Étude sur la Kabbale 

Les ouvrages bibliques

Introduction à la Kabbale


P

oint de divinité[1] excepté Allah[2] le Très Haut. Que les meilleures salutations[3] soient sur les prophètes et messagers divins dont le Sceau de la Prophétie[4]

   Au Saint et Seigneur d’Israël et des mondes de révéler à l’encontre du monde toranique :

   Et ils[5] suivirent ce que les diables racontèrent[6] du règne de Salomon[7]. Alors que Salomon n'a jamais mécru[8] ! Ce sont les diables qui ont mécru[9] : ils enseignent[10] aux gens la magie[11] ainsi que ce qui a été révélé[12] aux deux anges[13] Hârout et Mârout[14], à Babylone[15] ; mais ceux-ci n'enseignent rien à personne, qu'ils n'aient dit d'abord : « Rien d'autre : nous sommes une tentation : ne sois donc pas mécréant » ; ensuite les gens apprennent d'eux comment créer de la division entre l'homme et son épouse. Or ils ne sont capables, avec cela, de faire du mal à quiconque, que par permission de Dieu. Et ils apprennent ce qui leur fait du mal à eux[16] sans leur faire aucun bien. Et ce qu'ils savent, très certainement, c'est que celui qui s'achète ça[17], pas de part pour lui dans l'au-delà[18]. Et en effet c'est une mauvaise marchandise qu'ils se sont achetée à eux-mêmes ! S'ils avaient su !
   Oui, et s'ils croyaient[19] et vivaient en piété[20] ; la récompense de la part de Dieu serait certes la meilleure. S'ils savaient ! (Coran II 102/3). 

   Selon Hassan : "Par Dieu, le peuple d'Israël a adoré les idoles après avoir adoré le Miséricordieux à cause de son amour du monde".
   Ichoua[21] a dit : "Ne prenez pas le monde pour une divinité, il vous prendra alors pour esclaves".
   Le Seigneur a révélé à Moché[22] :" Moché, ne t'adonne pas à l'amour du monde. Ne viens pas Me voir avec une faute aussi grande".
   Le Messie, Ichoua a dit : "L'amour du monde et de l'au-delà ne peuvent coexister en un croyant comme l'eau et le feu ne peuvent coexister dans le même ustensile."
   Conclusion : l’amour du monde est donc la source de tous les maux et a perdu le monde toranique. 

   Exposé préliminaire. Division du sujet. 

   Dans l’étude suivante, nous allons résumer de notre mieux une doctrine et un enseignement mystérieux dispensés auprès de certaines gens du monde biblique.

   La tâche, disent leurs maîtres, est assez difficile, car la Kabbale[23] comprend, d’une part, tout un système bien particulier basé sur l’étude de la langue hébraïque, et, d’autre part, un enseignement philosophique de la plus haute importance, dérivant de ce système.

   Toujours selon eux, la Kabbale est la clef de voûte de toute la tradition occidentale[24]. Tout philosophe abordant les conceptions les plus élevées que puissent atteindre l’esprit humain aboutit forcément à la Kabbale, qu’il s’appelle Raymond Lulle[25], Spinosa[26], ou Leibniz[27].

   Tous les alchimistes sont kabbalistes, toutes les sociétés secrètes religieuses ou militantes qui ont paru en Occident[28] : Gnostiques, Templiers, Rose-Croix, Martinistes ou Francs-Maçons, se rattachent à la Kabbale et enseignent ses théories… 

   D’où vient cette doctrine mystérieuse ? 

   L’étude, même superficielle des religions, nous montre que l’initiateur d’un peuple ou d’une race divise toujours son enseignement en deux parties :

   Une partie voilée sous les mythes, les paraboles ou les symboles à l’usage des foules. C’est la partie exotérique.

   Une partie dévoilée à quelques disciples favoris qui ne doit jamais être décrite clairement, si elle est écrite, mais qui doit être transmise oralement de génération en génération. C’est la doctrine ésotérique…

   Quelques savants contemporains, ignorant tout de l’antiquité, sont étonnés d’y trouver des idées profondes sur les sciences, et placent l’origine de tout le savoir au second siècle de notre ère, d’autres daignent aller jusqu’à l’école d’Alexandrie.
   Des critiquent prétendent même que la Kabbale a été inventée au XIIIe siècle par Moïse de Léon. Un véritable savant, […], M. Frank, n’a pas eu de peine à remettre ces critiques à la raison en les battant sur leur propre terrain.
   Nous nous rangerons donc à l’avis de Fabre d’Olivet[29] plaçant l’origine de la Kabbale[30] à l’époque de Moïse…
   Il serait très difficile de dire aujourd’hui si Moïse a réellement laissé cette loi orale, ou si, l’ayant laissée, elle ne s’est point altérée comme paraît l’insinuer le savant Maimonides[31], quand il écrit que ceux de sa nation ont perdu les connaissances d’une infinité de choses sans lesquelles il est presque impossible d’entendre la Loi. Quoi qu’il en soit, on ne peut se dissimuler qu’une pareille institution ne fût parfaitement dans l’esprit des Egyptiens[32], dont on connaît assez le penchant pour les mystères.

   La Kabbale, telle que nous la concevons, est donc le résumé le plus complet qui nous soit parvenu de l’enseignement des mystères d’Égypte. Elle contient la clef des doctrines de tous ceux qui allèrent se faire initier, au péril de leur vie, philosophes-législateurs et théurges.
   De même que la langue hébraïque, cette doctrine a pu subir les vicissitudes nombreuses dues à la longue suite des âges qu’elle a traversés ; toutefois ce qui nous en reste est encore digne d’une sérieuse considération.

  Telle que nous la possédons aujourd’hui, la Kabbale comprend deux grandes parties. La première constitue une sorte de clef basée sur la langue hébraïque et capable de nombreuses applications, la seconde expose un système philosophique tiré analogiquement de ces considérations techniques.
   On désigne dans la plupart des traités sur cette question la première seule sous le nom de Kabbale ; l’autre étant développée dans les livres fondamentaux de la doctrine…

   On peut diviser les kabbalistes en deux catégories. Ceux qui ont appliqué les principes de la doctrine sans s’attarder à développer les fondements élémentaires et ceux qui, au contraire, ont fait des traités classiques de la Kabbale… (La Cabbale. Papus. Edit. Danglès.). 

   Notre étude comprendra donc :
   1°) Qu’est-ce que la Kabbale ?
   2°) Histoire de la Kabbale.
   3°) Qui peut étudier la Kabbale.
   4°) Qu’est-ce qu’un kabbaliste ?
   5°) La langue de la Kabbale : la langue des branches.
   6°) Langage universel et Kabbale.
   7°) Religion et Kabbale.
   8°) Science et Kabbale.
   9°) Migration des âmes…
   10°) La contradiction.


[1] Le Créateur des cieux et de la terre est donc la seule et véritable divinité qu’on adore et qu’on se doit d’adorer véritablement.
[2] En langue arabe, Allah. En hébreu, ïl. Nom divin, il est employé couramment pour les gens de l’Evangile de langue arabe. En français, le terme Dieu est compris généralement, non comme un Nom divin, mais plutôt comme signifiant l’Etre-Suprême, le Créateur et Maître de l’Univers.
[3] Formules d’eulogies comme : que Dieu prie sur lui, l’agrée, lui fasse miséricorde, etc., formules propres à  l’Islam traditionnel. Les exégètes interprètent la « prière » divine comme étant un octroi de Sa miséricorde et la « prière » angélique comme une demande de pardon pour les créatures.
[4] Soit : Ahmad-Mohammad, fils d’Abd Allah, (...) fils d’Ismaël, fils d’Abraham  (sur eux la Paix !). Pour l’Islam traditionnel, il est le Sceau de la Prophétie, le Sceau des prophètes et messagers divins.
[5] les Juifs. Les deux versets (101-102) rappellent aux Juifs de Médine comment sous le règne de Salomon les aïeux avaient dissimulé la Thora pour s'adonner à la Magie (Réf.: fils de Djarîdj et fils d'Ishâq).
[6] Ce que les diables racontèrent... : que Salomon, devenu mécréant, favorisait l'idolâtrie Voir 7 Rois XI 7 et sa ce qui a été révélé (littér. : qui a été fait descendre) aux deux anges Hârout et Mârout. Hârout et Mârout – dit les commentateurs étaient deux anges. Selon la légende biblique : Ils faisaient des sarcasmes contre l'homme. Pour les éprouver  Dieu les envoie sur la terre, avec l'ordre de ne pas commettre le péché charnel, etc. Là, une belle femme les  séduit. Par punition, ils sont enfermés dans un puits, à Babylone, et enseignent la magie à ceux des hommes qui la leur demandent.
[7] fils du roi David. Lorsque le Messager de Dieu invoquait Salomon devant les Juifs de Médine et leur transmettait les versets où Dieu rappelle que Salomon comptait parmi les Envoyés divins, ces Juifs réagissaient en se disant : "Vous ne vous étonnez pas de Mohammad ? Voilà qu'il affirme que Salomon, fils de David, était un Prophète alors qu'il n'était qu'un magicien !" C'est alors que Dieu fit descendre ce verset…
   On remarque que cette croyance demeure chez les gens de la Thora jusqu'à nos jours. Selon les sectes occultes, les gens du Talmud, les gens de la Cabbale, les sectes occultes de l'Evangile, les gens de la Franc-maçonnerie, etc.; Salomon détenait son pouvoir de la Magie non jamais de la Prophétie, du divin Créateur ! Secundo : Dans le monde toranique, ni David ni son fils étaient prophètes divins. Car selon les commentateurs de la Thora la fonction prophètique est incompatible avec la fonction royale ! Selon E. Munk (Bible. Gén. 49:10) : « ...Ce qui, en revanche, peut paraître dubatif, c’est la portée du Patriarche a lui-même voulu donner à sa phrase. S’agissait-il d’un pronostic de l’évolution future ou d’un ordre impératif qui instituait la tribu de Juda en « tribu royale » à l’exclusion des autres tribus ? Cette opinion est celle de Maïmoune (...) et de Nahmanide, pour qui la souveraineté des rois issus d’une autre tribu que celle de Juda représente un acte illicite d’usurpation. Aussi cette souveraineté ne fut-elle généralement que d’une portée passagère. Tel fut le cas de la dynastie des Hasmonéens, descendants des Lévites, dont le règne s’effondra dans le déshonneur au bout de quelques générations. (Elle s’était rendue coupable, en outre, du cumul des fonctions sacerdotales et royales, ce qui est contraire à la loi exprimée à Nbr. XVIII, 7).
   Le Messie, fils de Marie, par exemple, ne pouvait être, selon eux, prophète et roi en Israël en même temps. Cette doctrine sera régularisée toutefois chez les gens de l'Evangile par le dénommé Paul. En clair, et depuis lontemps, ils ont opté pour la séparation du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel. Ce que l'Islam traditionnel rejette de tout temps et à toute époque. Troisièmement : On a dit que lorsque les démons apprirent la fin prochaine de Salomon, ils réunirent en un seul ouvrage des éléments de magie qu'ils avaient inspirés auparavant ici et là. Ils apposèrent ensuite sur cet ouvrage un sceau comparable au Sceau de Salomon et en l'intitulant : "Voici les trésors de science qu'écrivit Açaf, fils de Barkhiyâ qui reconnut la vérité du Roi Salomon, fils de David". Ce livre fut enterré sous le trône de Salomon. Plus tard il fut remis à jour et circula parmi les Fils d'Israël qui en arrivèrent à s'imaginer que toute la science de Salomon se résumait à cette magie. Et ils conservèrent ces écrits jusqu'à l'arrivée du Prophète Mohammad (sur lui Prière et Paix !) et s'en servir pour controverser avec lui… Quatrièmement : Un écrit circule parmi les gens de la Bible à notre époque : les Clavicules de Salomon. Ouvrage faussement attribué par leurs auteurs au prophète Salomon (sur lui la Paix !). Dans l’ouvrage « La Cabbale », nous lisons : A Paris, la Bibliothèque Nationale en possède un des plus beaux dont l’origine est attribuée à Salomon. Ces manuscrits, généralement connus sous le nom de clavicules, ont servi de base à tous les vieux grimoires qui courent les campagnes (Grand et Petit Albert, Dragon rouge et Enchiridion) ou à ceux qui poussent les prêtres à l’aliénation mentale par la sorcellerie (Grimoire d’Honorius)...
   ...Nos bibliothèques publiques renferment quelques manuscrits attribués à Salomon et traduits de l’hébreu en latin, et de là en français ; ces manuscrits renferment, d’une part, la reproduction, sous le nom de talismans, des lames du Tarot ou « clavicules », et d’autre part l’explication, et la mise en usage de ces clavicules. On les connaît soit sous, le nom de clavicules de Salomon, soit sous le nom de Scheman-phoras ; encore faut-il reconnaître que les données fournies par ces manuscrits sont bien incomplètes...
   ...Le Tarot est dans le livre hiéroglyphique des trente-deux voies, et son explication sommaire se trouve dans le livre attribué au patriarche Abraham qu’on nomme, Sepher-Jézirah.
   Le savant Court de Gebelin a le premier deviné l’importance du Tarot qui est la grande clé des hiéroglyphes hiératiques. On en retrouve les symboles et les nombres dans les prophéties d’Ezéchiel et de saint Jean. La Bible est un livre inspiré, mais le Tarot est le livre inspirateur. On l’appela aussi la roue, rota, d’où tarot et tora. Les anciens rose-croix le connaissaient et le marquis de Suchet en parle dans son livre sur les Illuminés.
   C’est de ce livre que sont venus nos jeux de cartes. Les cartes espagnoles portent encore les principes du Tarot primitif et l’on s’en sert pour jouer au jeu de l’hombre ou de l’homme, réminiscence vague de l’usage primitif d’un livre mystérieux contenant les arrêts régulateurs de toutes les divinités humaines.
   Les très anciens Tarots étaient des médailles dont on a fait depuis des talismans. Les clavicules ou petites clés de Salomon se composaient de trente-six talismans portant soixante-douze empreintes analogues aux figures hiéroglyphiques du Tarot. Ces figures altérées par les copistes se retrouvent encore dans les anciennes clavicules manuscrits qui existent dans les bibliothèques. Il existe un de ces manuscrits à la Bibliothèque Nationale et un autre à la Bibliothèque de l’Arsenal. Les seuls manuscrits authentiques des clavicules sont ceux qui donnent la série des trente-six talismans avec les soixante-douze noms mystérieux ; les autres, quelques anciens qu’ils soient, appartiennent aux rêveries de la magie noire et ne contiennent que des mystifications. (Papus. Op. cit.).
   Combien le Saint et Seigneur d’Israël et des mondes est-dessus de ce qu’ils décrivent et Lui associent !
[8] Salomon n'a jamais mécru : Protestation contre 1 Rois, XI 1-7. etc. Pour l'Islam, Salomon est un prophète impeccable, infaillible.
[9] en s'adonnant à la Magie, c'est faire acte de mécréance.
[10] les diables et les démons. Non jamais David et son fils.
[11] cette science maléfique. Un ouvrage de référence (The Encyclopedia) écrit : « Dans certains cas, les actes de magie servent à contraindre les esprits. »
   Trois types de magie. La magie occulte est « une forme d’occultisme ». Ses adeptes affirment que « les événements ou les processus contraires au bon sens ou aux connaissances scientifiques » sont « authentiques ». Robert Stebbins explique également que « la magie mystique est la servante de la sorcellerie, (...) de l’alchimie et, dans certains cas, de la religion ».
   Ceux qui pratique la magie d’exploitation « manipulant ou exploitant, pour se grandir la perception que les spectateurs ont de la réalité ». Ils savent qu’ils trompent le public, mais, selon Robert Stebbins, « ils l’encouragent à penser le contraire - à croire que, par leur état de magiciens, ils ont des pouvoirs surnaturels ou entretiennent des relations spéciales avec des êtres qui en ont ».
   La magie récréative se propose de susciter l’étonnement par d’habiles tromperies. On en distingue cinq catégories principales, qui se chevauchent : « la magie de scène, la magie rapprochée, les tours de passe-passe, l’illusionnisme et la perception extra-sensorielle. »
   Depuis l’aube de l’humanité, l’homme est intrigué et influencé par l’aspect mystérieux de la magie. Le mot « magie » vient du nom « mages », qui désignait une caste sacerdotale de la Perse antique spécialisée dans les activités cultuelles. Fondamentalement, la magie a pour objet de dominer les forces naturelles ou surnaturelles, ou les contraindre à obéir à l’homme. Dans l’Egypte du XVIIIe siècle avant notre ère officiaient des prêtres-magiciens. La magie jouait également un grand rôle dans la religion des Chaldéens de Babylonie au VIIIe siècle avant notre ère (Bible. Genèse 41 8, 24 ; Esaïe 47 12-14 ; Daniel 2 27 ; 4 7). La même influence se retrouve chez les Grecs et les Romains de l’Antiquité. Toujours bien vivante au Moyen-Age, elle s’est perpétuée jusqu’en notre XXe siècle... (Op. cit.).
   Selon La Cabbale : La Magie ou science des mages a eu pour représentants dans l’antiquité les disciples et peut-être les maîtres de Zoroastre. C’est la connaissance des lois secrètes et particulières de la nature qui produisent les forces cachées, les aimants, soit naturels, soit artificiels qui peuvent exister en dehors même du monde métallique. En un mot, et pour employer une expression moderne, c’est la science du magnétisme universel. (Papus La Cabbale.).
[12] inspiré.
[13] à l'inverse de la doctrine biblique, les Anges sont pour l'Islam traditionnel des êtres impeccables, infaillibles, qui ne connaissent pas la désobéissance de Dieu. Dans ce cas, comment imaginer que deux d'entre eux fassent exception à la règle ? Deux interprétations possibles : la première, ils ne placent aucune confiance dans l'enseignement de la Magie. Ils se contentent simplement de la décrire et d'en rappeler son mensonge. Ils commandent en plus de s'en éloigner. Et l'enseignement ici signifie l'annonce. Le damné se garde d'écouter les bons conseils et apprend ainsi d'eux sa fabrication…Secundo : Qui semble la plus vrai, Dieu a éprouvé les gens de cette époque avec ces deux anges. Le damné apprend d'eux la Magie, puis devint mécréant. Quant à l'élu, il l'a laisse, et reste ainsi croyant. Par l'enseignement augmentera le châtiment, et se sera une dure épreuve pour l'enseignant comme pour l'élève...
[14] Noms syriaques. Azâ et Azayâ.  Selon le fils d'Abbas : il s'agit là de deux hommes magiciens. Selon le Midrach, Moïse aurait dit à son Seigneur : ...mais il y a deux anges qui sont descendus de Tes hauteurs. Ouza et Azaël, et qui ont convoité les filles de la terre et se sont corrompus avec elles. (V. La Voix de la Thora. Les nombres. Elie Munk. p. 117.). D'après la tradition juive (cf. Jellinek, Bet ha Midrash II, 86), les anges déchus Uzza (Samhazaï) et Azaël (Azazel) communiquèrent à Salomon les secrets du ciel. Les noms harût et marût sont à rapprocher, selon certains exégètes bibliques, de Haurvatat (intégrité) et Ameretat (immortalité) qui régissent le domaine des eaux et des plantes d'après les Gatha de Zoroastre. Ces noms en moyen perse sont devenus : Hordat et Amurdat. Les légendent postérieures parlent de leur chute par amour pour une femme. 
   La tradition juive a retenu l'essentiel de ce mythe, basé sur la Genèse (6, 1-4, cf. Is. 14, 12) en donnant divers noms à ces "anges déchus". On trouve, par exemple : Azazel et ShembazaÏ en Yalqut I, p. 44 ; Aggada Bereshit, introduction, 38, etc. (les noms varient suivant les documents et les éditions). D'après I Hénoch (VIII) les anges déchus en très grand nombre, apprennent aux femmes l'art de se parer de bijoux et de se farder ; aux hommes, les secrets de la fabrication des armes ; c'est eux aussi qui enseignent aux humains, en général, la magie, la sorcellerie et l'astrologie. Ils furent finalement punis, (Cf. I Hén. IX).
   Le livre d’Hénoch. Chapitre VI. L’union des anges avec les filles des hommes.
   Nous y lisons : Or, lorsque les enfants des hommes se furent multipliés, il leur naquit en ces jours des filles belles et jolies ; et les anges, fils des cieux, les virent, et ils les désirèrent, et ils dirent entre eux : « Allons, choisissons-nous des femmes parmi les enfants des hommes et engendrons-nous des enfants. Alors Semyaza, leur chef, leur dit : « Je crains que vous ne vouliez peut-être pas (réellement) accomplir cette oeuvre, et je serai, moi seul, responsable d’un grand péché. » Mais tous lui répondirent : « Faisons tous un serment, et promettons-nous tous les uns aux autres avec anathème de ne pas changer de dessein, mais d’exécuter réellement (ce dessein). » Alors ils jurèrent tous ensemble et s’engagèrent là-dessus les uns envers les autres avec anathème. Or ils étaient en tout deux cents, et ils descendirent sur Ardis, le sommet du mont Hermon ; ils l’appelèrent « mont Hermon » parce que c’est sur lui qu’ils avaient juré et s’étaient engagés les uns envers les autres avec anathème. Et voici les noms de leurs chefs : Semyasa, leur prince ; Arakib, Aramiel, Kôkabiel, Tamiel, Ramiel, Daniel, Ezéqiel, Baraqiel, Asaël, Armaros, Batariel, Ananiel, Zaqilé, Samsapel, Satariel, Touriel, Yomeyal, Arazeyal. Ce sont leurs chefs de dizaine. - Comparer : Bible. 6 1-4. Les Jubilés, IV, 15, donnent une raison différente de la descente des anges : « Dans ses jours (de Iared), les anges du Seigneur descendirent sur la terre, ceux qu’on appelle les veilleurs, afin d’apprendre aux enfants des hommes à pratiquer le droit et l’équité sur la terre. »
[15] autre variante : Babel. Nom d'un monticule, dit-on, situé dans la partie Nord de l'ancienne ville de Babylone (Bab ili : "porte de Dieu" en accadien). 2. Babel : ainsi appelé parce que c'est en ce lieu qu'à eu lieu la confusion des langues lors de la chute de l'édifice de Nemrod. 3. terre de Koufah (Irak). On a dit : Montagne Nahâwand.
[16] la magie.
[17] Celui qui s'achète ça (ce pouvoir magique), qu’ils se sont achetée à eux-mêmes. Littér. : qu'ils ont achetée pour leurs propres âmes, -âme (nafs) représentant la personne.
[18] les Magiciens croient faire partie des élus du Paradis, mais il n'en sera rien. Avertissement donc pour les gens qui s'y livrent dont les gens de la Bible, en particulier. Selon Djarîdj : "Les démons dictèrent la magie aux Juifs au temps du règne de Salomon et c'est après ce règne qu'ils s'adonnèrent à cette magie". De là apparaîtra le Royaume des Ténèbres professé par les gens de sciences occultes, la franc-maçonnerie et la légende d'Hiram…
[19] en Mohammad.
[20] autre variante : et avaient craint (le judaïsme et la magie).
[21] Jésus, francisé, biblique.
[22] Moïse, francisé, biblique.
[23] Ou Cabbale ou Cabale.
[24] Entendre : l’Europe biblique.
[25] Théologien et écrivain espagnol, né à Palma (v. 1235-1315). D’un savoir encyclopédique, il a écrit, en latin, en catalan et en arabe, de nombreux ouvrages de philosophie, de théologie, de mystique et même d’alchimie.
[26] Les ouvrages de Spinosa attestent une connaissance profonde de la Kabbale. Homme du monde toranique, philosophe, né à Amsterdam (1632-1677). Renié par ses parents, vilipendé par la majeure partie de la communauté juive d’Amsterdam, il s’initia à toutes les cultures et communiqua avec des savants de son temps comme Leibniz. Spinoza considère que le souverain bien est la « joie de connaître », qui consiste en une « union de l’esprit avec la nature totale ». Il identifie Dieu à cette nature totale (la substance, dont l’homme ne connaît que deux attributs, l’étendue et la pensée). Il montre comment l’homme peut parvenir à la connaître en se libérant des passions et des illusions, notamment politiques et religieuses, qui sont les causes de la servitude humaine. Cette volonté de savoir, de liberté et de joie l’amène à élaborer une théorie de la connaissance, une théorie panthéiste du monde, une anthropologie politique et morale qu’il développe dans le Traité de la réforme de l’entendement (1662), l’Ethique (1661-1665) – son œuvre majeure – et un Traité politique (1675-1677).
[27] Gottfried Wilhelm, philosophe et mathématicien allemand, né à Leipzig (1646-1716). Il se lia avec les savants et penseurs de son époque (Pascal, Huygens, Spinoza, etc.). Il découvrit en même temps que Newton les principales règles de calcul infinitésimal. Dans son œuvre (Nouveaux Essais sur l’entendement humain, 1704 ; Essais de théodicée, 1710 ; Monadologie, 1714), il développe une argumentation mathématique et philosophique et montre que Dieu, être infini, est le créateur du monde. Formé d’un nombre infini de monades entre lesquelles Dieu a préétabli une harmonie, le monde s’offre à l’homme à travers une infinité de points de vue possibles, que Leibniz, tente d’articuler à l’aide d’une mathématique où les vérités s’énoncent à partir de règles logiques définies. Leibniz fut initié à la Kabbale par Mercure van Helmont, fils du célèbre alchimiste, et grand kabbaliste lui-même.
[28] du monde biblique.
[29] Poète et érudit, né à Ganges (1768-1825). Ses poèmes en langue d’oc font de lui le précurseur du félibrige.
[30] Quand on examine la Kabbale en elle-même, quand on la compare aux doctrines analogues, et qu’on réfléchit à l’influence immense qu’elle a exercée, non seulement sur le judaïsme, mais sur l’esprit humain en général, il est impossible de ne pas la regarder comme un système très sérieux et parfaitement original. Il est tout aussi impossible d’expliquer sans elle les nombreux textes de la Mischna et du Talmud qui attestent chez les Juifs l’existence d’une doctrine secrète sur la nature de Dieu et de l’univers, au temps où nous faisons remonter la science kabbalistique (Ad. Franck).
[31] Moïse. Médecin, théologien et philosophe juif, né à Cordoue (1135-1204). Il a cherché à montrer l’accord entre la foi et la raison (Guide des égarés) et a tenté de rapprocher le judaïsme de la pensée d’Aristote.
[32] Entendre le monde copte ancien d’Egypte. D’ailleurs jusqu’à nos jours, et quelque soit leur religion, les Coptes n’aiment-ils pas déclarer que « l’Egypte est la Mère de ce bas-monde » ? Les Temples, les écrits, la civilisation copte d’Egypte, tout cela ne fascine-t-il pas bon nombre de gens du monde biblique (croyants & incroyants) ?
 


Point de divinité, de dieu que Dieu !
« Vulnerant omnes, ultima necat. »
Nous ne le dirons jamais assez.
Explicit totus liber.

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22/07/07 .

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