Étude sur la Kabbale 

Les ouvrages bibliques

Introduction à la Kabbale


 

Au nom de DIEU,
Le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux !
Louange à Allah, Seigneur des mondes, Prière et Paix sur Ses messagers et Ses prophètes, et sur tous ceux qui suivent Sa guidée !

P

oint de divinité[1] excepté Allah[2] le Très Haut. Que les meilleures salutations[3] soient sur les prophètes et messagers divins dont le Sceau de la Prophétie[4].

3. Qui peut étudier la Kabbale ?

    On a dit : « Aux mystères de la Kabbale, un homme n’est admis que s’il accorde une confiance totale, ferme et de tous les instants à son maître et à ses enseignements, bien plus, que s’il ne discute jamais ses paroles et en prend l’engagement…

   En second lieu, le Kabbaliste sera versé dans les sciences et les arts profanes, car il doit être orné de tous ses humains pouvoirs, celui qui rêve un tel honneur que l’Initiation…

   En troisième lieu, les Kabbalistes veulent que les disciples qui recherchent leur science soient d’un âge mûr ; ils sont en effet persuadés que nul ne peut être capable d’une si sublime et si profonde religion s’il n’a vieilli, s’il n’a vu se calmer en lui les passions, les fougues de la jeunesse, affirmant et purifiant ses mœurs, ses habitudes, devenant, aurait dit le XVIIIe siècle, un honnête homme…

   La quatrième condition est une pureté absolue : et ceci est presque une conséquence de ce qui précède, une remarque qui laisse entendre que cet âge mûr est variable suivant les individus[5]

    Autre avis très différent, celui du rav M. Laitman : "Peut étudier la Cabale celui qui le veut" affirme le Rav Kook. Il parle de ceux qui ressentent réellement la nécessité de chercher à se connaître, à connaître leur âme, leur passé, leur origine, leur devenir dans ce monde et après l'achèvement de leur existence. […]

   Par la sagesse de la "Cabale", l'homme pénètre les mondes spirituels, les mondes d'où émane tout processus survenant dans ce monde. En prenant conscience de l'essence originelle des événements qui se produisent dans sa vie, l'homme devient maître de sa voie et atteint l'objectif de son existence dans ce monde, c'est-à-dire la sérénité, la délectation et la plénitude.

   Encore très peu de personnes éprouvent le désir d'étudier la Cabale à notre époque. D'une manière générale, beaucoup sont attirées par l'étude de la magie, la méditation tout en les associant parfois à la Cabale[6]. La connaissance des mondes spirituels, la progression intérieure pour s'élever sur les degrés de la spiritualité présentent encore peu d'intérêt.

   La contrainte est absente du domaine spirituel, tout est déterminé par le point dans le coeur, par son degré de maturité pour la réparation dont a besoin l'âme et la progression spirituelle. Quand la maturité se fait réellement ressentir, l'homme se met à la recherche d'un endroit où il pourra étudier et il ne trouvera pas la paix tant qu'il ne l'aura pas découvert. Le désir authentique de connaître les mondes spirituels conduit l'homme vers le vrai chemin de la Cabale.

4. Qu'est ce qu'un kabbaliste ?

   Selon rav M. Laitman : Un cabaliste est une personne ordinaire qui ne se distingue en rien extérieurement des autres. Il n'est pas obligatoirement intelligent ou érudit. Son aspect n'indique aucune sainteté. Tout simplement, à un moment de sa vie, cette personne ordinaire a trouvé une réponse authentique aux questions concernant le sens de son existence.

   Par contre : « En étudiant la Cabale, cette personne a acquis un "sixième" sens, le sens du spirituel, qui lui permet de percevoir les mondes spirituels comme une réalité tangible, de la même façon que nous percevons notre réalité quotidienne, notre monde. »

   De plus : « Le cabaliste perçoit les mondes spirituels, il en a la compréhension spontanée. Ces mondes sont appelés "spirituels" car ils se situent au-delà des frontières de notre perception habituelle. Le cabaliste voit dans les mondes spirituels la racine de ce qui se produit dans notre monde, il a cette capacité d'être à la fois dans ce monde et dans les mondes spirituels. »[7]

   Des hommes hors-norme, d’une grande capacité : « Les cabalistes ont connaissance des messages de vérité qui nous environnent, mais que nous ne percevons pas pleinement. L'être humain ne perçoit ordinairement qu'un petit fragment du monde qui l'environne et il désigne ce fragment par l'expression "notre monde". Le cabaliste perçoit la création dans sa globalité.

   Les cabalistes ont la capacité d'étudier, d'analyser et de nous transmettre des informations sur la création, sur l'origine de notre existence, sur le devenir en général. Le procédé permettant d'appréhender le spirituel, ainsi que leurs connaissances, les cabalistes nous les transmettent dans des ouvrages qu'ils rédigent en ayant recours à un langage particulier. C'est pourquoi l'étude de ces ouvrages qui ouvrent à la vraie connaissance de la réalité doit se faire sous la direction d'un cabaliste, selon une méthode spéciale. »

   Conclusion : A la façon dont ils sont décrits, n’apparaissent-ils pas comme des hommes hors-norme ? Des hommes d’un autre monde ? Le troisième oeil ou le sixième sens permet-il réellement d'accéder au monde de l'Invisible ? 

 5. La langue de la Kabbale : langue des branches

    Les voies de la symbolique.

    Selon Isaïe Tishby, il existerait, un peu comme dans les loges, deux tendances au sein du monde kabbalistique. Et l’une de ces deux tendances a un fort penchant pour le mythe, voire la corporéité de certains kabbalistes. Qu’on en juge :

   « Un grand nombre des anciens de la Kabbale, ne sont pas sans reproches quant à leur position antimythique. A ce point de vue, l’examen de l’histoire de la Kabbale nous révèle une profonde déchirure. Elle partagea le mouvement mystique juif en deux courants opposés, qui, dans la suite de l’histoire, s’imbriquèrent et adhérèrent l’un à l’autre.

   Les Kabbalistes à tendances spéculative, tels RaBBi Azriel de Gérone, les disciples de RaBBi Isaac l’Aveugle en Espagne et RaBBi Moïse Cordovero à Safed, ont chassé le mythe de toutes les régions de leurs méditations mythiques.

   Dans la Kabbale opérative, on trouve les plus importants Kabbalistes. Leurs tendances mythiques les animèrent si fortement, qu’elles marquèrent leur doctrine. Ainsi les frontières entre la symbolique et le mythe ont-elles été brouillées. Les grands Kabbalistes qui appartiennent à cette tendance sont l’auteur du ZoHaR en Espagne et Ha’aRi, le Lion, à Safed. En comparant la description de l’ « Adam primordial » du ZoHaR à celle de l’école de RaBBi Isaac l’Aveugle, nous apercevons une différence profonde. Au lieu d’allusions prudentes et voilées, où l’on percevrait la crainte de donner une forme corporelle à ce que l’on veut conserver de pur dans la symbolique de la Divinité, nous trouvons dans le ZoHar de longues descriptions détaillées qui reviennent sans cesse et épuisent les symboles anthropomorphiques.

   Cette tendance apparaît particulièrement dans les « IDRoTH » dont la description des différents échelons à visages humains de la région du Divin, est esquissée avec toutes les nuances, à un point tel qu’on y trouve la description du crâne, des cheveux et de la barbe. Ce n’est pas sans raison que l’IDRaH RaBBa exprime un avertissement véhément contre la corporéité, car l’impulsion qui y est donnée au mythe, doit être contrée et exige un blâme. Cela est nécessaire pour présever la pureté de la conscience religieuse.

   …En considérant la vie divine et le gouvernement des mondes à travers l’aspect de l’union nuptiale du masculin et du féminin et de leur séparation, qui occupe une place centrale dans la théosophie du ZoHaR, on est proche du mythe des dieux, des puissances supérieures de la procréation, qu’on trouve sous des formes variées dans les religions des peuples de l’Antiquité. (Op. cit.). 

       Selon rav M. Laitman : […] Rabbi Yehouda Ashlag écrit dans son livre " Regard intérieur" : les cabalistes choisissent une langue spécifique qui peut être désignée par les termes " langue des branches ". Il n’existe rien dans ce monde qui ne provienne des racines des mondes spirituels. Au contraire, tout prend son origine dans les mondes spirituels pour ensuite descendre dans ce monde. Les sages ont trouvé une langue toute prête au moyen de laquelle ils peuvent facilement se transmettre mutuellement leurs connaissances oralement et par écrit pour les générations futures. Ils ont emprunté des noms de branche au monde matériel, chaque nom y ayant son propre sens qui désigne avec précision sa racine supérieure située dans les mondes spirituels ".

   […] Il a pu y avoir confusion à ce sujet parce que les cabalistes écrivent leurs ouvrages dans la langue des branches[8] et emploient des termes propres à notre monde pour désigner des notions spirituelles. C’est une erreur à éviter pour étudier correctement. La Torah nous avertit : " tu ne te feras pas de sculpture ni de représentation ". Cela signifie tout simplement qu’il est interdit de représenter les mondes spirituels et le Créateur sous une forme matérielle. En fait, la personne qui enfreint ce commandement devient incapable de progresser sur son chemin spirituel. Les mondes spirituels sont une notion abstraite, on pourrait dire que ce sont des royaumes virtuels, ils ne comprennent que des forces et des sensations dépourvues de l’enveloppe corporelle des éléments de nature inanimée, végétale, inanimée ou humaine. Il est difficile d’assimiler ces notions, c’est pourquoi il est nécessaire d’en renouveler sans cesse l’approche. L’étudiant doit donc revenir sur les concepts de base comme "endroit ", "temps ", "mouvement ", "manque ", "corps ", "parties du corps " ou "organes ", "correspond ", "baiser ", "étreinte ", jusqu’à ce qu’il ait le sentiment de saisir correctement chaque notion. […]

   De ne pas confondre les concepts. Par exemple quand le terme " corps " est écrit, ne pas penser qu’il s’agit du corps physiologique. On a pu voir dans la littérature que la main droite correspondait à la sefira " hessed ( charité) et la main gauche à la sefira " guevoura " (le courage). Ceci relève de l’interdiction du commandement le plus strict de la Torah " tu ne te feras pas de sculpture ".

   […] Parmi les quatre langues au moyen desquelles il est possible d’étudier les mondes spirituels, on compte la langue du Tanakh (Pentateuque), celle du Talmud, celle des haggadot (des légendes), et celle de la Cabale qui est le moyen d’expression le plus direct, le plus efficace. La langue de la Cabale permet d’étudier et de comprendre correctement la Cabale. Elle a recours à des mots empruntés à notre monde mais correspondant avec précision à des notions spirituelles, elle dispose d’un dictionnaire de termes spécifiques qui désignent directement les outils, les entités, les forces spirituelles et leurs corrélations. Elle est par conséquent la langue la plus efficace pour la progression intérieure, pour la réparation de l’homme. L’enseignement du Baal HaSoulam sous la direction d’un authentique cabaliste permet d’avancer sur le chemin spirituel sans crainte de s’en écarter…

   Remarques : Nous savons tous que la langue sacrée du monde toranique, c'est l'hébreu. Que seule la Torah originelle est un Livre divin révélé à Mochè, le prophète (sur lui la Paix !). Des ouvrages comme le Talmud (de Babylone ou de Jérusalem), les haggadot (légendes) et la cabale, sont rien d'autre que des ouvrages écrits par des hommes du monde toranique. Ce qui signifie qu'on ne peut leur accorder aucune sorte de crédibilité, fiabilité, authenticité. Libre à chacun toutefois de les admettre ou non. De plus, nous savons tous que le Saint et Seigneur d'Israël et des mondes n'a fait descendre sur eux aucune sorte d'autorité. Seul le monde de la Synagogue semble lui accorder une certaine crédibilité. Secundo : Il est connu dans l'Histoire sainte que le peuple d'Israël, après sa sortie d'Egypte, est tombé dans l'Associationnisme, la Mécréance, la Corporéité, l'Athéisme, le Panthéisme, le Matérialisme, etc. Qu'il drainera ces choses tout au long de son histoire sainte. Et que sa foi au Saint et Seigneur d'Israël et des mondes a plus d'une fois vaciller. Qu'Il avait pris avec ce peuple des engagements et des alliances, à travers Ses Ecritures, mais que celui-ci ne respectra pas. Pour cela, qu'il le veuille ou non, il a perdu à jamais cette notion de "communauté sainte" et de droit d'aînesse...   


[1] Le Créateur des cieux et de la terre est donc la seule et véritable divinité qu’on adore et qu’on se doit d’adorer véritablement.
[2] En langue arabe, Allah. En hébreu, ïl. Nom divin, il est employé couramment pour les gens de l’Evangile de langue arabe. En français, le terme Dieu est compris généralement, non comme un Nom divin, mais plutôt comme signifiant l’Etre-Suprême, le Créateur et Maître de l’Univers.
[3] Formules d’eulogies comme : que Dieu prie sur lui, l’agrée, lui fasse miséricorde, etc., formules propres à  l’Islam traditionnel. Les exégètes interprètent la « prière » divine comme étant un octroi de Sa miséricorde et la « prière » angélique comme une demande de pardon pour les créatures.
[4] Soit : Ahmad-Mohammad, fils d’Abd Allah, (...) fils d’Ismaël, fils d’Abraham  (sur eux la Paix !). Pour l’Islam traditionnel, il est le Sceau de la Prophétie, le Sceau des prophètes et messagers divins.
[5] Isaak ben Eljakim. Ams., 1700.
[6] Ceci parmi le monde toranique.
[7] Étonnant ! Ce passage du visible à l’invisible…
[8] Selon Rav Barukh Ashlag (1906-1991) : Les concepts de "branche", l'effet et de "racine", la cause, correspondent à Eretz Israël qui est une branche de la sefira de la malkhout. La malkhout désigne le "récipient" créé par le Créateur pour recevoir les bienfaits, la lumière que le Créateur a décidé, désire procurer à la création.


Point de divinité, de dieu que Dieu !
« Vulnerant omnes, ultima necat. »
Nous ne le dirons jamais assez.
Explicit totus liber.

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Cette page a été mise à jour le
21/07/07 .

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