Croyances

LES SOURCES DE LA MÉCRÉANCE ET DE L'INNOVATION

Science du Monothéisme

L'optimisme rationnel, l'alignement détestable, et l'induction expérimentale.

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   La deuxième source mentionnée est celle de l'optimisme rationnel[1]. Celui qui professe cette opinion est unanimement déclaré mécréant. C'est la mécréance des Brahmanes[2], qui nient la Prophétie et traitent de mensonges ce que les envoyés de Dieu ont transmis aux hommes touchant l'obligation de s'incliner ou de se prosterner pour la prière, d'égorger les animaux[3] pour en rendre la consommation licite, etc. Tout cela est, d'après eux anormal[4], et il est impossible que Dieu le Législateur en ait fait un­e loi. Il serait facile à [ces gens], avec la moindre réflexion[5], de constater leur erreur. Si les pratiques dont il s'agit étaient anormales dans le jugement du Très Haut, elles le seraient également dans les actes du Seigneur Majestueux et Élevé. Or, il est incontestable que Dieu le Très Haut donne quelquefois à un individu, par la maladie ou par l'âge avancé (vieillesse), la posture d'un homme incliné ou prosterné, même, il lui enlève quel­quefois la raison, au point que l'homme accomplit des actes bien plus répugnants, montrant, par exemple, sa nudité, mangeant des excréments et toutes sortes d'impuretés ou se souillant avec ces impuretés[6]. Or, si Dieu le Béni et Très Haut peut faire ce qui lui plaît, Il peut également ordonner à Ses créatures ce qui lui plaît. Si Ses actes ou Ses décisions étaient subordonnés à des mobiles (aghrâd), il en résulte­rait qu'Il aurait besoin de ces actes pour arriver à Ses objectifs ce qui est contraire à Sa majesté, à Sa grandeur et à la nécessité de Son autonomie absolue. 

   De cette erreur est née l'hétérodoxie[7] des "Séparés", d'après laquelle Dieu serait obligé d'avoir égard au bien[8] et au meilleur[9] en ce qui concerne les hommes ; les dispo­sitions de la loi divine[10] devraient tenir compte de ce que la raison[11] humaine considère comme bon ou comme mauvais[12], etc., etc. 

   La troisième cause est l'alignement détestable[13], et celui qui le pratique est unanimement qualifié de mécréant. C'est la doctrine des gens [du temps] de l'Ignorance[14] qui, par imitation de leurs ancêtres, associaient[15] à Dieu [d'autres divinités] et adoraient les idoles[16]. Il en est de même de l'alignement du commun des Juifs[17] et des Nazaréniens[18] à l'égard de leurs docteurs[19], en ce qu'ils nient la mission de notre prophète et maître Mohammad (sur lui Prière et Paix !), et de toute imitation d'une mécréance manifeste. 

   Ce type d'alignement a donné naissance à une innovation dont différents types de mécréance pour leur auteur. Tel l'alignement de l'ensemble des "Séparés[20]", des Mordjia[21] et des Corporalistes[22] à l'égard de leurs Anciens (maîtres) et de ceux qui les ont côtoyés et ont propagé ce type d'innovation. Nous avons indiqué plus haut la divergence des opinions qui ont été émises à leur sujet[23]. 

   En disant l'alignement détestable, nous avons entendu laisser de côté l'alignement louable[24], comme celui du commun des Croyants à l'égard de leurs Savants en matière du droit appliqué, la jurisprudence[25]. Quant à l'alignement (taqlîd - تَقْليد) sur des Savants de la Tradition dans les Principes de la Religion[26], il y controverse sur le point de savoir si elle est suffisante. Beaucoup de spécialistes compétents dirent que cela est suffisant si elle fait rejaillir leur détermination[27] dans la Vérité, et, principalement, quand il s'agit de personnes à qui il est difficile de comprendre les démonstrations[28] (adillah). 

   La quatrième cause est l'induction expérimentale[29]. Il est hors de doute que cette induction conduit à une mécréance formelle sur laquelle il y a accord unanime. Telle est la mécréance des Naturalistes, qui affirment que les sphères célestes ont existé de toute éternité et agissent par leur nature sur le monde terrestre[30]. Telle est aussi la mécréance des gens de l'Ignorance[31], qui, trompés par la méthode empirique[32], nient la résurrection et les vicissitudes de la vie future. L'induction[33] empirique a donné lieu aussi a une, hétérodoxie dont les partisans ne sont pas considérés, par tout le monde, comme des mécréants. Telle est la doctrine de ceux qui croient que les causes empiriques sont adventices, qu'elles agissent parce que Dieu a mis en elles une force[34], et que, s'il leur enlevait celle force elles n'auraient plus aucune action. Nous avons déjà parlé de la controverse qui s'est élevée à ce sujet. (à suivre) 


[1] Soit, en arabe : tahsîn al'aqlî.
[2] Barahima. Brahmane. Membre de la caste sacerdotale hindoue, la première des quatre anciennes castes héréditaires de l’Inde. 2. Brahmanisme. Religion de l’Inde (Hindoustan) liée à un système socioreligieux caractérisé par une division de la société en castes. (Le brahmanisme comporte de grandes variations de croyances et de philosophies, puisqu’il n’est en somme que le nom générique des divers développements de la doctrine contenue en principe dans les Vedas et les Upanishad [800-500 av. J.-C.?].). 3. On a dit, les concernant, qu'il suivait, à l'origine, la religion d'Abraham (sur lui la Paix !). Plus tard, cette dernière sera absorbée par ce qui en reste de nos jours. 4. Les Brahmes ((Vieilli) Brahmane) ont hérité d'une croyance d'une des sectes du Sabéisme : la métempsycose ou métempsychose. Transmigration, après la mort, de l’âme d’un corps dans un autre. La croyance en la métempsycose, fondement du brahmanisme.  Cette croyance est très connue et développée aussi dans le Druzisme (chez les Druzes de Châm). 5. Bon nombre des idées du Brahmanisme ne sont-elles pas d’actualité en terre d’Europe ? Par la remise en cause de l’égorgement rituel d’animaux, le fait de préférer le crématorium à la mise en terre, l’adoration de la lumière, , le fait de nier la prophétie et tourner en dérision les Prophètes, etc.
   Question : La Bible et le Coran ont-ils pour origine le brahmanisme ? Toutes les Écritures n'ont pas pour origine cette religion. Toutefois, et après les faux pas des Fils d'Israël, bon nombre de croyances entreront dans le Yéhudisme (judaïsme) et le Christianisme fondé par Paul (dont la métempsychose). Ils subiront une influence certaine, notent les historiens. 
   Actuellement en terres d'Europe biblique, l'homme européen biblique qui recherche une certaine spiritualité, n'hésite pas à adhérer à des religions d'Asie comme le Brahmanisme ou une de ses sectes, le Bouddhisme ou une de ses sectes, etc. Ces religions étant à rattacher au Sabéisme et ses sectes, nullement à la Religion divine : la Soumission !
  
Selon Epiphanius : Il convient de mentionner aussi Thomas More qui dans son célèbre livre « L’Utopie » décrit, à la façon de la « République » de Platon, la cité idéales des humanistes. (...) Le régime de ses habitants est le socialisme pur, l’individu n’est sujet d’aucun droit, tout est commun. Une seule liberté est proclamée depuis le commencement par le roi Utopos : la liberté religieuse, parce que, soutient le roi, la multiplicité des religions est un don « coloré » de Dieu. Conclusion : si Dieu lui-même est l’auteur de tant de religions, chacune siège de tant de vérités, la Vérité unique n’existe pas.
   ...Le XVIe siècle est le siècle de l’oecuménisme : les humanismes, influencés par la pensée cabalistique et talmudique, admiraient discrètement l’Islam auquel ils attribuaient les idéaux de générosité, de fierté, de magnanimité et de dignité ; ils chantaient Saladin et ses entreprises, et quand le pape Pie II (Enea Silvio Piccolomini), leur grand ami, proclama la Croisade contre les Turcs, ils réagirent furieusement...
   ...Les religions étaient donc toutes vraies, étant donnée leur origine astrologique commune, mais d’une vérité relative et complémentaire ; elles étaient en réalité des formes particulières et respectables d’une Religion Universelle unique et indéfinie. Conséquence : la religion catholique qui se proclamait l’unique vraie religion apparaissait au contraire dans une telle logique comme fausse. De là découle l’intolérance des humanistes pour la Révélation et les dogmes, qui déboucha en une rébellion ouverte, sinon en conjuration comme celle de Lelio Sozzini (ou Socin), siennois, qui en 1545 fonda à Vicenza une société secrète pour la destruction du Christianisme.
   ...On pourrait se demander quel était le motif profond de cette soif de liberté religieuse dans un État chrétien où la population dans son ensemble était restée attachée à sa foi : les humanistes ne revendiquaient pas le droit d’adorer le vrai Dieu, car au XVIe siècle ce droit était déjà assuré ; il ne leur restait donc que la revendication du droit de refuser cette adoration. (Op. cit.).

[3] à l’instar de certains pays du monde de l’Évangile d’Europe et d’ailleurs.
[4] Qabîh, ignoble, une action abominable, vile, répugnante, hideuse. Les gens qui prennent la défense de certains animaux domestiques comme le mouton, ne sont-ils pas, d'une certaine façon, des adeptes de cette pensée ? On retrouve ce genre de croyance à travers certaines sectes, bibliques, du Pharaonisme (pluralisme des partis comme les gens se réclamant de l'extrême gauche) : l'anti-spéciste (qui s'oppose à l'exploitation et à la consommation des animaux par les êtres humains). Le végétarisme n'a rien d'obligatoire mais se trouve pratiqué par certaines gens de par le monde.
[5] Litt.: s'ils avaient regardés la chose avec beaucoup d'attention, plus profondément…
[6] Tout matérialiste ou naturaliste attribuera plutôt tous ces choses précitées à des phénomènes naturelles, et non jamais à son divin Créateur.
[7] En arabe, bid'ah. Hétérodoxie, hétérodoxe. Didac. Qui s’écarte de la doctrine, des idées reçues, spécialement en matière de religion. Exégèse, opinion hétérodoxe. Ant. orthodoxe. 2. Innovation, innover.  Introduire qqch de nouveau dans un système établi. (Op. cit.).
[8] En arabe, salâh (avec un sâd). Condition, convenance.
[9] En arabe, islâh, amélioration, réforme.
[10] Selon H. Corbin : Pour traiter de la justice divine, les Mo'tazilites traitent de la responsabilité et de liberté humaine (on a déjà signalé leur accord avec les Shî'ites sur ce point). Ils signifient par là que le principe de la justice divine implique la liberté et la responsabilité de l'homme, ou bien encore, que notre liberté et notre responsabilité découlent du principe même de la justice divine. Sinon, l'idée de récompense ou de châtiment dans l'au-delà est vidée de son sens, et l'idée de la justice divine privée de son fondement. Cependant, comment est-il possible de concilier l'idée de la liberté humaine et le fait pour l'homme d'être maître de son destin, avec certains passages qôraniques qui affirment le contraire, par exemple lorsque le Qôran déclare expressément que tout ce qui nous arrive est selon la Mashî'a divine, ou que tout ce que nous faisons est écrit dans un registre céleste ? A cela, les Mo'tazilites répondent que la Mashî'a divine (on pourrait traduire la "Volonté divine foncière") qui englobe toute chose, ce ne sont ni ses actes de volition (Irâda) ni ses actes de commandement (Amr), mais le dessein éternel et le génie créateur de Dieu, lesquels sont deux aspects de sa connaissance infinie. De même, l'affirmation qôranique que "toute chose est inscrite dans un registre céleste" exprime métaphysiquement la connaissance divine elle-même. Celle-ci ne s'oppose pas à la liberté humaine, son objet étant l'être, non pas l'acte, comme dans le cas de la volition et du commandement.
   Il y a plus. En affirmant la liberté humaine, les Mo'tazilites déclarent que ce principe ne découle pas seulement de notre idée de la justice divine, mais, de plus et surtout, est en plein accord avec le Qorân lui-même, lorsque celui-ci affirme expressément que toute âme est responsable quant à ce qu'elle acquiert : "Celui qui fait le bien, le fait pour soi-même ; celui qui fait le mal, le fait contre soi-même." Ce verset et beaucoup d'autres affirment la liberté humaine. Enfin, tous les musulmans admettent que Dieu leur a imposé des obligations d'ordre culturel, moral, social, etc. Comment concevoir l'idée d'obligation sans admettre que l'homme est libre, maître de ses actes ?
   Les promesses dans l'au-delà (Wa'd et wa'îd). (…) Les Mo'tazilites lient cet article de foi à leur conception de la justice divine et de la liberté humaine. La justice divine postule que ne soient pas traités de la même façon celui qui reste fidèle et celui qui commet l'infidélité. Quant à l'homme, la liberté une fois admise, implique qu'il soit responsable de ses actes, dans le bien comme dans le mal. Ainsi l'idée de la grâce divine ne passe que très discrètement dans l'enseignement mo'tazilite ; celle de la justice y occupe une place prépondérante. (Op. cit.).
[11] Le problème entre la raison et la foi est un problème abordé par H. Corbin : (L'Ach'arisme) y confirme sa vocation qui l'oppose aux extrêmes : d'un côté les Mo'tazilites qui ne veulent reconnaître que la raison et le rationnel, et de l'autre les littéralistes qui ne veulent pas en entendre parler. Si on admet la thèse mo'tazilite reconnaissant la raison humaine comme l'arbitre absolu, aussi bien dans le domaine des choses temporelles que sur le plan spirituel, le simple croyant pourra se demander : pourquoi dois-je nécessairement acquiescer à une Loi religieuse ? Sans doute le Mo'tazilite répondra-t-il que la religion est une nécessité d'ordre éthique et social pour la masse, du fait que tout le monde ne soit pas capable de se guider à la lumière du vrai et du bien. Soit. Mais lorsque l'individu conscient atteint sa maturité, pourquoi assumerait-il encore quelque engagement religieux, alors qu'il estime être en mesure, par son expérience personnelle, d'atteindre la vérité et d'agir en conséquence ?
   Or, ceux pour qui la raison humaine est tout et ceux pour qui elle n'est rien, aboutissent à la même séparation de la raison et de la foi. Les Mo'tazilites exilent la foi religieuse, parce que l'individu conscient n'en a plus besoin ; à l'extrême opposé, les littéralistes exilent la raison, sous prétexte qu'elle n'est d'aucune utilité en matière religieuse, où seule la foi est requise. Mais alors pourquoi le Qôran incite-t-il au raisonnement et à la spéculation ? Pourquoi invite-t-il notre intelligence à s'exercer sur les objets proprement religieux, l'existence divine, la providence divine, la révélation, etc. ? (Op. cit.).
   Nous dirons : La raison est parfaite chez l'homme, saint d'esprit et de corps, qu'en sa quarantième année. Aussi, nul n'est prophète ou messager qu'en sa quarantième année. Dans le Druzisme, l'homme est majeur ou dit responsable de ses actes, qu'en sa quarantième année. Dans l'histoire de l'Europe, la raison a fait trembler, à une certaine époque, partie du monde biblique. La concernant, on a dit notamment : Le concept philosophique de raison est né, en même temps que la philosophie elle-même, chez les présocratiques grecs (Ve s. av. J.-C.), lorsque le terme de logos, qui désignait tout discours (incantation, prière ou poème) s’est appliqué plus spécialement au discours logique, argumenté et convaincant. La raison qui prononce ce discours est la faculté de raisonner, d’ordonner entre elles des propositions. Les premiers grands philosophes, Platon et Aristote veulent mettre le jugement au service exclusif de la vérité et du bien. La raison s’oppose à l’argumentation spécieuse (V. sophiste) et aux passions, aux désirs déréglés: elle fonde la morale. Pour le christianisme, la raison est la «lumière naturelle»; certains théologiens opposeront la foi à la raison. À l’inverse, les «philosophes» du XVIIIe s. opposeront la raison à «l’obscurantisme» clérical. Dans son sens le plus philosophique, chez Descartes ou chez Kant, la raison est l’ensemble des principes a priori, c’est-à-dire universels, nécessaires et indépendants de l’expérience, grâce auxquels l’homme (s’il emploie cette faculté avec méthode) comprend le monde et le domine. (Op. cit.).
   Quant au Sophisme, on nous dit : Les sophistes sont des penseurs du Ve s. av. J.-C. qui développèrent la dialectique dans un sens relativiste et sceptique. Professant une philosophie empiriste et sensualiste, ils firent donc la critique des croyances religieuses de la Grèce antique. Les plus célèbres sophistes furent Protagoras, Prodicos, Hippias et, au IVe s. av. J.-C., Gorgias. Platon, qui les a attaqués avec insistance tout au long de son œuvre (et notamment dans les dialogues Protagoras et Gorgias), a contribué à leur discrédit. (Op. cit.).
   En France, partie du monde biblique s'emparera de la "Raison", et en fera sa nouvelle divinité. D'ailleurs, certains Hauts dignitaires de l'État, hommes révolutionnaires de l'époque, ne la déifieront-ils pas et n'inviteront-ils pas alors le peuple tout entier à en faire autant ? On a dit à ce sujet, que ce nouveau culte était destiné à supplanter le christianisme sous la Révolution française. Mais ne se proposait-il pas également, dans une période plus ou moins longue, d'abolir purement et simplement tous les cultes existants en France ? Il fut proposé par les hébertistes (V. Hébert). La Raison fut célébrée à N.-D. de Paris («Temple de la Raison») le 10 nov. 1793. Ce culte disparut avec les hébertistes (mars 1794) et Robespierre instaura à sa place celui de l’Être suprême.
   Le fait que Robespierre instaure ce nouveau culte, ne signifie nullement un retour, pour le peuple de France, au Dieu du culte ancien : le catholicisme. Mais plutôt par l'emploi de ce terme ambiguë, à un retour vers un certain Déisme, soit, la position philosophique de ceux qui admettent l’existence d’une divinité, sans accepter de religion révélée ni dogme. « Le déiste seul peut faire tête à l’athée, le superstitieux n’est pas de sa force ». (Diderot). Ce terme ambiguë ne figure-t-il pas également dans la déclaration des droits de l'homme et du citoyen ? N'oublions pas avant cela, l'apparition en France d'une nouvelle religion : l'Antithéisme. Ce mot, nous dit-on, inventé par le socialiste Pierre Joseph Proudhon (1809-1865), et qui signifie : Attitude qui consiste à combattre Dieu considéré comme un mal pour l’homme. Repris plus tard, et en chœur, par les partisans du "Matérialisme" dialectique, de l'athéisme, de la mécréance et du paganisme, et autres.
[12] On retrouve ce même genre de raisonnement dans d'autres religions, comme celles des gens de la Bible. Selon cette idée établie, la religion doit s'adapter à l'époque où chacun de nous vit, au goût des gens, à leurs aspirations, etc. Et en aucun cas, les créatures doivent et ont à se mettre au diapason de la religion divine. Tout est à sens unique. Toujours selon ce même raisonnement, Dieu exige, certes, mais l'homme dispose !
[13]Soit, taqlîd radî (avec un dâl) : mauvaise habitude, imitation de mauvaise réputation.
[14] Soit, des Arabes avant l'Islam.
[15] L'associationnisme des anciens arabes, de ceux de l'Ignorance, diffère toutefois de celle des gens de l'Évangile.
[16] comme manât, allât, etc.
[17] Selon le Messager de Dieu (sur lui Prière et Paix !) : "Les Fils d'Israël se sont divisés en 71 sectes : toutes iront en Enfer, sauf une. Celles issues de Ichoua (Issa-Jésus) fils de Marie sont au nombre de 72, toutes iront en Enfer, sauf une. Ma communauté, elle, se divisera en 73 sectes, toutes iront en Enfer, sauf une." On lui demanda : "Quelle est donc cette unique sauvée, ô Messager de Dieu ?" Il dit : "L'Islam, c'est-à-dire la communauté des Soumis qui seront avec moi et comme vous". (Transmis par Abou Dawoud, Tirmidzî, le fils de Mâdja et le fils d'Hanbal. Elle aurait été transmise, à part Abd Allah fils de Omar, aussi par Abou Horairah, mais sans la mention : "toutes iront en Enfer sauf une." (Aldjami alçaghir de Souyouti, n° 1223).
   Cette division n'existait pas au temps du Messager, ni à l'époque d'Abou Bakr, de 'Omar et Othman (que Dieu les agréés !). Cela se produisit qu'au fil des années, et après la mort des Compagnons, des Successeurs (altabi'oûn).
   La base des 73 sectes, selon l'avis de certains de nos pieux Savants, est la suivante :

   Les Sortants (kharidjites) :   15 sectes.      Les Djahmiyya :      1 secte.
   Les Séparés :                          6 sectes.      Les Nadjdjariyya :   1 secte.       
   Les Mourdjites :                12 sectes.          Les Dirâriyya :        1 secte.
   Les Chiites :                       32 sectes.          Les Koullâbiyya :    1 secte. 
   Les "Anthropomorphistes" :    3 sectes.   

   Ce qui fait au total soixante douze sectes, toutes différent selon leurs opinions passionnelles et étant en désaccord. "A l'exception de ceux auxquels ton Seigneur a fait miséricorde (Coran XI 119), c'est-à-dire les "Gens de l'Election", les "Gens du Salut", les "Gens de la Tradition du Prophète et de la Communauté", qui eux, sont d'accord entre eux selon la Vérité et à qui nulle mauvaise intention ne saurait porter préjudice.
   Toutes ces sectes sont "déviationnistes" (mourrâq), "mécréantes (kouffar), "associationnistes" (mouchrikîn), "égarés" (doullâl), "laxistes" (mouhmila), et "anarchistes libertins" (zanâdiqa ibâhiyya). Ils commettent les actes prohibés, permettent les choses interdites et ne respectent ni temps ni lieu sacrés. Ce sont tous, selon nos pieux Savants, des ennemis des Croyants et des "hypocrites" (mounâfiqoûn) de cette Communauté, or l'hypocrisie est mécréance. Ils affichent l'Islam publiquement alors que dans leur for intérieur ils ne croient pas en Dieu, comme les hypocrites de l'époque du Messager de Dieu (sur lui Prière et Paix !). Ils sont tout entiers en proie aux ténèbres, "ténèbres sur ténèbres" (Coran XXIV 40) : celles de la nature, celles de l'ignorance, celles de l'opinion passionnelle (hawâ), celles de la parole, celles de l'action, celles de l'entrée (en ce monde), celles de la sortie (de ce monde), celles de l'outre-tombe (barzakh), celles de la Résurrection, et celles du séjour de la Perdition" (dâr albawar). Les ténèbres les accompagnent inséparablement dans toutes ces phases (de leur être), ce sont eux les gens du "degré le plus bas de l'Enfer" (Coran IV 145).
   Ils professent tous que Dieu ne connaissait pas, avant qu'il ne fût, ce qui n'était pas encore et qui fut ensuite (opinion courante et développée chez bon nombre de gens du monde biblique d'Europe), et ils soutiennent qua Sa science est produite (mouhdhath) simultanément avec les êtres contingents (hawâdith), que les êtres contingents comme les vagues, se suivent les uns les autres, disparaissent et s'évanouissent, et que le Paradis et l'Enfer sont des noms sans réalité (litt. ; "sans signifié" : bi ghair mousammâ). Il n'y a que des degrés divers et certaines différences dans cette conviction qui est la leur. Qu'on le sache, quiconque croit en cela est un mécréant à l'égard de Dieu, l'Infini (al'azim), du Texte de la Révélation et de la Tradition du Prophète, et cette mécréance fait sortir (son ou ses auteur(s)) de la Communauté (milla).
   Remarques : En Islam, une secte peut émerger puis disparaître, puis réapparaître d'une certaine façon, sous une autre forme et sous un autre nom. Elle peut aussi, une fois apparue, donner naissance à des sous-sectes, qui elles-mêmes donnent naissance à d'autres ramifications, etc. Secundo : une secte peut apparaître dans une partie d'une globe, avoir des ramifications dans le monde entier, mais chaque ramification peut porter un nom différent selon telle ou telle partie du monde où elle s'implante. Toutefois, le nombre de 73 sectes ne saurait apparemment changer. Et Dieu est plus Savant !
   Le Messager de Dieu a dit dans son célèbre sermon :
   "Je vous recommande de craindre Dieu, d'écouter et d'obéir (à votre chef), même si c'est un esclave éthiopien. Ceux qui vivront après moi verront en effet beaucoup de différents. Tenez-vous en donc à ma Tradition et à la tradition des vicaires (khalif) bien guidés qui viendront après moi ! Mordez-y à pleine dents ! Et prenez garde aux nouveautés (dans la religion), car toute innovation (bid'a) est égarement !" D'après Aboû Horairah, le Messager de Dieu a dit : "Tout homme qui incite à suivre la voie droite et qui est suivi, aura la même récompense que ceux qui le suivent, elle ne sera pas moindre que la leur ; tout homme qui incite à l'égarement et qui est suivi, sera tenu pour responsable des mêmes fautes que ceux qui le suivent, pas moins qu'eux."
[18] Dans le Coran, les gens qui suivent l'Évangile sont appelés Naçarâ, soit, Nazaréniens et non chrétiens, secte du Nazarénisme. Et le monde de la Synagogue parle de Jésus le Nazaréen. Ou le Nazaréen, tout court.
[19] En arabe, ahbâr. Leurs savants religieux. Ancien : scribe.
[20] Les Séparés (mou'tazila), secte ancienne fractionnée, elle même, en 6 sectes. Les partisans du libre arbitre (les qadariyya), autre secte ancienne, se confondent pratiquement avec les Séparés. Les partisans du libre arbitre sont, selon une version les frères des Nazaréniens (chrétiens), selon une autre version, les Mages (Dualistes) de cette communauté. En tant qu' "associationnistes" quand ils affirment qu'il y a avec Dieu un autre créateur. Dieu a flétri par avance leur mensonge, par Sa parole : "Y a-t-il un créateur autre que Dieu (Coran XXXV 3) ?" par celle-ci : "Dis : je me réfugie auprès du Seigneur de l'Aube contre le mal de ce qu'Il a créé (CXIII 1-2)", et par d'autres versets ayant la même signification.
[21] Secte ancienne fractionnée, elle même, en 12 sectes. Cette secte est "laxiste" (mouhmila), car ils professent la négligence des obligations légales et espèrent la Vie future sans l'accomplissement des œuvres. Selon une tradition "se sont les Juifs de cette communauté" (Kanz al'ommal, I, 83, etc.). Par ce qu'ils les imitent.
[22] Soit, ceux qui donnent à Dieu un corps matériel ou spirituel.
[23] Livret 2.
[24] Contrairement à l’idée reçue, l’Imam se démarque nettement des gens de la Réforme : Salafisme, Taymiyisme, Wahabisme, etc., et tout ce qu’on a pu penser sur lui. Lesquels refusent de croire à la transmission d’un enseignement de maîtres en maîtres. Le Prophète de l’Islam a reçu un enseignement de l’ange Gabriel. Puis, il le communiqua à ses compagnons et ainsi de suite jusqu’à nos jours. Le mouvement de la Réforme voudrait nier ce fait et faire comme partie du monde de l’Évangile, se limiter au Livre divin et à la Tradition (les logia). Se plier donc à l’enseignement et à l’obéissance d’un maître, pour eux, est inacceptable et incompatible à leur façon de voir leur religion.
[25] En arabe, 'ilm alfourou'.
[26] Soit, ousoul addîn.
[27] Fermeté à rester dans le chemin… L'Imam, et contrairement à l'idée reçue, n'est pas contre le taqlid, l'alignement sur une école, un imam... Il explique ici clairement son point de vue. A l'inverse du monde dit du Salafisme, lequel monde suit aveuglément ses propres maîtres comme : le fils de Taymiya, Albanais, Mohammad Abdel Wahhab, pour ne citer qu'eux. Et à eux d'interdire, de recommander, de servir, de vénérer et de croire qu'à leurs maîtres et leurs avis juridiques (fatwas) ! Ils combattent (le cas échéant par la force des armes) les quatre Écoles de Jurisprudences et les deux Écoles sur la Science du Monothéisme. Tout fils d'Adam soumis, selon eux, qui refuse d'obtempérer à leurs ordres est considéré par eux comme un renégat, un égaré, un innovateur, un associateur, un pécheur endurci... Sur lui doit être appliqué la peine capitale.
   Les Savants de la Tradition et du consensus considèrent, dans leur majorité, la secte dite du Salafisme (Salafiya) et ses composantes comme une secte très dangereuse pour la Communauté, a ne pas suivre ni fréquenter ni recommander, ni étudier surtout aucun de leurs ouvrages, ni assister à aucune de leurs leçons. Comme une secte faisant partie des 'Sortants' (arabe : kḫawarij, خوارج, « dissidents »), secte extrémiste. Prier derrière eux n'est donc pas valable ! Les gens de cette secte sont connus et décrits par de nombreuses gens comme extrémistes, insociables, durs, intransigeants, sanguinaires, brutaux, violents, vulgaires, indisciplinés, aucune éducation, de savoir vivre, suppôts et sbires du monde biblique à travers le monde depuis la fin de l'empire ottoman.
[28] Après la chute de l'empire othoman (ottoman), il est apparu, en terre d'Arabie, une nouvelle doctrine qui encourageait les gens à ne plus dorénavant suivre leurs Écoles juridiques. Deux courants se sont alors affrontés : l'un se réclamant du salafisme (soit, se dénommant et se réclamant des pieux Anciens), et représenté dans la personne du fils de Taymiyah (VIIe/XIIIe siècle), et de son disciple, le fils Alqayyim aldjaouzîya, et également de Mohammad fils de Abdel Wahhab (XVIIIe s.) ; lequel mouvement sous l'impulsion de leurs défenseurs et disciples prêchèrent un retour à l’interprétation littérale du Coran, sur la valeur absolue du texte littéral de la Révélation et de la Tradition. L'autre, représenté par les quatre Écoles juridiques traditionnelles : Hanafites, Chafé'ites, Malékites et Hanbalites, et les deux Écoles du Monothéisme traditionnel : Ach'arites et Matorîdîtes. Selon ce dernier, il est nécessaire (wadjib), pour toute personne soumise, de suivre une École. Et non de prendre un peu de chacune d'entres elles ou de se limiter à l'enseignement prêché par le salafisme. Malgré la force incisive de la critique salafite, le deuxième courant conserve son rang prédominant dans l'Islam traditionnel jusqu'à nos jours. La renaissance de l'Islam traditionnel, quels que soient les critiques diverses dont il est constamment l'objet, ne peut que favoriser cette prépondérance d'un Islam traditionnel. Et Dieu est plus Savant !
[29] Soit, en arabe : rabta (avec un tâ) ala'dy.
[30] Les mondes de… Doctrine aussi du Sabéisme, du Dualisme. Lire..., autre : Lire..., autre : Lire..., Lire...
[31] Des arabes associateurs du temps de l’Ignorance. De Makkah, Arabie.
[32] Empirique. Etym.: grec empereikos, "celui qui se guide sur l'expérience". Dans son acceptation philosophique, il ne faut pas, nous dit-on, confondre l'adjectif empirique avec le substantif empiriste, ce qui signifie "partisan de l'empirisme". Il est parfaitement possible d'admettre que certaines de nos connaissances ont un contenu empirique sans faire de l'expérience le fondement unique de la connaissance. Pour Kant, par exemple, les propositions des sciences de la nature (les lois scientifiques) ont évidemment un contenu empirique, mais elles ne s'y réduisent pas : dans leur forme de lois., elles dérivent de principes a priori de l'entendement. Secundo : Loke est l'auteur du texte "canonique" de l'empirisme. L'âme, écrit-il, est une table rase, une page blanche vide de caractères. "Comment en vient-elle à recevoir des idées […] ? D'où puise-t-elle les matériaux qui sont comme le fond de tous ses raisonnements et de toutes ses connaissances ? A cela, je réponds d'un mot, de l'expérience" (Essai philosophique concernant l'entendement humain, I, 2). 2. Qui se fonde sur l’expérience et non sur un savoir théorique. Des connaissances empiriques.  3. Empirisme. 1. Système, méthode qui se fonde sur la seule expérience sans recourir au raisonnement, à la théorie. 2. Philosophie : Doctrine selon laquelle toute connaissance dérive de l’expérience (opposée au rationalisme et à la théorie des idées innées). 4. Empiriste. Partisan de l’empirisme. Empiristes matérialistes (Bacon, Hobbes, Locke, etc.), idéalistes (Berkeley, Hume, etc.). (Op. cit.)
[33] Induction. 1. Philosophie : Manière de raisonner consistant à inférer une chose d’une autre, à aller des effets à la cause, des faits particuliers aux lois qui les régissent. Raisonner par induction. Ant. déduction. 2. Au sens le plus général, l’induction est une inférence plus ou moins conjecturale : le chasseur, à partir des traces, induit le passage récent du gibier. Pour les logiciens et les philosophes, l’induction est la démarche intellectuelle qui conclut de propositions singulières ou spéciales, dites inductrices, à une proposition induite qui entraîne pour conséquences les propositions inductrices. Cette démarche peut avoir la forme d’un syllogisme. Mais il est un autre type d’induction, où la conclusion induite déborde largement les propositions inductrices dûment établies; ainsi, une loi s’applique non seulement aux faits qui ont été observés et ont fourni les propositions inductrices, mais à tous les faits du même genre qui n’ont pas été observés, notamment aux faits futurs. Cette induction amplifiante court le risque d’effectuer une «généralisation hâtive»: tels et tels métaux sont solides à la température ordinaire, donc tous les métaux le sont, ce qui n’est pas vrai du mercure. (Op. cit.)
[34] Pour la Scolastique (occidentale), ce sont les puissances internes aux choses qui jouent un rôle essentiel. L'opium fait dormir parce qu'il y a en lui une "vertu dormitive", une puissance ou qualité faisant dormir.



Point de divinité, de dieu que Dieu !
« Vulnerant omnes, ultima necat. »
Nous ne le dirons jamais assez.
Explicit totus liber.

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