Sujet : Juifs et Américains. Rois de l'Afrique du Nord. 
Auteur : André Chaumet
Edit.: Editions du C.E.A. 1943


              I. —— L'ALGERIE AVANT LA CONQUETE FRANÇAISE 

   L'Algérie est moins — au sens propre du mot — une-colonie qu'un prolongement de la France, une véritable province française. Solidement encastrée entre le Maroc et la Tunisie dont elle forme le trait d'union, elle représente un bloc homogène, au climat relativement tempéré et aux productions complétant admirablement celles de la France métropolitaine.
   Le bloc Algérie-Tunisie-Maroc a connu et subi des destins divers et sa longue histoire n'est faite que des vicissitudes qui agitèrent — dès l'aube de l'antiquité — les passions humaines.
   Sous les noms de Libye et d'Africa, il a eu comme maîtres tour à tour les Phéniciens et les Romaine. Sous ceux de Maghreb et d'Etats barbaresques, il a appartenu aux Arabes puis aux Turcs. Enfin, sous le terme générique d'Afrique du Nord, il s'est rallié au système continental de la colonisation française et espagnole. 

  déjà les Juifs en avaient fait leur terre promise... 

   Merveilleusement situé, au carrefour de la Méditerranée, entre l'Europe et l'Afrique d'une part, le nouveau monde et l'Asie d'autre part, ce territoire béni ne manqua pas d'attiser les pires convoitises.
   Le Juif éternel, chassé de la Terre Promise, errant dans les bagages des conquérante migrateurs, y fit son apparition à l'époque de Salomon (Xe siècle avant notre ère) et y vint chercher refuge après le sac de Jérusalem par Nabuchodonosor (VI° siècle)[1].
  Le géographe Strabon affirme qu'au II°  siècle avant Jésus-Christ, ils y étaient fort nombreux[2]. Déjà !...
  On retrouve en tout cas facilement leur tracé en Libye dès le IIe siècle de l'ère chrétienne[3]. Formés à l'école des Pharisiens, ils tentèrent plusieurs fois de se révolter contre Rome. Vaincus sous Hadrien en 117, les survivants se réfugièrent dans le désert de Mauritanie, où ils vécurent au milieu des Berbères... 

 Les Berbères deviennent esclaves  dans leur propre pays... 

  Très vite, les Hébreux domestiquèrent les indigènes. On sait qu'ils connaissent à merveille le moyen de transformer en esclaves les habitants de la contrée de laquelle ils reçoivent l'hospitalité. « Tu habiteras de grandes et belles villes que tu n'auras point bâties, tu boiras l'eau des citernes que tu n'auras point creusées... » a dit le Deutéronome...
   C'est ainsi que peu à peu les Berbères se laissèrent convertir  au judaïsme[4] et n'eurent plus qu'une volonté : celle de leurs maîtres !... 

   Où l’agneau devient enragé... 

  Mais dès 197 après Jésus-Christ, une violente lutte s'engage entre la nouvelle Rome chrétienne et les Hébreux. En 535, les synagogues sont fermées et le culte judaïque suspendu. Réfugiés dans les massifs montagneux de la Tripolitaine et de l'Âurès, les Juifs y enferment leur hargne et s'efforcent de recruter de nouveaux disciples. De cette époque, sans doute, découle la légende juive qui veut que la fameuse reine guerrière du VIIe siècle, la Kahina, surnommée la « Jeanne d'Arc africaine », fût de gang judéo-berbère[5]

    La domination arabe. 

    Les premiers temps de cette domination[6] furent favorables à Israël, qui lança dans les camps et les cours des souverains arabes et des chefs de tribus ses savants talmudistes, ses conteurs et ses philosophes. En 910, Fez accueillit les fameux grammairiens Dounasch ibn Labrat et Jehuda ibn Hajjoudj. Mais le Juif ne sait pas triompher sans mesure. La dynastie des Almohades allait bientôt le rappeler à une plus saine notion des lois de l'hospitalité.
    Maïmonide, qui avait cru échapper à la fureur arabe en quittant Fez, fut obligé de se faire passer pour Musulman[7] ! Grandeur et décadence...
    Par contre, s'il ne sait pas triompher silencieusement, le Juif sait attendre[8]. La chute de la dynastie almohade, le démembrement de l'empire, lui permirent de retourner à sa foi et de circuler librement. Cette histoire de la spéculation juive sur les batailles perdues s'est beaucoup répétée dans le monde depuis ! Dès cette lointaine époque, il fut en Afrique du Nord doté d'un statut qui ne fut guère modifié jusqu'à l'arrivée des Français[9]. Contraint[10] de porter des vêtements jaunes et une coiffure noire, il lui  fut interdit de porter des chaussures de cuir, d'avoir un cheval sellé, de porter des armes[11]. Les Juives ne pouvaient dissimuler leur visage sous le voile et se faire passer pour Arabes... Moralement et physiquement, la communauté juive se trouvait enfermée dans le ghetto qu'elle avait si largement coopéré à se construire par ses exactions sans nombre en territoire maghrébin.
    Bernard Lazare lui-même s'est étonné de l'universelle inimitié qui toujours frappa - à travers les siècles — ses coreligionnaires. Mais au lieu de chercher des raisons fort compliquées où la psychanalyse des peuples trouve sa place parmi d'autres savantes mais incompréhensibles élucubrations du même genre, pourquoi ne s'est-il pas penché sur les ravages et le spectacle de désolation qui toujours et partout suivit le passage et l'installation de ses compatriotes en territoires conquis à force de ruses, d’hypocrisies, de promesses et de platitudes[12] ?... 

 L'Espagne se libère du Juif. L'Algérie le reçoit... 

   Or, c'est précisément ce qui encore se passa en Afrique du Nord[13]. La proscription d'Espagne en 1492, suivie de celle du Portugal en 1496 — où les Juifs s'étaient rendus insupportables — les jeta en masses de plus en plus compactes vers l'Algérie et le Maroc, nouvelles terres promises...
   Toutefois, les Espagnols ne tardèrent pas à prendre place à leur tour à Oran et à Bougie où ils imposèrent lourdement les enfants d'IsraëL 

   Les Turcs conquièrent l’Algérie... 

   La domination espagnole ne fut pas de longue durée et bientôt elle fut même totalement remplacée par celle des Turcs qui devinrent les véritables maîtres du pays jusqu’en 1830[14]. Les Juifs assagis organisèrent alors leur existence tout en faisant appel à ceux des leurs qui, vivant en Italie, en Tripolitaine ou en Egypte, ne tardèrent pas à venir les y rejoindre. 

   L'histoire réelle d'une conquête... 

  On parle beaucoup, dans les manuels d'histoire et dans les mémoires de l'époque, de la célèbre campagne d'Algérie, qui devait amener, avec la reddition d'Alger, l'occupation et la conquête françaises de tout le territoire nord-africain ; mais ce que l'on connaît moins ou pas du tout et ce dont surtout on ne parle jamais, ce sont des causes profondes, et très antérieures à 1830, qui ont entraîné cette glorieuse expédition militaire française.
  Selon les thèses officielles, c'est le fameux « coup d'éventail » qui aurait été à l'origine de la fondation de notre empire colonial en Afrique, entraînant ainsi la pénétration coloniale du continent noir, en même temps que I' « européanisation » de la côte sud de la Méditerranée.
  En réalité, il en va de celle légende ou de cette anecdote politique comme de beaucoup d'autres. Elle confond le déclenchement d'un événement important dans l'histoire du monde avec les causes de cet événement et prend au surplus quelques liberté avec la vérité historique... 

   Un petit épicier juif et la campagne d'Egypte... 

  Au milieu du XVIII° siècle, vivait paisiblement, en apparence du moins, à proximité de la porte Azoun, à Alger, un tout petit épicier juif qui se nommait Bou-Kris. Bou-Kris, s'il était pauvre, était cependant riche d'une foule d'idées qui le menèrent rapidement à la prospérité. Marchand de grains, il adjoignit à son négoce le commerce de la quincaillerie et se fit une enviable renommée. Pour comble de chance, il avait un parent installé à Livourne et dont le nom italianisé s'était transformé de Bou-Kris en Bacri. Ce Bacri eut l'idée de créer une banque à Alger et d'en confier la direction à son cousin, l'épicier de la porte Azoun. L'affaire fut rapidement conclue. Un associé juif fut trouvé. Et c'est ainsi que s'ouvrit à Alger la banque Bacri-Busnah.
    Jusqu'ici, rien au fond que de très normal, dira- t-on. C'est entendu. Mais l'affaire n'en resta pas là et un beau jour, un bey de Constantine, fort nécessiteux, voulant se concilier les grâces du dey alors régnant, voulut faire un présent à réponse princière. Il s'adressa aux trois compères juifs qui lui cédèrent un bijou du prix fabuleux à l'époque de 300.000 francs. Le bey était pauvre, nous l'avons vu. Et les Bacri-Busnah étaient fort riches. Ce qui devait arriver arriva. Le bey paya en denrées récollées sur son territoire et plus de 75.000 mesures de blé s'entassèrent dans les caves de la banque juive... 

  75.000 mesures de blé sont vendues à la France  !... 

    Avoir du blé est une très bonne chose. Mais le vendre avec un bénéfice considérable est bien préférable. Nos trois Juifs n'allaient pas tarder de faire une fructueuse spéculation en ce sens.
    Justement, à cette époque, nos excellents amis anglais guerroyaient contre notre Révolution et, selon une habitude chère qu'ils ont rappliquée souventes fois depuis, tentaient d'affamer notre population par un sévère blocus de nos côtes.
   Notre consul à Alger, Vallière, profita de ce que deux vaisseaux algériens coulés dans la rade de Cavallaire avaient été sauvés par nos troupes pour réclamer du blé. Ce furent les grains de Bacri-Busnah qui firent les frais de l'opération. Vendus avec un scandaleux bénéfice, nos Juifs appâtés tinrent à se réserver le monopole des fournitures de grains au gouvernement français.
  Mais le gouvernement français n'était pas riche. Les Bacri-Busnah l'étaient devenus. Immensément. Là encore, ce qui devait arriver arriva. Et la firme juive livournaise devint la créancière au Comité de Salut Public, puis du Directoire... L'emprunt devait être d'un million de piastres, remboursable en trois ans. Le dey n'accorda que 200.000 piastres (un million de francs) pour deux ans et sans intérêts, « la religion musulmane interdisant, en effet, le prêt à usure[15] »...
   Le 16 thermidor, le Directoire prenait un arrêté qui autorisait la Trésorerie à délivrer à l'ordre du dey d'Alger, Mustapha, une reconnaissance de pareille somme...
   L'impécuniosité du Directoire ne permit jamais le remboursement de cette dette, effroyablement enflée par les Bacri, qui y firent ajouter la facturation d'énormes quantités de blés à l'armée d'Italie et à l'armée d'Egypte... mais que celles-ci ne reçurent jamais, les bateaux ayant été capturés soi-disant en cours de route par les Barbaresques, alors que tout porte à croire qu'ils n'avaient jamais pris la mer... 

  Où Napoléon apparaît le père spirituel de notre empire colonial. 

   Très vite, on le comprend, les affaires s'envenimèrent. Le dey Hussein, successeur de Mustapha, à maintes reprises poussé par les Juifs, harcelé par leurs plaintes, réclama sa créance au gouvernement français. Celui-ci ne voulut pas acquitter les sommes exorbitantes qui lui étaient réclamées. Et ce fut l'entrevue ultime de 1830 qui devait provoquer la rupture.
  En fait, ce n'est pas avec un éventail que Hussein, alors dey d'Algérie, aurait frappé M. Deval, consul de France, mais avec un chasse-mouches et l'on n'a jamais pu déterminer de façon certaine comment les choses s'étaient réellement passées, car l'incident n'eut pas de témoins. Le dey et le consul discutaient en langue turque et aucun interprète n'assista à leur tête-à-tête orageux. Il est très possible que, dans son émotion, le régent d'Algérie ait fait un geste menaçant qui devint un coup dans le rapport consulaire adressé à Paris. Ce serait là quelque chose d'analogue à la fameuse rédaction, par Bismarck, de la dépêche d'Ems.
   Ce qui est très vraisemblable, comme l'a dit le grand voyageur des pays méditerranéens Colin-Ross, c'est que le consul était beaucoup mieux placé que ses supérieurs pour juger de la situation en Algérie et de la possibilité ou de la nécessité d'une occupation. Et tout semble indiquer qu'il voulut, en créant un « fait accompli » et en excitant le sentiment de l'honneur national, obliger à agir le gouvernement de Paris qui répugnait à toute politique extérieure active.
   En fait, c'était le moment d'intervenir dans les Etats barbaresques[16]. L'autorité de la Sublime Porte[17] avait toujours été des plus faible et, depuis que la Grèce était en état d'insurrection et que planait la menace d'une guerre avec la Russie, elle n'existait même plus sur le papier[18]. Celle des deys n'était guère plus grande et si la piraterie[19] existait encore, c'était en grande partie pour payer la solde des janissaires[20] et des milices dont ils étaient pratiquement les prisonniers au fond de leurs palais. La plus complète anarchie régnait dans le pays et, depuis longtemps, les pirates eux-mêmes n'étaient plus ce qu'ils avaient été autrefois — les meilleurs et plus hardis navigateurs de la Méditerranée — mais un troupeau faisant assez piètre figure. La piraterie était en régression et ne fournissait presque plus d'esclaves chrétiens.
  Si les Etats pirates existaient encore, c'était par la grâce de l'Angleterre qui voulait ainsi empêcher les puissances européennes de s'établir sur la côte d'Afrique et le gouvernement britannique les supportait, bien que des bateaux anglais fussent aussi capturés de temps à autre[21].
  Londres n'avait pas permis que l'Espagne[22] prît un point d'appui vraiment solide sur la côte du Maroc et il ne voulait pas davantage que la France s'établît sur la côte algérienne. Avant de devenir une mer britannique, la Méditerranée était donc une mer de pirates, sous protectorat anglais.
   Napoléon s'en rendit compte. Sa campagne d'Egypte n'eut aucunement pour origine des plans fantastiques dirigés contre l'empire colonial indo-britannique. Il avait au contraire fort bien compris que la condition du nouvel ordre européen qu'il s'efforçait d'établir était l'expulsion des pirates et des Anglais de cette mer intérieure européenne où ils n'avaient rien à voir.
   Le grand Corse ne songeait pas seulement à l'Egypte mais encore et surtout à la sécurité de la Méditerranée tout entière.
   C'est pourquoi il fut logiquement amené à occuper Malte au cours de son expédition vers la terre des Pharaons.
   Ni l'échec de l'entreprise égyptienne, ni la catastrophe subie par la flotte à Aboukir ne le détournèrent de ses plans. En 1802, il projeta l’occupation de la Tripolitaine et, en 1808, il prépara un débarquement en Algérie. Il délégua à cet effet le commandant du génie Boutin. Celui-ci établit des cartes d'Alger et des environs et fit une reconnaissance dans la baie de Sidi-Feruch qui lui était apparue comme le lieu de débarquement le plus favorable. Et c'est en effet en ce lieu que les troupes françaises, se basant sur les plans de Boutin, débarquèrent en 1830, de même que les opérations contre la ville d'Alger proprement dite s'appuyèrent sur les travaux cartographiques de l'officier de l’Empereur.
   Napoléon Bonaparte a été le précurseur de Rommel en Afrique; c'est lui, et non Deval, qui est le père spirituel de l'Empire colonial français. Il est curieux de constater que c'est aussi Napoléon — ou tout du moins sa campagne d'Egypte — qui provoqua le célèbre « coup d'éventail » et, par la suite, la campagne d'Algérie. Le blé nécessaire au corps expéditionnaire d'Egypte avait été fourni, on l'a vu, par les Juifs algériens : les firmes Jakob Bakri et Nephtali Busnah, qui régnaient sur le marché nord-africain des céréales.
   On ne put se mettre d'accord au sujet du paiement de ces livraisons, car la somme due avait été fortement majorée grâce à des manœuvres frauduleuses. La  situation  était  d'ailleurs  fort  peu claire. Les Juifs avaient profité de leur monopole pour pressurer le pays. Il en résulta un pillage en règle du quartier juif d'Alger, la Mellah, pillage au cours duquel Nephtali trouva la mort.
   Le dey, qui avait de constants besoins d'argent, reprit à son compte la créance des Juifs et, comme le gouvernement de Paris désirait rester en bons termes avec lui, il obtint finalement, en 1819, la promesse qu'une somme de 7 millions de francs lui serait payée. Mais des créanciers français des firmes juives algériennes mirent arrêt sur cette somme et c'est ainsi que le dey, furieux de ne pouvoir obtenir son argent, déchargea « à coup d'éventail » sa colère sur le représentant de la France.
   Il ne restait plus au gouvernement français qu'à envoyer une escadre à Alger en exigeant une réparation et un dédommagement. Le dey refusa l'une et l'autre.
   En conséquence, la poudre aurait dû parler ; mais, par crainte de l'Angleterre, Paris reculait toujours devant les mesures de violence et la France se contenta d'un blocus peu efficace mais d'autant plus coûteux. Il fallut, pour obliger le gouvernement de Charles X à agir, un deuxième incident : l'agression du vaisseau La Provence, qui portait les parlementaires français, par des batteries côtières algériennes.
   C'est ainsi que, en juillet 1830, un corps expéditionnaire débarqua enfin dans la presqu'île de Sidi-Feruch, choisie à cette fin par Napoléon, et c'est ainsi que s'accomplit le Testament de Sainte-Hélène, dans lequel l'Empereur conseillait à son fils de renoncer aux conquêtes en Europe et d'occuper plutôt l'Afrique du Nord. 

   Nous sommes en Afrique du Nord ! 

  La France avait alors de beaux soldats[23]. Pleins d'esprit avec cela. Du haut en bas de l'échelle. C'est le maréchal Bugeaud répondant froidement à Changarnier, lequel lui avait fait observer qu'il faisait la guerre en Afrique depuis six ans :
   — Qu'est-ce que cela fait ? Le mulet du maréchal de Saxe avait fait la guerre vingt ans, et il était toujours un mulet !
   Réplique qui devait avoir des conséquences politiques incalculables.
   Mais quel courage chez ces hommes pour qui le danger était pain quotidien ! C'est Lamoncière — le véritable organisateur des zouaves — montant à l'assaut de Constantine. Il marche en tête, il veut entraîner ses hommes par son exemple. Défense de le dépasser. Dans le court trajet qui sépare la tranchée de la brèche, il voit une sorte de colosse qui cherche à le gagner en vitesse. C'était un cornmandant de génie.
  — Commandant, lui crie-t-il, je vous brûle la cervelle si vous passez devant !
  Il arrive sur la brèche le premier. Un fourneau de mine éclate sous ses pieds et le lance en l'air. Il retombe brûlé, mais vivant, pendant que le pauvre commandant est tué à ses côtés... Car la chance souriait à ces soldats sans peur. Elle sourit un jour au duc d'Aumale, alors âgé de vingt et un ans (l'armée française commandée par des généraux de vingt et un ans, quelle merveille !), lorsque enfoncé dane le désert, il surprit la smala d'Abd-el-Kader. Six cents cavaliers français. Vingt mille Arabes. Le duc ordonna la charge. Dans un élan irrésistible, ses troupes emportent tout ! Le prestige arabe s'effondre. L'Algérie s'organise pacifiquement. L'Algérie, peu à peu, devient française.
  Combien de Français songeront à cette histoire aujourd'hui ? Tous ceux qui ont, là-bas, de la famille. Et ils sont nombreux. A intervalles réguliers, ilt ont vu leurs beaux cousins d'Algérie venir dans la métropole. Beaucoup portaient de somptueux uniformes. La Guillaumette et Croquebol, oui — mais sous un ciel admirable !  Zouaves, spahis, tirailleurs, cavaliers rutilants — c'est à vous que va notre pensée en ces jours de deuil. Sur la terre d'Afrique, toute une part de notre sensibilité s'est formée. En Algérie tout d'abord, et puis dans ce mystérieux Maroc où plane encore le souvenir de notre dernier conquérant, Lyautey. (à suivre)


[1] Paraît difficile à soutenir.
[2] Après la destruction du Temple, bon nombre de gens du monde toranique ne reviendront jamais en Terre d’Israël. Et bon nombre d’entre eux étaient membres des Tribus d’Israël.
[3] Soit après la destruction du deuxième Temple.
[4] Mais après l’ouverture de l’Islam en Afrique du Nord, certaines tribus resteront de confession juive.
[5] …la Kahéna, Damia Bent Tabeta, au VII° siècle, reine ou grande prêtresse des Aurès, était elle aussi une Berbère de la tribu judaïsée des Djeraoua qui ne résistèrent aux cavaliers arabes que pour mieux s’islamiser et partir avec cet autre Berbère, Tarik, à la conquête de l’Espagne. (l’Arche. N° 543).
 Voir :
 http://www.tamurth.net/article.php3?id_article=314 
 http://www.kabyle.com/inserts.php3 http://www.kabyle.com/article.php3?id_article=3494 
[6] On ne saurait parler de « domination arabe ». Certes, les Arabes ouvriront l’Islam en Afrique du Nord, mais nullement pour la « coloniser » (Les Compagnons et les enfants notamment). Il en sera de même sous l’époque de l’Empire ottoman. On ne saurait parler de même avec l’occupation, puis la colonisation de l’Afrique du Nord par les gens de la Bible d’Espagne et de France.
[7] Il ne le sera jamais, dit-on…
[8] selon l’auteur : son heure.
[9] Statut conforme à la loi islamique.
[10] Témoignage important. L’habit du monde biblique ne saurait, selon la loi islamique, ressembler en aucune façon à l’habit de l’homme soumis. D’où cette distinction. Ce qui a toujours exaspéré bon nombre d’entre eux. Plus reconnaissable, on pouvait savoir, pour les gens de l’époque, qui faisait quoi… Et qui était l’homme qui s’adressait à vous. La ruse et la tromperie devenaient difficile.
[11] Le pouvoir en place devait assurer leur sécurité.
[12] Le reproche fait au monde toranique c’est son ingratitude. L’exemple le plus frappant, selon les observateurs, reste celui de Palestine. D’hommes ayant soufferts sous les régimes évangéliques d’Europe, n’est-ce pas à eux maintenant de faire souffrir les habitants de Palestine ? Sous prétexte que cette terre est la leur ?
[13] Bon nombre de gens du monde toranique d’Afrique du Nord, ne doive-t-il pas leur survie aux habitants islamiques d’Afrique du Nord ? Alors pourquoi ce peu de reconnaissance envers l’Islam, de leur part ?
[14] Très vite cette partie du monde sera une région très instable. On passe d’une époque romano-byzantine à une époque arabe, ottomane, biblique, etc.
[15] et l’intérêt. A l’origine, il en est de même pour la religion juive. Pour eux comme pour l’étranger. Ce sont les gens de la Synagogue : les Sages, les rabbins, les rav, qui le légaliseront.
[16] Ou Barbarie. Nom donné jadis aux régions de l’Afrique du Nord situées à l’ouest de l’Égypte Maroc, Algérie, Tunisie, régence de Tripoli. On dit que lors da l’Ouverture de l’Islam, les Compagnons (ou leurs enfants) donneront à la partie s’étendant de l’Égypte au Maroc, le nom d’Occident (al-maghreb). Car ses régions sont situées à l’ouest de l’Arabie. 
[17] Nom donné autrefois au gouvernement ottoman.
[18] La chute de l’Empire ottoman programmé…
[19] Alger deviendra la capitale. 1518. : le corsaire turc Barberousse place Alger sous la protection du sultan ottoman. 1587 : organisation de la régence d’Alger qui vit de la course (piraterie). Le sang de corsaire circulera alors dans cette ville. 2. Barberousse. Nom donné à deux corsaires turcs, ‘Aruj et Khair al-Din, qui fondèrent l’État d’Alger.
[20] Soldat d’un corps d’infanterie ottomane recruté, au début (XIV°-XVI°), parmi les enfants enlevés aux peuples soumis. (Troupe d’élite, les janissaires jouèrent un rôle déterminant dans les conquêtes de l’Empire ottoman. A cause de leur ingérence dans le domaine politique, Mahmut II les fit massacrer (1826).
[21] L’éternelle querelle franco-anglaise.
[22] Querelle qui demeure jusqu’à nos jours avec le problème du rocher de Gibraltar.
[23] G. Bozonnat.


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14/07/08 .

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