gens de la Thora, bien que le fils de Marie soit juif par sa mère[2], il est toutefois un magicien fils d’une magicienne. Ses pouvoirs, il les détenait d’Égypte (V. Le Talmud et les différents commentaires de la Thora ou d’autres ouvrages à ce sujet dont "Jésus raconté par les Juifs"). Il est aussi et surtout un bâtard fils d’une bâtarde, Marie ! Soit non conforme à la loi. Le mot hébreu traduit par enfant illégitime est mamzér. Celle-ci, en effet, aurait eu, toujours selon eux, des rapports sexuels avec un certain Pendara[3], un soldat romain de l’époque d’occupation ! A ce sujet dans "Marie, un regard juif sur la mère de Jésus", Schalom Ben-Chorin d'écrire et de répondre : "...Les Toldoth ont été rédigées en hébreu ; elles reprennent, en les appliquant à Jésus, les récits du Talmud concernant un certain Ben-Pandéra ou Ben-Stada. Résumons brièvement leur contenu : Jésus, fils illégitime de Marie et de Joseph Pandéra, est expulsé de la communauté juive parce qu'il se fait passer pour le Messie en pratiquant la magie noire. Dans une compétition magique avec Judas Iscariote, il est vaincu par ce dernier : Tous deux volent dans les airs et Judas souille Jésus par un jet d'urine, rendant ainsi inopérante la puissance magique du nom divin que, de manière abusive, Jésus avait cousu dans sa propre chair.
A Jérusalem, où Jésus se rend pour
la fête de la Pâque, il est arrêté et lapidé. Son corps est attaché à une potence
et finalement jeté dans un canal. Comme ses disciples ne retrouvent pas son
cadavre, ils répandent le bruit de la résurrection de leur maître.
Les auteurs chrétiens ont parfois surestimé l'importance de cet
« anti-évangile » juif. Victor Hugo le compte parmi les écrits saints du judaïsme,
ce qui est parfaitement absurde en dépit du fait que ce texte était quelquefois
lu au cours de la nuit de Noël. Emst Haeckel l'utilise comme source historique
dans ses Weltràtsel ; là encore,
c'est une aberration totale puisque cet écrit n'a été que la réaction — assez
minable, mais compréhensible de la part d'un peuple réduit à l'impuissance[4]
— des Juifs à l'antijudaïsme de l'Église[5].
Signalons qu'une édition scientifique des Toldoth
a été publiée par Samuel Krauss sous le titre Das
Leben Jesu nachjudischen Quellen (Berlin, 1902 ; Hildesheim, 1977)
en langue hébraïque et allemande.
A propos de Marie, les Toldoth
racontent qu'un certain Yo'hanan ou Joseph, descendant de David, versé
dans la Tora et craignant Dieu, s'est fiancé à Nazareth avec une jeune
fille modeste et vertueuse nommée Miryam, originaire de Bethléem et fille d'une
veuve du voisinage. Pandéra, un beau jeune homme sans scrupules, jette son dévolu
sur elle. Au cours d'une nuit de Shabbat, il se glisse auprès d'elle, alors
qu'elle a-ses règles. Dans l'obscurité, elle le prend pour son fiancé
et lui cède après une brève résistance.
Lorsque le vrai fiancé est mis au courant
de l'événement, il est indigné ; il en parle à Rabbi Shimon Ben- Sheta'h
(ce qui constitue un anachronisme) en lui confiant ses soupçons à l'égard de
Pandéra. Là-dessus Miryam tombe enceinte. Puisque Yo'hanan (ou Joseph) sait
que l'enfant n'est pas de lui et, de plus, a été conçu au moment de la menstruation,
il s'enfuit à Babylone pour couper à tous les ennuis qui l'attendent.
Selon une version différente, Miryam est coiffeuse à Nazareth et
entretient une liaison avec un légionnaire romain nommé Pandéra ou Panthéra
; par dérision, elle aussi est appelée Panthéra (« la panthère »). Bien qu'elle
soit par ailleurs fiancée à Joseph, elle est engrossée par ce légionnaire (là
encore, cela se passe au moment des règles) et donnera naissance à un fils appelé
Yeshou.
Le thème de la menstruation est lié à certaines interdictions transmises
par la halakha et la haggada
: les rapports sexuels sont strictement prohibés durant les règles.
Un enfant conçu en période de menstrues est appelé mamzer
beiî nidda (« bâtard de la menstruation ») ; suivant la tradition,
un tel bâtard n'avait le droit d'épouser qu'une prostituée ou une esclave.
D'autre part, les fiançailles étaient considérées comme ayant valeur
d'engagement au même titre que le mariage ; dès lors, les faits relatés dans
ce récit représentent une forme d'adultère.
Or un enfant né de l'adultère est également considéré comme bâtard,
et n'est autorisé à se marier qu'avec un bâtard du sexe opposé.
Ainsi, selon les Toldoth, la naissance de Jésus est entachée d'une double souillure,
celle de la menstruation et celle de l'adultère ; le mythe chrétien de la conception
immaculée est ainsi transformé en son contraire.
Quant au Talmud, il ne contient pas de narration de cette nature.
Cependant, certaines légendes évoquant un homme appelé Ben-Stada, ou encore
Ben-Pandéra ou Ben-Panthéri (parfois aussi Jésus Ben-Pandéra) y sont citées
et mises en rapport avec Jésus.
Le personnage de Marie a été, pour sa part, l'objet de certaines
confusions : Elle a été confondue notamment avec une femme nommée Miryam Megaddia
Neshaya, citée dans le Talmud en tant qu'épouse infidèle d'un certain Papo Ben-Yehouda.
A propos de cette dernière, il est dit dans une baratta
(Guittin 90 a ; Toss. Sota
5, 9) : « Rabbi Meïr dit : De même qu'il y a diverses opinions concernant les
aliments, il existe des avis différents sur les femmes. Certains, lorsqu'un
insecte tombe dans leur coupe, la jettent et ne boiront plus jamais dedans.
C'était là l'attitude de Papo Ben Yehouda : Lorsqu'il sortait de chez lui, il
enfermait sa femme à clef. » L'épouse de Papo (un contemporain de Rabbi Akiba)
avait donc manifestement suscité la méfiance de son mari ; mais le Talmud ne
fournit pas davantage de détails à ce sujet.
Il y a eu confusion — peut-être intentionnelle — entre l'histoire
de Papo Ben Yehouda et celle de Joseph, père de Jésus. De même — selon
l'historien Joseph Klausner — Miryam, l'épouse infidèle de Papo, a été identifiée
d'abord à Marie-Madeleine et ensuite à Marie, mère de Jésus, et cela sans aucune
justification (comme le souligne aussi Samuel Krauss dans son ouvrage précité).
Les Toldoîh Yeshou
d'un côté, et le Protévangile de Jacques d'un autre côté, n'ont qu'une
chose en commun : Ces deux documents déforment de manière fantaisiste le récit
des Évangiles, l'un dans un sens négatif et l'autre dans un sens positif.
Les Évangiles apocryphes ont été qualifiés par Henri Daniel-Rops
de « livres pour enfants » du christianisme ; ils contiennent des récits
fantaisistes, certes plaisants, mais qui ne sauraient prétendre à la moindre
crédibilité historique. Quant aux Toldoth,
on peut considérer qu'elles représentent le cri de révolte à peine audible des
humiliés et des offensés, des torturés et des victimes des bûchers de l'Inquisition[6].
L'un et l'autre recueil de légendes situent en partie à Nazareth
le théâtre de leurs récits chimériques. (Op.
cit. p.p. 49-53. Edit. Desclée de Brouwer.).
Nous dirons : Les Évangiles apocryphes
ont été qualifiés par Henri Daniel-Rops de « livres pour enfants » du christianisme,
soit, toutefois ces ouvrages servent toujours de référence pour bon nombre de
gens de l'Evangile ! Car on y parle de l'enfance de Marie, de ses parents. De
leurs noms respectifs. Et si vous dites à un homme de l'Evangile, le père de
Marie se nomme ainsi, il le niera. Vous constaterez alors que sa référence vient
exclusivement des écrits dits apocryphes ! Si donc ces écrits non et n'avaient
aucune valeur historique ou dogmatique, pourquoi s'y référer en permanence et
n'avoir pas cherché à les faire disparaître depuis bien longtemps ? Secundo
: Contrairement à ce que dit ou essaie de nous faire croire Schalom Ben-Chorin,
tout ce qu'a dit ou écrit certains rabbis
ou sages sur Marie et son fils,
tout cela à bien une preuve historique. Le Messie fils de Marie s'est bien présenté
aux Fils d'Israël comme étant un messager envoyé du Saint et Seigneur d'Israël.
Mais Israël a-t-il cru en lui ? Ses rabbis ? ses sages ? ses dirigeants politiques
et religieux ? Nullement. Au contraire, leur haine envers lui les a poussés
à dire sur sa mère ce qu'ils ont dit. Pour preuve :
N’a-t-il pas été révélé à cet effet :
« Puis (Marie) vint avec lui (son
bébé) le porter à son peuple (dans la Bible, c’est différent, ce sont les gens
dont les Mages, les bergers qui sont, eux, sensés se présenter à elle et à son
fils. V. Bible. Mt. 2 1-12 ; Lc ; 2 8-20).
Ils dirent (les Fils d’Israël, les Judaïsés) : « O Marie,
tu en es venue à une chose énorme (soit, tu as du commettre l’adultère,
la fornication) !
Sœur Aaronide (d’Aaron), ton père n’était pas un homme de mal,
ni ta mère une prostituée ! »
Elle (Marie) fit alors signe vers lui (le nourrisson). Ils (lui)
dirent (les gens présents) : « Comment parlerons-nous à un enfançon
au berceau ? »
Il (le fils de Marie, leur) dit : « Je suis vraiment
l’esclave de Dieu (un de Ses adorateurs, donc ni Son fils et nullement le fils
d’une prostituée). Il (Dieu) m’a
donné (révélé) le Livre (l’Evangile), et désigné prophète (à Lui).
Où que je sois, Il m’a fait béni ; et Il m’a enjoint (parmi
Ses obligations), tant que je vivrai, la Prière et l’impôt (légal)
Et (d’être) charitable (bon) envers ma mère (seulement, car il
n’a jamais eu de père charnel ni nourricier ni spirituel). Il n’a cependant
pas fait de moi un tyran, un malheureux.
Et paix sur moi le jour où je naquis (car nombreux sont ceux qui
en parleront en mal), et le jour où je mourrai (les gens ne prétendront-ils
pas qu’il a été tué, etc.), et le jour où je serai ressuscité comme vivant (comme
toutes les créatures, il connaîtra lui aussi la mort, puis la résurrection)
! »
Voilà Ichoua (Jésus), fils de Marie (cela) en tant que parole de
Vérité, celle dont ils (l’ensemble des gens de la Bible) doutent encore. »
(Coran XIX 27-34).
Ce miracle de l'enfance, l’ensemble du monde biblique refusera
absolument de le reconnaître. Comme les gens alors présents, ils ne peuvent
accepter et reconnaître que le fils de Marie a pu parler alors qu’il venait
tout juste de naître ! Aussi, ils se garderont bien de mentionner un tel
récit dans leurs Écritures respectives.
Les Fils d’Israël, les Judaïsés traitèrent,
à l'époque, Marie de « fille d’Aaron », car selon les commentateurs
coraniques, c’était un homme connu en son temps pour être un homme malsain,
de mauvais aloi. Pour d’autres, c’était plutôt un homme de bonne famille. Pour
d’autres enfin, Marie était descendante de Aaron frère de Moïse. On a dit que
la maison de son père formait les chefs et les docteurs (ahbars)
des Fils d’Israël. Il était leur chef et maître de leurs offrandes. Les avis
sont partagés à ce sujet. Et Dieu est plus Savant !
Le fils de Marie venant à peine de
naître prononça cela comme premier mot (V. Coran XIX 30 et sv.) afin, et selon nos Savants, de reconnaître son caractère
d’orant, de serviteur, afin que l’argument soit décisif contre qui prétendrait
qu’il est Dieu. Il voulut, en présence des gens de son peuple qui avaient calomnié
sa mère, Marie, à son sujet, rendre justice à celle-ci que Dieu avait innocentée
à la fois par la parole de l’enfant et par la compassion du palmier envers elle.
Or la plupart des sentences sont établies sur la déposition de deux témoins
véridiques ; et il n’y a pas de plus véridiques que ces deux témoins-ci.
L’économie que son Seigneur a tracée
pour l’ensemble des humains est que l’enfant vienne d’un homme et d’une femme.
Or, Il a réservé au fils de Marie une économie spéciale, puisque Marie l’a conçu
sans le concours d’un homme, ce qui déconcerta les savants et les docteurs de
ce temps-là, et fut cause de péril pour le commun du peuple et pour les insensés.
Notons que le fils de Marie ne parlera plus par la suite avant l’âge normal
où les autres enfants parlent. « Pourquoi Dieu prendrait-il un enfant ?
Pureté à Lui ! Quand Il décrète un commandement (comme celui-ci), Il dit :
« Sois ! » et c’est. Rien d’autre. » (Coran XIX 35). Alors
pourquoi continuer à dire et surtout chanter le jour de sa naissance :
« Il est né le divin enfant ! » ?
La parole.
O gens du Livre (de la Bible), n'exagerez pas dans votre religion, et ne dites de Dieu que la vérité (Coran IV 171) |
Selon l’Imam Ghazalî (que Dieu lui fasse miséricorde !) : « Reste un mot qui a fait difficulté pour quelqu'un. Il a pensé en effet que partout où est employé le terme « la parole », il signifie exactement ce que les nazaréniens (c'est-à-dire les gens de l'Évangile) sont convenus d'entendre, lorsqu'ils parlent de leurs Personnes[7] divines. C'est cette interprétation qu'ils donnent au mot « parole » dans les passages où ce terme ne peut s'entendre au sens littéral, ce sens entraînant une pluralité d'essence (en Dieu).
Illusion grossière et aveuglement qui
lui ont fait croire que cette acception conventionnelle à propos de laquelle
les nazaréniens ont été amenés par la nécessité que nous avons mentionnée, à
dire ce qu'ils ont dit, devait être la même pour les adeptes de n'importe quelle
foi religieuse.
Il a cru ainsi trouver un témoignage de la divinité
de Ichoua (sur lui la Paix !), dans le passage suivant du Livre Saint «
O gens du Livre, n'exagérez pas dans votre religion, et ne dites de Dieu que
la Vérité. Le Messie Ichoua, fils de Marie, n'est que l'Envoyé de Dieu et Sa
parole qu'Il a jetée en Marie, et un esprit de Lui. Croyez donc en Dieu et en
ses Envoyés et ne dites pas : « Triade » ! Finissez-en donc !
Cela vaut mieux pour vous. Dieu est « unique ! » (Coran IV 171).
J'ai donc voulu arracher le voile qui
recouvre cette difficulté afin que celui qui considère ce passage soit à l'abri
des équivoques trompeuses. Je dis donc : l'être engendré[8]
est produit par deux causes. L'une d'elles réside dans les testicules, et c'est
l'une des deux catégories de la force génératrice. Par elle, le sang aboutit
à un état qui le rend apte à recevoir la force vitale de Celui qui donne les
Formes, l'autre cause est la force contenue dans le sperme quand il passe dans
l'utérus et que se trouvent réalisées pour lui les autres conditions, c'est-à-dire
qu'il soit lui-même un liquide abondant, sain et vigoureux, ni altéré ni alangui,
que l'utérus d'autre part, soit. aussi sans infirmité et qu'il ne survienne
à la femme après le rapprochement, aucune secousse violente qui puisse provoquer
la chute du sperme hors de son sein. Le sperme se trouve alors disposé pour
recevoir de celui qui dispense les formes, la force informante. Sous son influence,
les membres viennent-ils à se constituer, nous avons alors production de la
forme « membrane », et corruption de la forme « spermatique ». Le sujet est
alors apte à recevoir l'esprit, de celui qui le dispense.
Telle est la cause ordinaire qui intervient
dans la constitution de tout être engendré. Ceci admis, nous disons : toute
chose a une cause prochaine et une cause lointaine. Le plus souvent on la rapporte
à sa cause prochaine. On dit ainsi à la vue des prairies verdoyantes : Regardez
l’œuvre de pluie. Alors que c'est Dieu qui en est l'auteur véritable. Et si
l'on voit des plantes vigoureuses sur un terrain aride et dur alors que le soleil
est dans la constellation du Lion (au fort de l'été), on dit : Regardez l’œuvre
de Dieu ! On mentionne ainsi la cause véritable, en l'absence de la cause
courante.
Ces deux principes mis en évidence,
nous disons : En ce qui concerne Ichoua, l'absence de cause prochaine nous est
révélée par des indices certains. Aussi sa formation a-t-elle été rapportée
à la cause éloignée qui est la Parole, car chacun est créé par la parole
de Dieu par laquelle il dit à tout être créé : « Sois » et il est aussitôt.
C'est pourquoi on l'a dit de Ichoua (sur lui la Paix !) afin d'indiquer
l'absence de la cause prochaine courante, et qu'il a été formé par la parole
« Sois », sans l'intervention de sperme auquel on puisse rapporter sa formation,
comme nous l'avons dit.
Le Livre Saint a encore expliqué cela
en ajoutant : « Qu'il a jeté dans Marie », signifiant ainsi, que l'enfant se
forme par le sperme jeté dans le sein de la mère et cet être engendré n'a été
créé que par la parole jetée
dans le sein de sa mère. Et cette parole, c'est l'ordre de se
constituer. Elle n'est donc « jetée
» que d'une manière métaphorique.
Quelque chose de semblable est aussi
rapporté d'Adam, car tous deux ont ceci de commun qu'ils n'ont pas été
formés par les causes ordinaires. Dieu Puissant et Majestueux dit et effet dans
le Livre Saint : « Qu'est-ce qui t’a empêché de te prosterner devant ce que
J’ai créé de Mes [deux] mains ? » (Coran XXXVIII 75). Or Dieu Puissant
et Majestueux n'a point de main. Mais le sens en est : « Je l'ai créé par
Ma puissance », pour indiquer qu'il n'a pas été formé de sperme, mais bien par
Sa puissance, montrant ainsi l'absence de la cause ordinaire. Et quand la cause
ordinaire vient à manquer, l'effet est rapporté à la cause éloignée, qui se
trouve assimilée à la cause réelle qui est alors la parole
de Dieu Puissant et Majestueux.
Ce rapprochement se trouve ailleurs
clairement exprimé quand il est dit . « Il en est de Ichoua, auprès de Dieu,
comme d'Adam qu'Il créa de poussière et auquel il dit ensuite : « Sois !
et il fut » (Coran III 59 ; IV 171). De même ses paroles : « Et un
esprit de Lui » (Coran IV 171),
c'est-à-dire « c'est un esprit
dont la formation provient (directement) de Lui sans l'intervention des causes
ordinaires auxquelles on rapporte d'habitude l'effet produit.
L'expression « de Lui » qui exprime une relation, joue ici le rôle de simple
attribut à l'égard de « esprit » (c'est-à-dire n'a pas un sens partitif, mais
un sens de provenance, d’origine).
Si l'on objecte : votre argument vaut si c'est la
parole qui est ici vraiment cause,
et ici la parole est vraiment
cause, si la proposition est conforme aux lois qui régissent en arabe la protase
et l'apodose dans une phrase de sens conditionnel. Or, il ne peut s’agir
ici de la proposition conditionnelle, car cela entraînerait l'identité de la
cause et de son effet. (V. Belle réfutation
de la divinité de Ichoua d’après le texte de l’Évangile). (à
suivre)
Que le Seigneur des mondes nous guide tous dans ce qu'Il aime et agrée !
[1]
Des hommes vains et effrontés s'agrégèrent à lui ainsi que les vauriens :
Simon, Matthieu… (Jésus raconté par les
Juifs. p. 109).
[2]
Le mot "mère" s'écrie toujours pour nous, et dans notre langue,
avec un m minuscule et non jamais
avec un M majuscule. Partie du monde évangélique a l'habitude d'écrire avec
un M majuscule. Selon eux, Marie est bel est bien la "Mère" de Dieu.
Ce que l'Islam traditionnel rejette.
[3]
Pour plus de détails voir : "Jésus
raconté par les Juifs". (Edit. Berg international Editeurs).
[4]
D'un peuple qui a dit : Et quand de vous Nous avons pris alliance et brandi
le Mont : "Tenez ferme ce que Nous vous avons donné, et écoutez !"
Ils dirent (les Fils d'Israël) : "Nous avons entendu et nous avons désobéi",
tandis que, dans leurs cœurs, par leur mécréance on les abreuvait [de l'amour]
du Veau. Dis(-leur ô Mohammad) : "Comme est mauvais ce que vous ordonne
votre foi, si vous êtes croyants !" (Coran II 93)
[5]
L'auteur semble vouloir minimiser l'action destructive, au sein du message
évangélique, de ses ancêtres. Le peuple n'était nullement un peuple réduit
à l'impuissance, n'avait-il pas le Sceau des Prophètes d'Israël parmi eux
? Cet honneur toutefois, ils n'en voudront pas ! Ils préfèreront rester à
[et dans] la religion de leurs ancêtres. Le Saint et Seigneur d'Israël les
livrera alors à Son courroux et aux nations : 1°) les Perses (Dualistes) et
2°) les Italiens (ancien : Romains, de confession Sabéenne (le Sabéisme. Sabéens,
et par extension le Paganisme), les païens. Époque de Titus)
[6]
Argument peu fiable et défendable. Voir plutôt à ce sujet Coran IV 156. "Tout
est venu de leur mécréance, et de leur parole contre Marie, énorme calomnie…"
Et à cause de cela, le Saint et Seigneur les a livrés au pire de leurs ennemis.
[7]
Soit, le père, le fils et le saint esprit.
[8]
Le Messie selon les gens de l'Évangile a été engendré mais non créé.
Il est consubstantiel avec le divin Créateur, co-créateur, co-éternel avec
Lui. Ce que l'Islam traditionnel rejette.
Lien : Le Messie et sa mère : Pour les gens de la Thora, le fils de Marie est un bâtard fils d'une bâtarde, Marie ! Soit non conforme à la loi. Celle-ci, en effet, aurait eu, selon eux, des rapports sexuels avec un certain Pendara, un soldat romain de l' époque de l'occupation ! Page : http://perso.wanadoo.fr/atil/philo/hist.htm \ Origines du judéo-christianisme.htm
Point de divinité, de dieu que Dieu !
« Vulnerant
omnes, ultima necat. »
Nous ne le dirons jamais assez.
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11/06/07
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